«Les hommes d’État se caractérisent par plusieurs traits : ne pas faire fortune grâce à leur situation, assimiler vite, s’adapter rapidement aux circonstances, s’élever au-dessus des évènements et enfin creusent leur propre tombe», écrivait Jean Serisé et sur ce dernier point l’auteur note : «L’homme d’État prend sans y être contraint des décisions dont il sait qu’elles le conduiront à sa perte…»
Le président IBK, considéré parmi les hommes d’Etat africains ne fait-il pas sienne cette dernière analyse du Français Jean Serisé sur les hommes d’Etat ?
En effet, après les différentes sorties (médiatiques) musclées du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita contre certains Ministres comme ce fut le cas à Bla lors de sa visite dans cette localité, ou contre certaines situations précises comme le fait de lui mentir, les Maliens s’attendaient à un changement en profondeur des acteurs et surtout des lignes directrices de la gestion des affaires publiques lors du récent remaniement, mais IBK a fait faux bond en prenant une décision sans y être contraint qui ne le fera pourtant pas avancer.
Et ceux qui se trouvaient à la base de ces crises d’humeur du président IBK n’ont pas bougé d’un iota ni de leurs postes de responsabilités, ni au niveau de leurs manières de travail. A quoi servent-elles donc les multiples mises en garde du président IBK si elles ne servent pas à apporter des résultats positifs dans le quotidien des Maliens ?
En portant ses choix sur les mêmes personnes encore dans cet autre gouvernement de Modibo Keita, l’on se demande aujourd’hui si ce sont elles qui avaient raison ou bien si IBK avait piqué des crises d’hystérie sans une bonne information en les blâmant gratuitement comme ce fut le cas avec le Ministre Frankaly dans l’affaire d’électrification de Bla.
IBK serait-il un homme d’Etat trop en avance sur sa génération ou simplement un homme d’Etat d’une autre époque n’arrivant à combler les attentes de son peuple ? En tout cas du clash présidentiel à Bla, au remaniement du gouvernement à Koulouba, IBK est resté le même.
Pourtant, il faut être sourd et aveugle aujourd’hui pour ne pas discerner le véritable malaise dans les rues de Bamako tant les gens souffrent et sans espoir d’un avenir meilleur. A bon entendeur…
Moussa KONDO,
kondomoussa@gmail.com