L e président de la Ré- publique, Ibrahim Boubacar Keïta a pré- sidé, mardi 19 janvier à Koulouba, la session inaugurale du Conseil des ministres, quelques jours après le réaména- gement de l’équipe gou- vernementale, intervenu le vendredi 15 janvier. Le Président IBK a déclaré avoir renouvelé sa confiance au Premier mi- nistre pour ses qualités d’homme d’État. Se tour- nant vers les membres du gouvernement, Ibrahim Boubacar Keïta a dit s’at- tendre à «une intégrité absolue et une loyauté sans faille». Le président de la Répu- blique a attiré l’attention sur le caractère confi- dentiel des discussions menées en Conseil des ministres qui ne doivent pas se retrouver dans la rue. Le chef de l’État pré- vient que la mission confiée à l’équipe gou- vernementale doit être remplie dans un contexte particulier. Elle ne sera pas de tout repos, avertit le président Ibrahim Bou- bacar Keita qui demande aux ministres de faire leur travail en toute sérénité. Le chef de l’Etat a insisté sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. actualité 77 N° 477 Lundi 25 Janvier 2016 LES BREVES... CONSEIL DES MINISTRES INAUGURAL IBK donne les orientations aux nouveaux ministres Comme sous la transition, les contractuels des collectivités des régions du nord du Mali broient du noir. Ils sont aujourd’hui à 7 mois sans salaire. On pensait qu’avec la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale que beaucoup de choses vont rentrer dans l’ordre, mais non. On est loin de la normalisation du pays. Les contractuels des collectivités qui avaient fait plus d’une année avant de voir l’Etat leur faire un rappel se voient encore dans la même situation. Cela leur fait 7 mois qu’ils n’ont pas reçu un copeck de leurs employeurs. Ils tirent le diable par la queue dans cette partie désertique du pays qui est écumée par des narco-djihadistes qui dictent leur loi. Pauvres salariés ! NORD DU MALI Les contractuels des collectivités sont à 7 mois sans salaire L e 21 janvier 2016, le Directeur général de la police nationale a rencontré la presse natio- nale et internationale pour la toute première fois depuis sa prise de fonction en fin octobre 2015. Si l’on en croit Amadou Sangho, Chargé de mission au mi- nistère de la Sécurité et de la Protection civile, cette conférence de presse s’inscrit en droite ligne du plan de commu- nication dudit départe- ment. Lequel plan veut que les services centraux du ministère en charge de la Sécurité rencon- trent périodiquement les hommes de médias, afin de mieux informer la po- pulation sur leurs actions. Au cours de ces échanges qui se sont voulus sans tabous, le Contrôleur général Infahi a précisé que le contrôle des véhicules CH et ceux aux vitres teintés ne re- lève pas que de la com- pétence de la police. Ce contrôle se fait, rappelle- t-il, en collaboration avec l’Office national des transports et il ne fait pas de distinction entre les propriétaires, qu’ils soient porteurs d’uniforme ou non. Pourtant, le constat fait par cer- tains confrères révèle tout le contraire, pour la simple raison que, affirment ces derniers, le rè- glement frappe différemment selon le rang social ou la profession du propriétaire du véhicule. Au regard du contexte sécuritaire dans lequel le Mali baigne, le DG a sollicité la presse afin qu’elle aide la police à mieux sensibiliser l’opinion dans le cadre de l’identification du propriétaire de tel ou tel vé- hicule CH. L’orateur a aussi reconnu le manque d’effectif au sein de la police nationale, tout en soulignant les efforts en cours pour pallier ce problème. «La commission de recrute- ment au niveau de la police nationale est en train de peaufiner le recrutement de 2200 sousofficiers qui vont rentrer bientôt à l’Ecole nationale de la police. D’au- tres recrutements sont prévus. Déjà, nous sommes en train d’élaborer notre loi de programmation sécuritaire qui va prévoir, sur une période de cinq ans, des recrute- ments», a révélé M. In- fahi, ajoutant que des efforts sont en cours pour un meilleur maillage du territoire national. Le DG de la police s’engage S’il a confessé par ail- leurs que la police nationale est un corps malade, Moussa Ag Infahi affirme toutefois que l’état de notre police est le reflet du corps social du Mali. «Les tares au niveau de la police, on les retrouvera ailleurs», a-t-il soutenu, tout en s’engageant d’y apporter une thérapie de choc. Il a ensuite noté avec une relative satisfaction l’impact des patrouilles nocturnes que les forces de sécurité mènent depuis un certains temps à travers les grandes villes. «Nous avons constaté ces der- niers temps que les ban- dits ont commencé à changer d’horaires et nous avons aussi adapté nos patrouilles en fonction de ces horaires», faitil remarquer, tout en se disant conscient qu’il y a des efforts supplémentaires à faire. Toutefois, affirme-t-il, la police n’atteindra ses objectifs que si elle bénéficie de l’entière collaboration de la population dont elle assure la sécurité. Aussi, M. Infahi a-t-il sou- ligné la nécessité de res- taurer un climat de confiance entre la police et la population dans le cadre de la lutte contre les rackets. «Vous savez, le rôle de la police est très difficile parce qu’elle travaille sur l’homme. Les gens refusent souvent d’obtempé- rer aux instructions de l’agent de police», a regretté le Contrôleur gé- néral de police, tout en appelant les uns et les autres à adopter des comportements qui vont aider le policier qui n’est pas, dit-il, au dessus de la loi. «Le racket, il existe. Nous avons redy- namisé notre service d’inspection qui sillonne tous les carrefours de Ba- mako. Tous ceux qu’on prend, on les envoie à l’Ecole nationale de police pour les corriger», at-il poursuivi. Au sujet de l’épineuse question du passeport et de la carte nationale d’’identité, le Directeur général de la police a fait savoir que des efforts ont été déployés pour qu’il n’y ait pas de rupture de ces documents. Partant, il a appelé les demandeurs de passeports ou de carte d’identité à ne pas jouer le jeu des spéculateurs. «Aujourd’hui, le passeport, c’est 3 jours francs et personne ne vous prendra plus de 50 000 FCFA. Mais si vous créer les conditions d’un intermédiaire, c’est vous qui répondez», a-t-il précisé. Notons que dans ses propos liminaires, le Contrô- leur général Infahi avait rappelé les différentes missions de la police na- tionale. La rencontre a pris fin par une visite guidée des locaux de la police des frontières, dans la même cour que la Direction de la police nationale. Bakary SOGODOGO Ala faveur de la clô- ture du festival Ciné-Droit-Libre, tenue le 16 janvier à la Maison de la presse, le ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme n’a pas manqué d’exprimer le rôle combien important que jouent les œuvres ciné- matographies dans les sociétés africaines. Selon N’Diaye Ramatoulaye Diallo, l’Afrique ne se développera sans les artistes, les créateurs et les cinéastes. «Chers artistes engagés, l’Afrique a besoin de vous», a-telle déclaré. Le festival Ciné-Droit-Libre s’inscrit dans la continuité de toutes les initiatives culturelles et veut défendre les libertés et les droits fondamentaux de l’homme. Le cinéma, estime la ministre, est un véhicule extraordinaire de sensibilisation, mais aussi un créneau d’expression auquel un nombre d’Africains s’identifient aujourd’hui. Elle a invité à travailler ardemment pour que le cinéma africain retrouve ses lettres de noblesse et surtout qu’il soit le reflet véritable de nos sociétés et non une construction ou une orientation vers d’autres cieux. Le Mali œuvre à l’indépendance du cinéma. «Il est prévu cette année de faire adopter des textes relatifs au fonds d’aide à la production cinématographique. Il nous appartient de donner une totale liberté à nos cinéastes pour qu’ils touchent du doigt les frustrations africaines et dénoncent au besoin les causes les plus directes», a-t-elle annoncé.