Le parti en question, a d’ores et déjà un nom : le PPS ou Parti des Patriotes pour le socialisme. Il promet d’investir l’ex-putschiste Amadou Haya Sanogo comme candidat à la faveur des prochaines joutes présidentielles. Et il semble avoir les moyens de sa politique, du moins, à mécroire son président lequel a décidé de sortir de son silence. Interview !
«La Sentinelle» : Pourquoi ce long silence du COPA, M. le président ?
Ce long silence s’explique par un moment de réflexion. Parce que compte tenu de la situation politique, il ne faut pas parler pour parler et il ne faut pas réagir pour réagir. Donc, nous étions dans l’attente de voir comment et est-ce que la situation politique allait évoluer.
Makan Konaté : Que pensez-vous du récent réaménagement ?
J’avais justement dit qu’on attendait que la situation politique évolue. Effectivement, elle a évolué. Parce qu’il y a eu un réaménagement ministériel. Son excellence Ibrahim Boubacar Keita a laissé sur notre faim. L’entrée de trois ministres, le départ de quatre ministres… Nous, nous pensions très sincèrement que le président de la République aurait dû profiter de cette situation pour amorcer la mise œuvre des accords d’Alger, premièrement. Et secundo, nous pensions également que le président de la république aurait dû profiter de cette situation pour changer tous les ministres qui ont eu les scandales au niveau de leurs ministères. Je voudrai parler de Bocar Treta qui est sorti et Dramane Dembélé (les logements sociaux). Mais ce dernier est toujours resté au sein du gouvernement et y’ en a d’autres. Donc, au lieu d’un réaménagement, On s’attendait faire à un remaniement gouvernemental qui aurait consolidé la mise en œuvre des accords d’Alger. Et ce qui n’a pas été fait.
Il se dit que le COPA a des ambitions politiques. Envisagez-vous de vous muer en parti Politique?
Je confirme la rumeur, je la confirme ! Parce que nous avons tenu une assemblée générale, Il y a un mois, et à l’issue de laquelle les membres du bureau exécutif du COPA ont décidé à ce que nous allions maintenant à la conquête du pouvoir. Nous sommes restés très longtemps une association. Et nous voulons nous transformer en parti politique. Donc, le COPA va se transformer en parti politique. Je vous donne d’ailleurs la primeur du nom de ce parti puisque nous en avons discuté. C’est un parti qui va s’appeler « le Parti des patriotes pour le socialisme (P.P.S). Le socialisme, telva être désormais notre le credo.
Seriez-vous de quelle tendance ? A la majorité ou à l’opposition ?
Nous n’irons ni avec la majorité, ni avec l’opposition. Nous serons au centre, le COPA (ASSOCIATION) va soutenir le président de la République chaque fois qu’il posera des actes concrets au bénéfice de des Maliens. Et nous dénoncerons au cas contraire. Et ceci est valable pour tout le monde, y compris l’opposition et la majorité.
Le PPS soutiendra-t-il Amadou Haya Sanogo ?
Le COPA a toujours soutenu les militaires y compris le général Amadou Haya Sanogo. Nous avons soutenu, Parce que les militaires sont engagés dans une guerre contre les narcotrafiquants et contre les jihadistes. Dire que le parti sera crée au nom d’Amadou Haya Sanogo, je dirai non. Le général Amadou Haya Sanogo n’est pas fondateur de ce parti. Ce sont les membres du COPA qui ont décidé d’aller vers la création d’une formation politique. Mais si jamais, le général Amadou Haya Sanogo était libéré avant les prochaines élections..., j’allais dire, si jamais le Général Sanogo décidait de se défaire de la tenue militaire et d’aller vers la politique, le PPS va l’investir comme son candidat aux prochaines élections présidentielles.
Quel est aujourd’hui son statut?
A l’heure actuelle, le Général Amadou Haya Sanogo est en prison. Il a été arrêté avec certains de ses camarades. Son dossier a été instruis par un juge. Donc, autant les victimes des familles des bérets rouges attendent que son procès ait lieu, autant nous attendons que le général soit aussi jugé pour que la vérité éclate au grand jour. Que l’on sache qui a fait quoi. Nous voulons qu’Amadou Haya Sanogo soit jugé afin que la vérité soit. Le procès du Général Moussa Traoré, ancien président de la république s’est tenu ici au Mali. Et nous avons su, à l’issue de ce procès qui a fait quoi et qui n’a pas fait quoi… Certains prétendent que le procès du General ne peut pas se tenir ici. Que les juges ne sont pas compétents pour le juger. Nous, non avons entièrement confiance à nos magistrats. Nous réclamons en tant que citoyen malien que les bérets rouges qui ont pris les armes contre l’ORTM, l’aéroport Bamako-Senou et contre le camp Soudiata de Kati le 30 avril avec l’intension de tuer, que ces bérets rouges là aussi soient jugés. Mais à ce jour, nous constatons que ces bérets rouges continuent à se promener tranquillement à Bamako et ne sont nullement inquiétés. Que l’on juge toutes les parties !
Mais comme nous sommes dans logique de réconciliation nationale, le Président de la République a fait lever les mandats d’arrêts internationaux délivrés par le Mali contre les assassins qui ont commis toutes sortes exaction (vol viol meurtres…). Ces gens se sont retrouvés en liberté. Au nom de la même réconciliation nationale, il n’a qu’à libérer les détenus militaires y compris Amadou Haya et le lieutenant OUATTARA. Il est vrai que des corps été découverts à Diago, mais le 30 avril, il y a eu des morts également (les civils, bérets verts, et les bérets rouges). Donc une réflexion peut être menée dans ce sens pour dédommager les ayants-droits.
Un parti, c’est aussi et surtout une affaire de sous et de gros sous ? Avez-vous les moyens de votre politique ? Des partenaires ?
Pour l’instant non ! Nous comptons sur nos propres ressources, nos cotisations en l’occurrence. Le reste viendra.
Vous attendez-vous à un appui de la part d’Amadou Haya Sanogo ?
Non rien !
Et pourtant il est censé être votre candidat non ?
Oui, mais nous n’entendons rien de lui. S’il acceptait rejoindre le parti, il sera soumis comme tous les autres membres, au paiement de la cotisation.
Avez-vous une date ?
Bien sûr ! Nous vous la communiqueront le moment venu
Quelle appréciation faites-vous au parti majoritaire(RPM) ?
La majorité du RPM est fictive. Elle n’est pas la résultante des actes posés sur le terrain. Mais cette majorité est due à la personnalité du président Ibrahim Boubacar Keita au RPM. Si les Maliens ont voté 77% pour IBK, ils n’ont pas voté 77% pour le RPM. Et IBK même l’a reconnu. C’est vrai nous l’avions dit, les ministres cités dans le scandale comme Treta ne sont pas indispensables au gouvernement. Il a lui-même dit qu’il n’a rien contre IBK. Qu’il se contentera désormais d’animer le RPM. Nous au COPA, nous voudrions attirer l’attention du président de la république. Il se prépare un coup contre lui au RPM par TRETA. Et c’est Tréta qui est à la base.
Que pensez-vous à la situation sécuritaire ?
Je vais remercier nos forces de sécurités qui, malgré leurs faibles moyens sont en train de tout faire pour combattre le terrorisme que nous connaissons désormais à Bamako. Je voudrai dire également au Président de la République de mette en œuvre le service de renseignement dans des conditions meilleures. Ce n’est pas un tabou. La sécurité d’Etat n’a pas de moyens…
Quel appel avez-vous à lancer à l’endroit de la population malienne ?
Je lance un appel à l’endroit de la population afin qu’elle collabore avec les forces de sécurités. N’hésitez pas à signaler les personnes suspectes à nos forces de sécurités.
Réalisée par S. Ballo