La Section syndicale du Trésor a donné hier sa version des faits dans l’affaire de la suspension du vote du Mali à l’Assemblée générale des Nations unies à cause du non paiement de sa cotisation. C’est le secrétaire général, Aguissa Zouladéini Maïga qui s’est expliqué.
Prime abord, il a regretté que le Premier ministre n’a pas eu toutes les informations dans cette affaire car, soutient-il, « les cadres du Trésor ont correctement fait leur travail »
Selon Aguissa Zouladiéni Maïga, suite au retour des ordres de transfert par la BCEAO le 5 juin 2015, le 8 juin, le Trésor a saisi par lettre officielle l’ordonnateur, la Direction du Budget, pour qu’elle transmette les numéros de compte corrects. Cela n’a pas été fait. Le 27 août 2015, le Trésor a adressé une nouvelle correspondance à l’ordonnateur pour alerter encore.
Donc, à en croire notre interlocuteur, le Trésor a effectué “les diligences du comptable publique en matière de paiement”, conformément au décret 349 du 22 mai 2014, texte considéré comme “la Bible” ou “le Coran” du comptable publique.
” Nul ne saurait nous jeter en pâture…”, a fustigé le secrétaire général de la Section syndicale du Trésor, affiliée au Syntade. Donc, c’est du côté du Budget que des têtes risquent de tomber.
Maliki
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SUSPENSION DU DROIT DE VOTE DU MALI A L’ONU : La communication du ministre des Affaires étrangères à la base
A la grande surprise des Maliens, l’Organisation des Nations unies (ONU) a retiré le droit de vote à notre pays cette semaine pour retard accusé des cotisations. Cette décision serait liée à la communication faite par notre pays à travers le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de l’Intégration africaine et non à un paiement entaché de vice de forme.
La communication du ministre Abdoulaye Diop qui s’était envolé le 7 janvier dernier pour New York pour prendre part à la présentation du rapport du secrétaire général des Nations unies sur la situation au Mali devant le Conseil de sécurité serait à la base de la suspension du droit de vote qui frappe notre pays et non un quelconque retard dans le paiement des cotisations.
Profitant de la tribune qui lui a été offerte devant le Conseil de sécurité le 11 janvier 2016, le chef de la diplomatie a réitéré la nécessité de faire appliquer l’accord d’Alger pour un retour rapide de la paix au Mali. Au-delà de cette demande, le ministre Diop a aussi demandé un plan de retrait des Nations unies sous le couvert de la Minusma au Mali.
Ce jour-là, bon nombre de Maliens l’avaient applaudi, mais certains observateurs savaient bien que notre pays avait franchi le Rubicon en allant jusqu’en ce point. Comme si cela ne suffisait, le gouvernement a exigé également le retrait de la Minusma de l’hôtel de l’Amitié à Bamako d’ici le 31 mars prochain pour cause d’organisation du Sommet Afrique-France de 2017.
En réponse à ces requêtes des autorités maliennes, l’ONU aurait retiré notre droit de vote à son instance.
Il s’agit pour les responsables onusiens d’humilier notre pays dans le concert des nations, sinon, pourquoi tant de bruit contre un pays contributeur régulier depuis des décennies ? Au même moment, où des pays comme l’Iran, qui accumulait des retards dans leur paiement étaient invités à prendre part au vote. Une discrimination qui ne passait pas inaperçue.
Le PM Modibo Kéita peut monter sur ses grands chemins, mais il devait s’attendre au retour de la manivelle de l’ONU après la communication incendiaire du ministre Abdoulaye Diop au Conseil de sécurité des Nations unies.
O. D.