La crise, que traverse actuellement notre pays, a eu d’énormes répercussions sur son économie. Selon une enquête menée par l’AFP courant Décembre, la crise malienne est aussi et surtout une crise économique.
A l’issue d’une mission passée à Bamako courant Décembre, le Fond Monétaire International (FMI), a affirmé que « L’économie malienne traverse une période difficile. Déjà en difficulté à cause de la très mauvaise récolte de 2011-2012, elle a beaucoup souffert du coup d’Etat de mars 2012 et de ses retombées ». L’instabilité qu’a engendré le Coup d’Etat du 22 Mars dernier a favorisé l’occupation des trois grandes villes du nord par les jihadistes. Occupation qui a porté un coup d’arrêt à l’économie malienne. « L’occupation du nord du pays a fortement perturbé la production agricole et le commerce. La détérioration de la situation en matière de sécurité a provoqué une chute des voyages d’affaires au Mali », selon le FMI, qui ajoute : « Les secteurs du commerce, des hôtels et des restaurants ont été durement touchés ». Pour cette année, le FMI prévoit un recul du produit intérieur brut malien (PIB) de 1,5%.
A Bamako, le chômage, prend de plus en plus, de l’ampleur
Selon l’institut national des statistiques (INSTAT), le taux de chômage à Bamako est de 17,3%. Le secteur tertiaire, (c’est-à-dire la partie de la population active employée dans les services notamment l’administration, le commerce, les banques, l’enseignement), est le plus touché (-8,8% selon l’INSTAT). Dans des secteurs, habituellement pourvoyeur d’emplois, tel que le tourisme et l’hôtellerie, les licenciements ont fait un bond en avant. Les touristes étrangers ainsi que les hommes d’affaires viennent très rarement à Bamako. « Les employeurs sont arrivés au bout des systèmes préconisés pour maintenir les emplois en cas de crise : congés anticipés, chômage technique ou partiel », explique Salif Bagayoko, directeur régional à l’inspection du travail. Concernant l’emploi des femmes, la situation n’est guère meilleure. Des femmes à la recherche d’emploi de domestiques affluent du matin au soir à l’association d’appui à la promotion des aides familiales (APAF). Leurs prétentions salariales sont revues à la baisse malgré la hausse du coût de la vie qui touche particulièrement les foyers modestes.
Les prix du carburant, du gaz et des denrées de première nécessité ont doublé. L’industrie est également touchée. Environ 20% des usines de Bamako ont fermé et 60% ont recours au chômage technique.
Le Mali, pays producteur de coton connait une crise dans ce secteur. Les entreprises qui le produisent pour le fournir aux différentes usines de textile sont à bout de souffle. L’artisanat est aussi mis à mal. Les consignes données aux rares étrangers encore dans la capitale ont eu raison de l’artisanat local. Beaucoup d’artisans abandonnent leurs métiers pour aller travailler dans les mines d’or. Le secteur des transports n’est pas épargné. La compagnie Air Mali n’a pas pu résister à la conjoncture et a déclaré suspendre ses activités pour neuf mois.