Les nouvelles commencent à être bonnes sur la situation au nord du Mali même si la mise en œuvre effective de l’Accord de paix tarde. L’accord de paix et de la réconciliation signé depuis mai et juin 2015, issu du processus d’Alger a commencé à avoir son impact positif tant attendu sur la situation humanitaire dans les régions concernées. Les constats sont heureux puisque les jeunes, les femmes et les leaders communautaires sur le terrain sont animés de la vision commune pour l’avenir de la société à laquelle ils veulent participer. C’est du moins le constat fait par le Coordonnateur humanitaire régional pour le Sahel basé au Sénégal, M. TobyLanzer, qui a effectué une mission dans notre pays du 18 au 22 janvier 2016. M. Lanzer a notamment noté des avancées réalisées et les défis qui persistent dans les domaines de la sécurité et de l’accès aux services sociaux par les communautés dans les zones affectées par la crise.
C’est donc dire que le Mali est à un tournant décisif de son histoire et les autorités doivent rester pleinement engagées pour saisir cette opportunité en même temps que la communauté internationale qui doit redoubler son soutien pour la mise en œuvre effective de l’accord, socle de l’accès des populations à la paix, à la justice et au développement durable qu’elles attendent.
Au cours de cette tournée dans le nord du pays et à Bamako, M. Lanzer a rencontré des membres du Gouvernement, les autorités locales et des organisations de la société civile et humanitaires. Il s’est notamment rendu dans les villes de Gao et Kidal pour rencontrer les personnes touchées par la crise et visiter des projets humanitaires. Cette mission de M. Lanzer intervient après celle de la Coordonnatrice humanitaire pour le Mali, Mme Mbaranga Gasarabwe, qui avait effectué une visite à Tombouctou, Gao et Kidal dans le but d’évaluer les besoins et les défis sur le terrain.
Pour le coordinateur humanitaire, d’importants progrès comme la réouverture de nombreuses écoles ainsi qu’un accès amélioré à l’eau et la santé ont été réalisés. Aussi, les systèmes d’alimentation en eau et en électricité dans les principaux centres urbains ont aussi pu être réhabilités grâce à l’appui des partenaires du secteur de la stabilisation.
Un autre constat qui se dégage sur le terrain, c’est la poursuite du redéploiement de l’Autorité de l’État en cours pour consolider les acquis de la paix et renforcer les actions de relèvement et de résilience avec l’appui des organisations humanitaires et de développement. Selon le coordinateur humanitaire régional pour le Sahel, ces améliorations sont dues en grande partie au redéploiement d’une partie du personnel des services techniques de l’État et au soutien des organisations humanitaires.
Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt, ces avancées se font moins sentir dans les zones où l’insécurité persiste et entrave les activités. Ce qui maintient les communautés dans une grande vulnérabilité et de précarité. Et d’importants besoins demeurent également, notamment pour garantir l’accès à l’eau en zones rurales et à Kidal.
Pour les acteurs des actions humanitaires, partenaires du Mali, au cours des prochains mois, l’amélioration attendue des conditions sécuritaires sera le facteur-clé pour assurer l’accès des populations aux services essentiels et renforcer la capacité des communautés à se reprendre en main.
Rappelons que le plan de réponse des organisations humanitaires au Mali (Agences des Nations Unies et ONG) se chiffre à 354 millions de dollars cette année et comporte un volet crucial destiné au renforcement de la capacité de résilience des communautés.
Daniel KOURIBA