«A beau mentir, celui qui vient de loin”, dit-on. En effet, comme pour se purifier, le PDG éjecté Kalifa Sanogo a voulu brouiller les pistes. Il indique qu’il laisse dans les caisses de la Compagnie Malienne pour le Développement des Textiles (CMDT) des dizaines de milliards. Pourtant, le bilan est déficitaire, la compagnie est redevable. Pour en savoir plus, nous avions pris notre bâton de pèlerin, il en est ressorti ceci. En dehors des magouilles sur la graine de coton, des marchés de gré à gré, du favoritisme, du népotisme, des recrutements abusifs, les rétro-commissions et la colère des paysans, sont entre autres raisons irréfutables qui justifient la relève de Kalifa Sanogo de la CMDT.
La CMDT n’a pas besoin de flûte ni de tam-tam pour se faire connaître ou apprécier. C’est une vache laitière qui nourrit en plus de ses enfants, les autres de la Nation. Alors, en la quittant, il suffit de faire le bilan pour que les uns et les autres s’en rendent compte. Cette preuve nous a été offerte de Ousmane Amion Guindo en passant par Tiéanan Coulibaly jusqu’à Salif Cissoko.
Qu’à cela ne tienne, après les brouhahas des 200.000 FCFA par personne invitée, il nous est revenu de mener des enquêtes très minutieuses. Des régions à Bamako, il ressort que les rétro-commissions sur la vente de la graine de coton constituent la méthode la plus anachronique qui tranche aujourd’hui avec la volonté politique manifeste des plus hautes autorités de lutter contre la délinquance financière. Estimée à 237.000 tonnes pour cette campagne 2015/2016, la quantité de graine de coton non vendue par le PDG sortant au 27 janvier 2016 n’est plus que de 6000 tonnes contre une prévision de 79.000 tonnes.
En effet, la vente de la graine de coton se fait habituellement en trois tranches dans la même campagne. Ainsi, pour la campagne 2015/2016, la vente était programmée comme suit :
– la 1ère de 79.000 tonnes de Novembre à Décembre ;
– la 2ème de 79.000 tonnes de Janvier à février ;
– et la 3ème de 79.000 tonnes de Février à Mars.
Notons qu’en temps normal, dans ce quota, 10.000 tonnes sont réservées au pouvoir discrétionnaire du PDG. Il les vend, généralement aux huileries qui n’ont pas eu de graines ou celles désignées par les autorités comme unités à accompagner dans la production de l’aliment bétail. Le prix officiel de la graine de coton pour cette campagne a été fixé à 87.288 FCFA/Tonne.
SCANDALES SUR LA VENTE DE GRAINES DE COTON
Il nous revient dans nos enquêtes, qu’au lieu de 10.000 tonnes pour son quota, le fameux PDG qui ne se souciait point du Mali, s’est octroyé 50.000 tonnes. Lesquelles ont été cédées aux huileries contre sa rétro-commission de 10.000 FCFA la tonne. Soit 500 millions pour sa propre poche. Qui l’eut cru !
L’illustration de cette boulimie est la vente de 5000 tonnes à une huilerie de Sikasso entre le 10 et le 15 décembre dernier. Afin de renflouer sa caisse, il leur exigea le versement rapide de 50 millions pour son compte à une complice bien identifiée. Il s’agirait de la Directrice des Affaires Juridiques et du Contentieux, Mme Maïmouna Sogoba. Qui semble mouillée jusqu’à la moelle épinière à travers de nombreux dossiers scandaleux. Nous y reviendrons !
En outre, cette dame n’en est pas sortie bredouille, elle aurait bénéficié des largesses du boss Sanogo, comme en témoigne la 4X4 flambant neuf que lui aurait offert le sieur Kalifa, éjecté par le président IBK. Il s’agit de la 4X4 N° AR-7797-MD, cela avant le 23 décembre.
Le ridicule ne tue plus au Mali. Car, plus grave, Kalifa dans le souci de mettre la CMDT à genoux, par sa folie de vente et de quête de l’argent facile, vent courant janvier 2016, 10.000 tonnes. Ce, bien après sa défénestration de la CMDT.
Plus grave encore, à la suite de nos enquêtes de Bamako à Sikasso passant par d’autres zones, il ressort qu’il n’y a plus de graines de coton pour satisfaire la belle initiative du gouvernement de consacrer la 3ème tranche à certaines huileries dans le cadre de son programme de subventions de l’aliment bétail aux Organisations d’Eleveurs du Mali.
Enfin par ces pratiques mafieuses, l’incertitude plane sur la campagne cotonnière 2016/2017 à cause des prévisibles difficultés d’approvisionnement des producteurs en semences.
Finalement, la question qui taraude les esprits est de savoir pourquoi tous ses hommes ont tenté de saboter les efforts du vieux président IBK dans sa quête d’un Mali nouveau ?
Allez-y le savoir !
A suivre donc par le bilan controversé de Kalifa !
Boubacar DABO