Les clients des sociétés Malivision et Multicanal sont privés d’images depuis le mercredi 27 janvier dernier, et cela va durer jusqu’au 29 de ce mois. Cette interruption fait suite au mot d’ordre de grève de 72 heures décrété par le syndicat des travailleurs de l’Office de radiodiffusion et télévision du Mali (Ortm) pour non satisfaction de ses revendications.
Si le service minimum a été observé par les travailleurs de l’Ortm pendant la première grève de 48 heures, qui n’a pas eu d’effets escomptés, les syndicalistes ont décidé de taper plus fort cette fois-ci pour se faire entendre.
À cet effet, un mot d’ordre de 72 heures, à partir du mercredi 27 jusqu’au vendredi 29 janvier 2016, vient d’être décrété par le syndicat des travailleurs de la «passion du service public». La particularité de cette grève, c’est que des partenaires stratégiques de l’Ortm, Malivision et Multicanal, en seront les victimes.
Depuis le mercredi 27 janvier à 00h05, le centre émetteur de Kati qui permet à ces sociétés et d’autres télévisions locales de diffuser des images, est aux arrêts. Du coup, des milliers de clients de ces deux sociétés sont privés d’images. Cet arrêt brusque d’émission d’images de la part de Malivision et Muliticanal est très mal vécu par les abonnés. Pour un client que nous avons rencontré, il regrette que les clients n’aient pas été informés au préalable de la coupure inopinée des images. Il a ensuite manifesté son mécontentement face à l’amateurisme de sa société.
D’autres clients se plaignent des agents de leur société fournisseur d’images, lesquels refusent de décrocher leurs appels. Donc, il est temps que ces deux sociétés fournisseurs d’images prennent des précautions pour informer les clients et proposer des moyens de réparation.
Et pourtant, cette situation était prévisible, car avant la première grève, le syndicat des travailleurs de l’Ortm dirigé par Abdrahamane N’Fa Touré, secrétaire général, avait menacé au cours d’une assemblée générale d’information de priver d’images les clients des fournisseurs d’images lors d’une prochaine grève. La menace a donc été mise en exécution.
Les travailleurs de l’Ortm revendiquent entre autres l’abrogation des lois portant sur la restructuration de l’Ortm ; la ratification d’une loi portant sur la redevance audiovisuelle ; le retour de la régie publicitaire à l’Ortm ; l’harmonisation du statut des entités à créer dans le cadre de la restructuration de l’Ortm. Ils réclament aussi la relecture de la loi 87-102 et son adoption ; le démarrage des travaux des grands projets tels que la Tour de l’Ortm ; l’indemnisation des agents de l’Ortm, pour les préjudices subis lors du coup d’Etat du 22 mars 2012.
Y DOUMBIA