Le Mali vient d’être humilié, une fois de plus, après l’occupation djihadiste. Les médiats du monde entier en font leurs choux gras : le Mali est suspendu du droit de vote à l’ONU pour non paiement de cotisations. Il s’agit, au maximum, de 200 millions de FCFA et un paiement minimum de 68 millions de nos francs, selon les textes mêmes des Nations-Unies aurait suffi pour épargner à notre pays cette sanction onusienne.
Cette situation est hautement préjudiciable à l’image du Mali, qui est au-dessus de nous tous, ce Mali qui fut, pour reprendre IBK, quand d’autres n’étaient pas. Elle porte atteinte à la crédibilité de nos gouvernants, démontre l’incurie de certains agents de l’Etat, qui n’agissent jamais sans qu’ils ne soient « motivés », j’allais dire, sans pot-de-vin.
La responsabilité incombe, de notre point de vue, au Trésor public, parce que, après rectification de toutes les erreurs, ce service public a reçu les bonnes adresses pour envoyer les fonds dus à l’ONU. Malheureusement, comme l’argent n’est pas pour Modibo Keita de GDCM ou Bakoré Sylla ou encore Ba Seydou Sylla, on ne se hâte pas pour faire le travail parce que les agents du Trésor n’y ont pas intérêt directement, j’allais dire qu’ils ne perçoivent pas de ristournes. Donc, on a négligé le dossier. C’est vraiment une des raisons
Ensuite, le Directeur du Trésor, qui devrait veiller à la bonne exécution de la décision s’occupait certainement aussi des milliardaires, notamment au niveau de la dette intérieure, oubliant superbement la dette extérieure. Il est vrai qu’au niveau de New-York, le Représentant du Mali aurait dû, de son côté, également agir pour éviter à notre pays cette sanction. Mais, apparemment, il a croisé les bras et continué sa belle vie alors que la défense du Mali, de son image et de ses intérêts constitue la raison d’être de sa présence aux Etats-Unis. Franchement, il a déçu parce qu’il a manqué de vigilance.
Il est inacceptable que le Mali, aujourd’hui soutenu par les efforts de la communauté internationale, puisse se comporter dans le concert des nations de cette manière. On est donc fondé à se demander s’il n’y a pas d’autres raisons, notamment le sabotage ou la mauvaise foi dans ce dossier pour faire mal à IBK alors qu’il ne s’agit pas de ce dernier mais du Mali tout entier.
Le Mali est solvable. Il est liquide à en croire l’ancien ministre des Finances, Mamadou Igor Diarra, qui a affirmé, lors de la passation de service avec son successeur, que « les comptes de l’Etat et de ses démembrements sont créditeurs de 150 milliards de FCFA ». Alors, pourquoi cette humiliation ? Sabotage ?
La piste n’est pas à écarter.
A suivre
Chahana Takiou