Le Front Africain des Forces pour l’Intégration et la Solidarité dans une Nouvelle Afrique (FRASNA) est un nouveau parti politique qui vient d’être porté sur les fonts baptismaux à la faveur de la célébration de la fête de l’armée le 20 janvier 2016.
Ce parti a marqué son entrée sur la scène politique nationale par une conférence sur le 20 janvier, fête de l’armée. La conférence était animée par l’historien Boubacar Séga Diallo. Elle a eu lieu en présence du président du parti, Boubacar Mintou Koné et d’autres membres dudit parti.
Dans son intervention, Boubacar Mintou Koné a fait la lecture d’un mémorandum dans lequel, ils parlent du 20 janvier 1961, date à laquelle, le président Modibo Keita invita la France à évacuer ses bases militaires de Bamako, Kati, Gao et Tessalit après l’éclatement de la fédération du Mali.
Ce mémorandum contient aussi leur analyse sur les raisons de la situation désastreuse actuelle de notre armée ainsi que les contributions du parti pour pallier aux problèmes actuels de notre armée.
Selon le président du parti, FRASNA, la principale cause de la destruction de notre armée est sa politisation par les différentes Républiques qui se sont succédé. Il accuse au premier rang, la première République dont l’US-RDA du président Modibo Keita avec l’enseignement dans les garnisons, des concepts politiques du parti avec surtout des comités US-RDA dans les casernes. Boubacar Mintou Koné a mis un accent particulier sur le cas de 1968 avec l’éruption de l’armée dans la vie politique à travers le coup d’Etat de Moussa Traoré le 19 novembre 1968. Selon lui, le phénomène s’est accentué avec la naissance de l’UDPM où des militaires dont des officiers généraux et supérieurs siègeront dans les instances dirigeantes du parti.
Mais, pour le président de FRASNA, c’est au niveau de la 3ème République, après le coup d’Etat de 1991, ayant donné naissance à la démocratie que la situation a encore empiré donnant ainsi la forte politisation de notre armée qui occasionna un mal très grave qu’est le non-respect de la hiérarchie dans le choix des hommes chargés du commandement en fonction des considérations partisanes ou politiciennes.
Pour pallier à tous ces problèmes, le parti suggère des dispositions pour l’apolitisme et la neutralité de l’armée dans le jeu politique avec surtout le respect de la hiérarchie au niveau de la chaine de commandement, de construire des logements sociaux décents dans les camps, la délocalisation des casernes de Bamako par le déploiement du maximum de militaires à l’intérieur du pays, y compris les communes rurales et les postes frontaliers, d’étoffer les effectifs pour certains corps comme la Gendarmerie et la Garde nationale, de constituer des bassins de recrutements dans les régions au même titre que Bamako sans discrimination aucune, d’ériger un monument à la mémoire des militaires massacrés à Aguel Hoc le 17 janvier 2012, de baptiser l’école des Sous-officiers de Bafo au nom du Capitaine Sékou Traoré dit « Bad », mais aussi de baptiser la place d’armes de Kati au nom du Capitaine Dibi Silas Diarra et enfin d’inscrire les noms des six préfets exécutés à Kidal, le 17 mai 2014, sur les signes distinctifs de l’ENA.
Après la lecture du mémorandum du parti, la parole a été donnée au conférencier Boubacar Séga Diallo. Il a fait l’historique de notre pays jusqu’à la création de notre armée ainsi que les raisons de sa faiblesse. Abordant dans le même sens que le président du parti FRASNA, Boubacar Sega Diallo a lui aussi indexé les différentes Républiques dans la dérive actuelle de notre armée. C’est-à-dire de la 1ère à la 3ème République. Il a préféré ne pas aborder la gestion actuelle de l’armée au motif que ce devoir revient à la jeune génération.
Après l’exposé du conférencier, le public a eu droit des questions et des contributions adressées aux responsables du parti et au conférencier. Dans sa contribution, Ali Nouhoum Diallo a attribué la grande responsabilité de la politisation de l’armée au coup d’Etat de 1968 de Moussa Traoré, donnant le commandement aux jeunes militaires sur les anciens.
Modibo Dolo