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Otages en Algérie : le sort de plusieurs étrangers toujours incertain
Publié le samedi 19 janvier 2013  |  AFP


Opération
© aBamako.com par DR
Opération Serval: dispositif de surveillance sur le fleuve Niger
Mercredi 16 janvier 2013. Mali. le sous groupement déployé à Markala assure la couverture de la capitale malienne. Un dispositif de surveillance de part et d’autre du fleuve Niger, permets de freiner la progression des groupes terroristes vers la capitale malienne.


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IN AMENAS (Algérie) - Plusieurs otages étrangers, sept selon leurs ravisseurs, se trouvaient toujours entre les mains d'un groupe armé proche d'Al-Qaïda dans la nuit de vendredi à samedi après un assaut de l'armée contre le complexe gazier du sud de l'Algérie où il est retranché.

Un certain nombre de pays ont fait part de leur vive inquiétude pour leurs
ressortissants otages d'un groupe qui dit agir notamment en représailles à
l'intervention militaire française au Mali.

Une source sécuritaire, citée par l'agence de presse algérienne APS, a
fourni vendredi soir un bilan provisoire de l'assaut donné par les militaires
: 12 otages et 18 ravisseurs tués, et une centaine d'otages étrangers - sur
132 - libérés, ainsi que 573 employés algériens.

Elle ne précise cependant pas le nombre et la nationalité des étrangers
ayant péri.

Mais, à Washington, le département d'Etat a annoncé la mort d'un Américain,
tandis qu'à Paris, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a
révélé qu'un Français avait perdu la vie.

Un porte-parole du groupe armé, cité par l'agence de presse mauritanienne
ANI, avait parlé jeudi de 34 otages étrangers tués dans l'assaut.

S'agissant du nombre des étrangers encore entre les mains des ravisseurs,
des sources au sein du groupe armé ont indiqué à ANI qu'ils étaient au nombre
de sept : trois Belges, deux Américains, un Japonais et un Britannique.
La Belgique a toutefois indiqué ne disposer d'aucun indice sur la présence
de Belges parmi les otages.

Une source sécuritaire algérienne a fait état de son côté d'une "dizaine"
de personnes encore retenues, sans préciser néanmoins s'il s'agissait
d'étrangers.

Selon les sources au sein du groupe armé, les otages se trouvent dans
l'usine du site, dont ses membres ont "fait exploser une partie pour repousser
les forces algériennes".

Outre les centaines de travailleurs algériens, des Américains, des
Britanniques, des Japonais, des Français, un Irlandais, des Norvégiens et des
Philippins figuraient parmi les personnes prises en otages mercredi sur le
complexe gazier d'In Aménas, à 1.300 km au sud-est d'Alger, non loin de la
frontière libyenne.

La chaîne de télévision américaine NBC News a pour sa part assuré que deux
Américains s'étaient échappés et que le sort de deux autres demeurait inconnu.

Selon un responsable américain de la défense, les Etats-Unis ont évacué
vendredi à bord d'un avion C-130 des personnes blessées sur le site d'In
Aménas. "Il n'y avait pas d'Américains parmi elles", a-t-il précisé à l'AFP.

En ce qui concerne la nationalité des ravisseurs, l'agence ANI citant des
membres du groupe auquel ils appartiennent, a fait la liste de leurs pays
d'origine : Algérie, Egypte, Niger, Tchad, Mauritanie, Mali et même Canada.

"On ne cherche que les expatriés"

D'ex-otages ont livré leur récit de l'attaque perpétrée par le groupe
islamiste, puis de l'assaut de l'armée.

"Tout à coup les explosions. Ils ont cassé les portes tout en criant : on
ne cherche que les expatriés", a raconté sur la radio France Info un ingénieur
algérien, à propos de la journée de mercredi, au cours de laquelle un
Britannique et un Algérien avaient été tués.

"Il y a des terroristes qui sont morts, des expatriés, des locaux", a,
quant à lui, dit sur Europe 1 un rescapé français, Alexandre Berceaux,
évoquant l'assaut donné par les militaires.

"Nous sommes sortis par une porte à l'arrière de la base dont les
terroristes ignoraient l'existence. En sortant, nous avons hissé un tissu
blanc pour que l'armée sache que nous étions des ouvriers" et avons marché
jusqu'à elle, a témoigné un des Algériens.

Le photographe de l'AFP a vu vendredi des camionnettes décharger des
cercueils vides à l'hôpital d'In Aménas, où des otages blessés avaient été
transportés.

Citant des sources au sein du groupe de Mokhtar Belmokhtar, auteur du rapt,
ANI a affirmé que ce dernier proposait "à la France et à l'Algérie de négocier
pour l'arrêt de la guerre livrée par la France" dans le nord du Mali.

Mokhtar Belmokhtar, un jihadiste algérien, voudrait en outre "échanger les
otages américains détenus par son groupe" contre un Egyptien, Omar
Abdel-Rahman, et une Pakistanaise, Aafia Siddiqui, emprisonnés aux Etats-Unis
à la suite d'accusations liées au terrorisme.

"Les Etats-Unis ne négocient pas avec les terroristes", lui a rétorqué le
Département d'Etat américain.

Inquiétude à Tokyo, Londres, Washington et Oslo

L'opération de l'armée algérienne a suscité une vive inquiétude au Japon,
en Grande-Bretagne, en Norvège et aux Etats-Unis, qui craignent pour la
sécurité de leurs ressortissants.

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et son homologue japonais
Fumio Kishida ont ainsi exhorté Alger à prendre des "précautions extrêmes"
concernant la vie des otages, qui restent en "danger".

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a, quant à lui, participé samedi
dans sa résidence officielle à Tokyo à une réunion gouvernementale sur la
crise des otages, d'après l'agence de presse Kyodo.

La France, à laquelle l'Algérie a ouvert son espace aérien pour son
intervention au Mali, s'est de son côté abstenue de critiquer l'opération de
l'armée algérienne, invoquant une situation "particulièrement complexe".
Face aux critiques internationales, une source gouvernementale citée par
l'APS a indiqué que l'assaut, donné dans des conditions "extrêmement
complexes", avait évité un "véritable désastre", faisant état d'un groupe doté
d'un arsenal de guerre constitué de missiles, lance-roquettes, grenades,
fusils-mitrailleurs et fusils d'assaut.

Selon la même source, le groupe voulait acheminer les otages au Mali pour
s'en servir de monnaie d'échange.

L'Algérie s'est trouvée entraînée malgré elle dans le conflit malien avec
cette prise d'otages, les ravisseurs ayant dénoncé le soutien logistique
algérien aux militaires français.

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