Dans le pays que nous voulons construire, nous voulons que chacun se sente chez soi, que chacun de vous : jeunes, vieux, femmes, sache qu’il n’est pas oublié, qu’il a sa part dans la prospérité générale, car ce pays ne sera construit ni par le Gouvernement, ni par les dirigeants seuls. Il sera l’œuvre de toute la communauté malienne.
En un mot, la communauté entière, debout comme un seul homme, doit faire de notre terre, un vaste chantier national, d’où sortira, demain, au seul bénéfice de cette même communauté, un pays libre, moderne, qui ne connaîtra plus la misère, l’analphabétisme et les endémies.
(…) Nous ne créerons jamais une classe de privilégiés. La prospérité ne sera jamais pour une seule catégorie, mais pour tous.
Cet objectif grandiose ne peut s’atteindre dans la facilité. Nous nous sommes engagés volontairement par là dans une voie qui demande à chacun des efforts continus, mais c’est la seule voie qui nous permet de sauvegarder notre dignité nationale et qui soit compatible avec la conception que nous avons de l’humain.
(…) Aucune incompétence ne sera couverte, à plus forte raison, les malversations. Le favoritisme n’aura aucune place dans notre pays.
(…) Nous avons voulu l’indépendance totale afin d’être nous-mêmes, pleinement responsables, dans la conduite de nos affaires ; nous l’avons, l’indépendance : elle ouvre la voie des responsabilités, du sérieux, du devoir.»
(Extrait discours du président Modibo Keïta du 1er Octobre 1961)