24 janvier 2012, 24 janvier 2016, cela fait 4 ans que le massacre d’Aguel Hoc a été commis. Le capitaine Sékou Traoré et plus d’une centaine d’autres soldats sont tombés dans le camp militaire d’Aguelhoc sauvagement assassinés par leurs assaillants. Les premiers éléments de l’enquête révèlent la responsabilité du groupe terroriste Aqmi appuyé par le MNLA. Les années ont passé et l’enquête sur ces avènements n’a toujours pas abouti.
Tout a commencé le 18 janvier, la petite ville d’Aguel’Hoc est attaquée par les groupes jihadistes. L’assaut débute à 3 heures 30 du matin, les assaillants commencent par couper le réseau téléphonique. En périphérie de la ville, les enseignants et étudiants de l’Institut de formation des maîtres sont faits prisonniers et utilisés comme boucliers humains afin de se protéger d’éventuels raids aériens. Un officier des services de renseignement du Mali, déclare que les assaillants sont commandés par le colonel déserteur M’Bam Ag Moussa, dit "Bamoussa".
Le 24 janvier, à cinq heures du matin, les rebelles lancent un deuxième assaut. À court de munitions, les militaires maliens se rendent. Ils seront massacrés le même jour, certains tués d’une balle dans la tête, d’autres égorgés, 41 corps de militaires sont retrouvés dans des fosses communes lors du premier bilan.
Selon une source française proche du dossier interrogée par l’AFP, « au total, il y aurait eu 82 morts lors du massacre commis à Aguel’hoc le 24 janvier.
D’après l’Association malienne des Droits de l’Homme (AMDH) : « il y a eu des exécutions sommaires sur 153 militaires du camp d’Aguelhoc, égorgés ou tués d’ une balle dans la tête »
Le président Amadou Toumani Touré déclare alors que « les soldats qui se sont battus vaillamment ont été faits prisonniers. Il poursuit "lorsque le MNLA a quitté les lieux nous avons découvert une tragédie. Les noirs avaient les poignets ligotés dans le dos. Ils ont été abattus par des balles tirées à bout portant dans la tête. Ceux qui avaient la peau blanche, les Arabes et les Touaregs, ont été égorgés et souvent éventrés. C’est un crime de guerre » conclut -il.
Selon les organisations de défense des droits de l’homme, l’état d’avancement de l’enquête dépend de la mise en œuvre de l’accord de paix. Pour Me Moctar Mariko, président de l’Association Malienne des Droits de l’Homme, certains groupes armés accusés d’avoir participé à ces exactions, font partie des groupes armés signataires de l’accord d’Alger. Il est au téléphone de Famoussa Sidibé :
« Je pense que la politique poursuivie par les autorités maliennes est d’abord d’aller vers la paix ensuite en vertu des disposions 46 47 de accord d’Alger d’aller vers la répression et la poursuite des individus qui seraient impliqués dans cette affaire. Ca c’est au niveau national. Sur le plan international, le Mali ainsi que l’AMDH et la FIDH avaient saisi le procureur de la cour internationale avec une communication mais ce dossier semble être scinder en deux . Il y en a une première que le procureur est en train d’instruire. Il y a des enquêteurs qui viennent très souvent pour investiguer sur certains faits. Il est question notamment de destruction des mausolées et d’autres édifices. En ce qui concerne les crimes d’ Aguelhoc il semble que le procureur n’a pas les moyens de travailler compte tenu de l’insécurité qui sévit dans cette zone ».
Du côté des familles des victimes, l’attente est insupportable. Beaucoup espèrent qu’un jour la justice soit enfin rendue et ainsi selon eux de pouvoir honorer leurs parents comme l’illustre ce témoignage d’un parent de victime.
Des propos recueillis par Mahamane Almaimoune :
« Je pense qu’on a pas assez d’information sur la poursuite sur ce qui doit se passer. On nous fait croire que la justice doit être rendue, on est sur ce point mais rien ne bouge jusqu’à présent on attend toujours. L’attente de tous les parents des victimes reste la même. Nous insistons pour que la justice soit rendue nous ne savons pas combien de temps ça va prendre nos attentes sont uniques et nous resterons ensembles . La vérité doit être rendue pour que les parents des victimes puissent dormir tranquillement et pouvoir rendre un dernier hommage à nos braves soldats à nos frères et parents ».