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Les nominations de récompense politique d’IBK : Le Mali, un grand gâteau à partager entre ses soutiens au deuxième tour de la présidentielle
Publié le dimanche 31 janvier 2016  |  Infosept
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Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA




Elu par une écrasante majorité du peuple, sur la base de ses promesses de campagne qui étaient entre autres « le Mali d’abord », pour l’honneur du Mali et pour le bonheur des maliens. Le champion 2013 est en passe de devenir le plus mauvais président de l’histoire du Mali indépendant, tant les contradictions, les bourdes et les erreurs sont devenues le lot quotidien de la gestion sous IBK. A-t-il si vite oublié sa phrase selon laquelle le Mali ne serait pas un gâteau à partager ? Se rappelle-t-il de tous les maux dont il a accusé le président ATT après sa chute? Le pays manque-t-il tant de cadres pour qu’il ne fasse la part belle qu’à ceux qui ont été les véritables artisans de son régime ? Avec la nomination de celui qui fut accusé de détournements de tant de milliards du Fonds Mondial destiné à soigner nos malades au profit des poches privées comme Commissaire à la Sécurité Alimentaire, quel message et quelle valeur le président IBK donne-t-il ainsi à la Nation ?

Décidément le régime IBK ne finit pas d’étonner. Qui n’a pas été séduit par les slogans de campagne du candidat Ibrahim Boubacar Keita en 2013 ? Nous nous souvenons encore des propos virulents des auditeurs sur nos médias à l’endroit des autres candidats, en les qualifiant de tous les noms d’oiseaux de mauvais augure. A tort ou à raison, beaucoup de maliens pensaient qu’il était la solution et que le manque d’autorité, la corruption, la sempiternelle crise du nord et le chômage des jeunes allaient être résolus avec IBK. Mais plus de deux ans après son élection, le peuple médusé assiste tous les jours à des scènes dignes de l’époque médiévale.
En effet, après la corruption à ciel ouvert, l’immixtion de la famille dans la gestion des affaires publiques, le chômage qui a atteint des proportions inégalées, le pays est aujourd’hui en proie au clientélisme rampant. Les règles de la morale et de la compétence sont reléguées au second plan. Le seul critère de nomination qui compte pour IBK est le soutien à sa candidature et à sa politique actuelle. Il vient encore une fois de prouver à la face des maliens que ses nominations ne sont que de complaisance. En mettant Oumar Ibrahim Touré à la tête du commissariat à la sécurité alimentaire alors que ce dernier avait été débarqué du gouvernement d’ATT pour mauvaise gestion des milliards du fonds mondial de lutte contre le Paludisme, la Tuberculose et le Sida. Cette nomination vient parachever la liste d’attente des leaders des partis politiques qui ont apporté leur soutien à IBK au second tour. IBK avait juré de donner une part du gâteau à chaque leader politique qui l’avait soutenu comme si le Mali n’était qu’une question personnelle. Parmi ces leaders invités au banquet, on peut citer : Moussa Mara de YELEMA, Mountaga Tall du CNID-FASO YIRIWA TON, Choguel Kokalla Maiga du MPR, Mamadou Blaise Sangaré de la CDS- MOGO TIGIYA , Soumeylou Boubéye Maiga de l’ASMA-CFP, Tiéman Hubert Coulibaly de l’UDD, Racine Thiam du CAP, Dramane Dembélé et Abdel Kader Konaté de l’ADEMA- PASJ, Housseyni Amion Guindo de la CODEM, Konimba Sidibé du MODEC, Ousmane Ben Fana Traoré du PCR et Yéah Samaké du PACP. La liste est loin d’être exhaustive et le hic est que la plupart de ces nominations sont plus sur la base de leurs soutiens à la candidature d’IBK au second tour que sur celle de leurs compétences, valeurs et intégrité morale. Loin de nous l’idée de mettre en cause les compétences reconnues de certaines de ces nominations, IBK en calculateur politique espère les mêmes reports de voie sur sa personne dans l’éventualité d’un second mandat qu’il solliciterait. Mais l’erreur politique qu’il commet est de croire qu’on peut vilipender ATT et féliciter ses collaborateurs. Toutes ces nominations ont été puisées dans le vivier des véritables artisans de la gestion d’ATT, donc l’opprobre qu’IBK jette sur l’ancien président Amadou Toumani Touré ne peut en aucun cas épargner ceux là même qui ont été ces ministres, directeurs généraux, députés et qui n’ont jamais daigné lever le moindre pouce pour dénoncer la mal gouvernance. ATT est parti sans qu’aucun ne le défende ou s’en plaigne publiquement et officiellement. Ce pourrait être le cas si IBK se trouvait par malchance dans les mêmes conditions de départ qu’ATT ou de Alpha à la fin de son mandat. Le renouvellement total de la classe politique est une des conditions sine qua non de la renaissance du Mali. La résilience de notre peuple face à la crise actuelle ne peut se faire qu’avec des hommes nouveaux aux méthodes de gestion nouvelle qui n’ont d’autres agendas que le Mali. A quand alors la fin de ce grand cirque ?
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com
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