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Le grand mal du Mali actuel c’est son président : Le Vieux a atteint ses limites
Publié le jeudi 28 janvier 2016  |  L’aube
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Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA




Maladresses politiques surmultipliées, récupération politicienne des chantiers structurants entamés bien avant Mars 2012, pilotage à vue chaotique, valse-hésitations ridicules et tâtonnements répétitifs dans le choix des hommes, série hollywoodienne des scandales politico-financiers à mauvais enchaînements, déception généralisante des populations de plus en plus paupérisées, timide relance économique, extravagance démonstrative de luxe insolent et étalage ostensible des signes extérieurs des nouvelles richesses cupidement amassées par des courtisans et mentors de "Ma Famille D'Abord" où l'on jubile les 5V : virements, voitures, villas, vergers, voyages : voilà les principales identités remarquables de la gestion désastreuse des affaires publiques au Mali depuis septembre 2013. Presqu'au milieu de son mandat quinquennal, le Président IBK étale toutes ses limites dans sa mal gouvernance. Il est sur la voie d'un échec lamentable. Le Président plébiscité règne spectaculairement, mais ne gouverne pas efficacement.
Impopulaire ! Impolitique ! Imprécis ! Immobile ! Immodeste ! Imprudent ! Impulsif ! Impitoyable ! Insensible ! Inattentif ! Indifférent ! Intolérant ! Inactuel ! Incohérent ! Instable ! Incapable ! Inefficace ! Incertain ! Indécis ! Inaccessible ! Infidèle ! Ingrat ! Insatisfaisant ! Inintelligent ! Inconséquent ! Infortuné ! Inquiétant ! et Incompétent !
Voilà alignés 28 épithètes triés sur le volet pour qualifier les 28 mois de gouvernance désastreuse du Mali d'aujourd'hui. Dans l'absolu, il en faut d'autres adjectifs avec les préfixes privatifs "im..." et "in..." pour bien caractériser les presque deux années et demie (moitié du mandat quinquennal) de la très mauvaise gestion des affaires publiques par le Président IBK, hissé au sommet de l'Etat en septembre 2013 suite à une élection présidentielle qui a quasiment tournée en un plébiscite (victoire avec plus de 77 pour cent de suffrages exprimés). Mais, cet élément ou soutien populaire vire progressivement en grogne générale, en désillusion massive, en déception patriotique et en récriminations citoyennes tant l'homme politicien choisi hier par voie démocratique est aujourd'hui un homme d'Etat décrié par les masses laborieuses, désapprouvé par ses compatriotes désabusés et dénoncé par ses concitoyens déçus.
Édifiée par la preuve des épreuves subies, la majorité naguère silencieuse parmi les populations traumatisées commence maintenant à pousser des cris d'orfraie à cause des coups de Jarnac à elle assénés par des mauvais tenants du pouvoir d'Etat à l'amateurisme éprouvé. Pour beaucoup de nos compatriotes, le plus grand mal du Mali actuel est sans nul doute son Chef de l'Etat. Et, pour dénoncer les principaux maux dont ils souffrent de la piètre gouvernance du Président IBK, ces Maliens stoïques font recours aux mots tels que : désillusion, déception, désespoir, désappointement, découragement, démoralisation, démotivation, démobilisation, désenchantement, etc.
S'y ajoutent des expressions courantes pertinentes et très instructives : dérive autocratique, délitement des piliers de la gestion des affaires publiques, dénaturation des principes de la continuité de l'Etat, dévalorisation des vertus républicaines, dépréciation des acquis démocratiques, dépravation des mœurs sociopolitiques, délaissement des références de la bonne gouvernance et détournements des deniers publics. Le tout soutenu par une complainte partagée : "hier vaut mieux qu'aujourd'hui ! ".
Malgré tout, il ne reste plus au grand nombre des Maliennes et des Maliens choqués qu'à se décider volontairement, à se mobiliser massivement pour sonner la charge de désapprobation populaire. En usant convenablement les moyens légaux adéquats. Et en utilisant rationnellement des méthodes démocratiques appropriées. "Vox populi, Vox dei", (la voix du peuple, c'est la voix du dieu), les Anciens dixit.
La mère-patrie en danger
Au fil des jours, que de cris de douleur ! Que de motifs d'indignation! Que d'actes du déshonneur! La mère-patrie est en danger. Pour démontrer un tout petit peu que le Mali d'aujourd'hui est en de mauvaises mains, revisitons utilement deux écrits libérateurs, réflexions pertinentes de deux observateurs avertis.
Passons d'abord la plume corrosive à l’écrivain prolifique Doumbi-Fakoly dans son récent ouvrage « Le Mali sous Ibrahim Boubacar Keita, après erreur sur la personne y-a-t-il quelqu’un pour sauver le Mali ? ». Publié aux éditions MENAIBUC (France), ce livre "est un véritable pamphlet sur les deux premières années de la gouvernance du Président IBK à la tête du Mali", écrit un analyste de la scène publique qui a certainement parcouru l'ouvrage en question. Dès l'introduction, l'auteur étale sa déception : « Le souvenir de l’ancien Premier Ministre d’AOK, souvenir élogieux qui le présentait comme un homme de poigne, un homme de principe, un homme droit comme un sentier sans détour, un homme de parole, l’a fait considérer par ses électeurs comme le moindre mal parmi ses compétiteurs. Mais déjà, avant même la fin de sa première année au pouvoir, tout le Mali, …, sait qu’il y a eu erreur sur la personne ».
Doumby-Fakoly indique aussi que le Président « IBK, n’est pas l’homme de la situation », car, "Mois après mois, celle-ci (la gestion des affaires du pays) est ternie par les compromis et compromissions, certes connues du pays depuis AOK, mais qui ont atteint un niveau surdimensionné". Pire, « La corruption a pris le large. Les discours officiels s’adossent sur le mensonge et la dissimulation. L’imposture, les faux semblants et les coups fourrés sont ouvertement souveraineticides ». Quel néologisme !
A cause de ses tares, l'auteur voit en « IBK, une épine qui fait mal à l’honneur du Mali ». Sa gouvernance est marquée par «des malversations en cascades sur fond d’imposture » à travers des scandales qui ont secoué la République sous IBK : Le nouvel avion présidentiel, les survêtements sportifs et les tenues de parade pour une armé en guerre, les rapports du vérificateurs classés sans suite, l’importation de 40 000 tonnes d’engrais frelatés, la distribution opaque de 1552 logements sociaux, l’affaire des 1000 tracteurs et un nouveau scandale annoncé sur les engrais". Bien noté.
Remettons ensuite l'écritoire de récusation à L'Inconnu Connu s'appelant Maliden, le chroniqueur de Mardi du célèbre quotidien privé Les Echos. Il observe le Mali dans un état de ‘’Burn out’’. Il s’explique et s’en explique : « Le burn out, considéré comme un épuisement professionnel, est avant tout un terme générique désignant un état de fatigue émotionnel, mental et physique caractérisé par un manque de motivation et de performance après des mois, voire des années de surmenage, de surenchère […] Lorsqu’on observe le Mali ces dernières années, on a réellement la sensation qu’il se trouve dans un état quasi-chronique de burn out. Là où il y a besoin urgent d’appuyer sur l’accélérateur, c’est la pédale de frein qui est plus utilisée. […] A force de se hâter lentement, ne soyons pas surpris de voir les autres avancer sans nous. Car, burn out ou pas le développement ne se décrète pas, il n’est que le fruit d’un travail bien conçu et bien fait.» (Les Echos quotidien N°4574 du 5 janvier 2016, P.5.)
Pour conforter ces deux avis bien argumentés, il n'est pas exagéré d'affirmer ici que la situation d’ensemble du Mali d'aujourd'hui n'est point reluisante : timide relance économique ; vie très chère dans les villes, centres urbains et périurbains ; survie très angoissante dans les campagnes et agglomérations rurales; instabilité gouvernementale ; administration publique brouillonne ; insécurité ambiante généralisée et grandissante ; succession ininterrompue des scandales politico-financiers digne d'une série hollywoodienne ; corruption galopante impunie ; népotisme anachronique dans les nominations aux hautes fonctions administratives ; favoritisme persistante (cas des logements sociaux -destinés aux pauvres revenus) honteusement attribués à des très proches du PM) ; grèves multiples sur plusieurs fronts socioprofessionnels ; confusion laxiste dans les relations État-leaders spirituels musulmans et, sans épuiser la liste, discrédit diplomatique retentissant. Le tout emballé dans une soporifique communication étatique cacophonique, amplifiée par des discours présidentiels monotones et inaudibles, au propre comme au figuré.
Pendant que les pauvres hères ploient sous le fardeau quotidien de la vie chère, les courtisans de "Ma Famille D'Abord" et leurs mentors font étalage de luxe insolent ou exhibent ostensiblement des signes extérieurs de nouvelles richesses cupidement amassées. Et vive les 5V : virements, voitures, villas, vergers, voyages. Comme pour narguer les populations majoritairement désargentées, arrivant péniblement à satisfaire leurs besoins vitaux, les mauvais dirigeants étatiques excellent dans les ISMES de mauvais aloi : amateurisme, immobilisme, clanisme, néo-paternalisme, favoritisme, népotisme, laxisme, populisme, sensationnalisme, narcissisme, etc. Ce sont là quelques-unes des facettes du système d'identification visuelle d'un leadership dépassé par les événements ne s'appuyant abusivement que sur une surexposition télévisuelle dégoûtante.
La déplorable situation d'ensemble du Mali d'aujourd'hui s'est révélée, ces deux dernières semaines, à travers deux événements nationalement décevants et internationalement honteux : le récent réaménagement gouvernemental et la sanction onusienne qui suspend le droit de vote du Mali suite au non-paiement de ses cotisations d'Etat membre.
Remaniement ministériel décevant
Après plusieurs jours de supputations médiatiques relayant des fuites officieuses, le Chef de l'Etat et son Chef du Gouvernement ont opéré, le 15 janvier, un remaniement ministériel qui s'est avéré de déception nationale. Peu de commentaires de notre part sur cette autre maladresse politique. Nous faisons miennes, sans part pris, les observations, remarques, critiques (voir autocritique d'un Parti de la Majorité présidentielle) formulées par les partis de l'opposition démocratique et républicaine (URD, PARENA).
Au compte de l'URD, parti dirigé par l'Honorable. Soumaïla Cissé, chef de file de l'Opposition, son Secrétaire à la Communication, Me Demba Traoré signe : << [...] L’URD constate que les espoirs suscités par l’annonce du remaniement ont été une fois de plus déçus dans la mesure où le changement en profondeur tant attendu et annoncé a laissé place à un simple réaménagement. Loin de répondre aux aspirations légitimes du Peuple malien, ce réaménagement a consisté à augmenter inopportunément le nombre des départements ministériels [...] >>. L'ancien ministre ajoute : <>.
En outre, <>.
Me Demba Traore persiste et signe : <>
(Cf. Me Demba TRAORÉ : Communiqué de l’URD sur le Décret n°2016-0022 / P-RM du 15 janvier 2016 portant nomination des membres du Gouvernement le17 janvier 2016).
Trois PM et six Gouvernements en 28 mois
Pour sa part de critiques constructives, le Comité Directoire du PARENA a rendu public un communiqué dense dans lequel il observe : <>.
La direction du Parti du Bélier blanc indique également que <>.
Le Parti de Tiébilé Dramé ne s'arrête pas en si bon chemin de dénonciations. Il martèle que <>
Pire, regrette le PARENA, << Cette gouvernance a plongé le pays dans une grave impasse et dans une crise politique qui s'aggrave chaque jour. La solution de cette crise ne réside pas dans les replâtrages sans fin de gouvernements, dans les promotions et récompenses de membres de la famille et d'alliés politiques.
Elle réside dans un changement radical de cap et la rupture avec la mauvaise gouvernance. Sans bonne gouvernance, il n'y a pas d'État viable. Sans bonne gouvernance, il n'y a pas d'État capable de combattre le terrorisme. Sans bonne gouvernance, il n’est pas possible de reconstruire l'armée et les services de sécurité. Sans bonne gouvernance, il n'est pas possible d'appliquer l'Accord d'Alger et faire face aux nombreux dangers qui menacent notre pays. Le PARENA invite le président de la République et le Gouvernement à avoir pitié du peuple malien en mettant fin à la République des affaires, aux scandales et aux atteintes quotidiennes à la morale publique. >> Bien dit. (cf. Communiqué sur le Troisième gouvernement Modibo Keita. Adopté par le Comité Directeur du PARENA lors de sa réunion hebdomadaire du lundi 25 janvier 2016).
L'opposition, réellement plus médiatique que territorialement implantée, n'a pas, loin s'en faut, l'apanage de remontrances républicaines. Au sein de la très enflée Majorité présidentielle, le parti ADP a courageusement livré un message intéressant : << [... ] L'ADP-Maliba invite les membres de ce Gouvernement à s'atteler sans délai à la tâche pour répondre aux nombreux défis sur le chemin de la paix et de la prospérité du Mali. Il s'agit notamment de l'insécurité grandissante, des difficultés dans la mise en œuvre de l'Accord de paix, de la situation économique difficile qui en découle et son corollaire de chômage et de précarité pour nombres de jeunes et de femmes.
Enfin, il s'agit, également, de la corruption et de la délinquance financière, fléaux dont l'éradication ne se fera qu'à travers une réforme en profondeur de la Justice et de l'administration publique. L'ADP-Maliba continuera à jouer pleinement son rôle de force de proposition et à porter la voix de ceux de cette majorité présidentielle qui n'hésitent pas à faire preuve de franchise dans l'intérêt supérieur du Mali et de son Peuple>>. Comprendra qui le voudra. (cf. COMMUNIQUE DE PRESSE DE ADP-MALIBA SUITE A LA FORMATION DU GOUVERNEMENT MODIBO KEITA, Bamako, le 17 janvier 2016. Signé Le Comité Exécutif, Le Président L'Honorable Amadou Thiam).
Coup de massue de l'ONU
Le second et récent événement honteux pour le Mali est l'implacable décision des Nations Unies suspendant le droit de vote de notre pays à l'Assemblée Générale de l'ONU, la plus grande tribune mondiale et le plus symbolique auditoire universel. Le Mali est lourdement frappé et justement sanctionné à cause de non-paiement de ses cotisations ces deux dernières années, c'est à dire que depuis qu'est aux affaires (voire dans les Affaire) le Président IBK, diplômé sorbonnard en Histoire des Relations Internationales. Le coup de massue onusien a obligé le Premier ministre Modibo Keita, pourtant très avare en interviewes sollicitées, à se confier à l'ORTM, l'audiovisuel public.
Le Chef du Gouvernement (réputé comme l'un des meilleurs locuteurs du français facile bien parlé) a su vider son sac d'indignation mesurée. Pour une Nation dont le Premier Citoyen a verbalement "l'honneur et la dignité" à fleur de .... bouche, cette sanction de l'ONU, un véritable scandale diplomatique sur fond de "laxisme" administratif, est bel et bien une "situation injustifiable pour notre pays". En le disant le PM a humblement présenté des excuses sincères au peuple malien. Il a assuré ce Peuple (encore et une fois de plus humilié par la faute de ses dirigeants maladroits) que tous les enseignements seront tirés de cette nouvelle '´Affaire" du Mali sous IBK. Attendons donc de voir la suite.
D'ores et déjà, à presque mi- parcours poussif de son quinquennat mal entamé, le Président IBK règne spectaculairement mais ne gouverne pas efficacement. Il a atteint ses limites et toutes ses limites (comme l'avait dit, il y a 26 ans, mon homonyme- sans aucun lien de parenté- à propos du régime chancelant de l'UDPM du GMT). En toutes circonstances et devant n'importe quel interlocuteur, le Président IBK prononce des propos comminatoires sans lendemain. D'où son seul et unique point fort faiblement noté par les observateurs : des menaces éculées, répétitives, verbales et gestuelles.
Présentement, le Mali va mal. Le Grand Mali va très bien mal à cause de l'incurie notoire et de l'incompétence avérée de ses dirigeants hésitants, menant de maladroites politiques hasardeuses à la petite semaine. Puisque ces impopulaires gouvernants ne cessent de faire montre de leur incapacité criarde dans une mal gouvernance régressive, ils vont certainement faire passer le Mali de mal en pis. Plongeant vertigineusement notre Beau Pays dans une incertitude grandissante.
Si l'on y prend garde, le chaos n'est pas loin des bords du majestueux Djoliba sur lequel tangue dangereusement le bateau-Mali commandé par des ivresses multiformes. Causant un pilotage à vue avec des incantations programmatiques rébarbatives. Le Châtelain de Sébénicoro est engagé sur la voie d'un échec lamentable. Grand dommage national en vue ! Que Dieu sauve notre Grand Mali malmené !
Dr Djibril Kaou Diallo dit Barbu
Politologue et Polémologue à ZERNI-Kalabambougou (Bamako)
E-mail : Djibdachiba66@yahoo.fr
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