MARSEILLE - D'anciens otages ont raconté à un touriste français comment ils avaient réussi à s'évader jeudi du site d'In Amenas (Algérie), où un groupe armé islamiste a pris en otage des centaines d'employés, a-t-il relaté vendredi à l'AFP.
Depuis la Tunisie où la gendarmerie algérienne l'a reconduit, Jo Calmette, un retraité du Cap d'Agde (Hérault), a raconté par téléphone s'être trouvé "par hasard" à 15 km du site gazier de Tigantourine, (à 1.300 km à l'est d'Alger), quand il a vu arriver jeudi le groupe d'une vingtaine d'anciens otages, parmi lesquelles une infirmière française.
Selon lui, "des techniciens algériens de la base ont pris l'initiative de découper un grillage. Et, à la faveur de la nuit, il y a une vingtaine de personnes qui se sont évadées, dont cette Française".
Récupérés par l'armée algérienne qui encerclait la base, les ex-otages ont alors regagné en car In Amenas, où tous ont été regroupés à la gendarmerie, lui ont-ils raconté.
Parmi eux, "une jeune femme, infirmière urgentiste, qui a l'habitude de l'Afrique, une habituée du terrain", en poste sur le site gazier, s'est entretenue avec M. Calmette.
"Il y avait aussi un Américain, un Anglais, un autre Occidental dont je ne suis pas sûr de la nationalité, quelques Japonais et les autres étaient les techniciens algériens qui avaient monté l'opération", a-t-il raconté.
Le retraité héraultais de 64 ans, habitué des randonnées en 4x4 dans le Sahara, a ajouté qu'il ne savait pas "du tout" ce qu'étaient devenus ensuite ces ex-otages car il a été ensuite été escorté par la gendarmerie algérienne jusqu'à la frontière tunisienne.
Une source de la sécurité, citée par l'agence algérienne APS, a dressé
vendredi soir un bilan provisoire de l'assaut par l'armée du complexe gazier,
où les ravisseurs, membres d'un groupe armé proche d'Al-Qaïda, étaient
toujours retranchés: 12 otages et 18 ravisseurs tués, et près d'une centaine
d'otages --sur les 132 étrangers enlevés-- libérés, ainsi que 573 employés
algériens.