L’information est donnée par M. Ibrahim Kébé à l’occasion d’une conférence. Des précisions contre les propos d’IBK au sujet de l’histoire de l’armée malienne. Il en donne et avec un ton désolant d’une telle déformation. Le président, un historien, se trompe !
L’association Faso Kanu a organisé ce Mercredi, 20 janvier une conférence débat à la Maison de la Presse de Bamako. Cette conférence avait pour thème : « quel enseignement tiré de la question des forces de défenses et de sécurités du Mali ». La conférence était animée par Ibrahim Kébé, commissaire principal de l’association assisté de Madala Camara, commissaire à l’organisation et notre excellent confrère Abdoul Niang de la radio Dambé. On assistait également la présence d’Aly Nouhoum Diallo.
La conférence a débuté par l’exécution de l’hymne nation du Mali. Après ce fut le tour de notre confrère Niang de souhaiter la bienvenue aux uns et aux autres avant de présenter le programme de la soirée. Ensuite ce fut le tour d’Ibrahim Kébé le commissaire principal de l’association de prendre la parole. Il dira dans son intervention que l’association Faso Kanu se donne comme objectif de commémorer toutes les dates les plus importantes de notre pays dont le 20 Janvier, qui est une véritable fête. Le commissaire principal de l’association a fait l’historique de notre système de défense et de sécurité. C’est ainsi, qu’il dira que la défense de notre pays était assurer par des donsos ou chasseurs qui n’avaient pas de prime ni toute autre forme d’indemnité. Ceux-ci ajoute-t-il ont humilié les blancs dans leur tentative de pénétration en Afrique. Ce sont les blancs qui sont l’origine de la mise en place des camps militaires a-t-il précisé. Selon Kébé, les soldats africains étaient assujettis à des animaux dans ces casernes. Ils étaient mal nourris, mal habillés et mal logés. C’est la loi cadre de 1956 qui a apporté un changement dans l’habillement et le logement de nos soldats ajoute Monsieur Kébé. Aux dires d’Ibrahim Kébé mêmes les blancs avaient reconnu la bravoure des soldats noirs. C’est dans ce contexte que les Etats africains accèdent à l’indépendance en 1960. A en croire le commissaire principal de l’Association, l’armée malienne a été mise en place le 1ér octobre 1960 par le colonel Sékou Traoré contrairement à ce que dit le président de la République dans son discours. Avant de poursuivre c’est le 20 janvier 1961 que le Président Modibo Kéita a annoncé aux diplomates accrédités dans notre pays la création de l’armée malienne en annonçant par la même occasion l’évacuation des camps militaires de Kati, de Bamako, de Gao et Tessalit par l’armée française. Et Ibrahim Kébé ne tempère pas « c’est une déception et une honte de dire que l’armée malienne a été créée le 20 janvier 1961 comme disait IBK dans son discours à la nation à l’occasion du 20 janvier. Je pense qu’on doit poursuivre les réflexions à ce niveau précise-t-il. Selon nos recherches, il est établi que l’armée malienne a été créée le 1ér octobre 1960. Une date que tous les maliens doivent avoir à l’esprit ». Selon Kébé, la première rébellion a été réglée en 6 mois. Cette éclatante victoire a été rendue possible par des chefs militaires exemplaires et intègres. Quelle est la situation de notre armée aujourd’hui ? S’interroge le commissaire principal Kébé. A ses dires, il ne s’agit pas de monter et de descendre le drapeau ou d’habiller les militaires comme IBK rappelle très souvent. Il s’agit selon lui de leur mettre dans des conditions de défendre l’intégrité territoriale en leur donnant les moyens nécessaires. Et Kébé de jeter une pavée dans la marre « la chute de l’armée a commencé avec le coup d’Etat de novembre 1968. On avait fait le premier coup d’Etat à l’armée. Les quelques militaires qui ont pris le pouvoir ont commencé par éliminer les soldats les plus aguerris. C’est ainsi qu’ils ont abattu certains militaires comme des chiens ». A l’en croire ce sont ces militaires qui ont signé les premiers accords de défense militaire avec la France. Avant de poursuivre que c’est un véritable complot qui est ourdi contre notre pays. Le Mali peut mettre fin à la guerre du nord sans intervention étrangère a-t-il renchéri. Madala Camara, le commissaire administratif a axé son intervention sur les forces étrangères à savoir la force serval et la MINUSMA qu’il qualifie d’ailleurs de force d’occupation et de division. Selon lui, la MINUSMA dispose de 12 893 employés dont 682 maliens. Ces maliens ne sont que du personnel d’appui avec des salaires ridicules. A en croire le commissaire administratif, le budget de la MINUSMA s’élève à 923 305 800 dollars US. Et Madala Camara d’affirmer « la MINUSMA et la Force Serval ont violé tous les textes ». Selon lui il n’y a pas un mot dans l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger et dans l’accord de défense signé avec la France qui arrangent le Mali. Selon lui l’article 16 de l’accord de défense et de sécurité est une insulte pour notre nation. Car stipule « lorsqu’un soldat français commet une faute même par négligence ne peut pas être poursuivi par la justice malienne. ». Il a terminé ses propos en disant tout simplement que le 20 janvier doit nous permettre de se réunir pour bouter la MINUSMA, la Force serval qu’il qualifie d’ailleurs de forces d’occupation de notre pays. La conférence a pris fin par des témoignages et l’exécution de l’hymne national.
Seule fausse note de la soirée, le clash entre Nouhoum Togo et Pérignama Sylla, qui ont failli transformer la salle de conférence en un véritable ring, n’eut été la clairvoyance de l’assistance. C’est dire que la divergence entre FDR et la COPAM, les pros et les antis putschs, est loin d’être finie.
Abdrahamane Sissoko.