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Ruée vers les sites d’orpaillage traditionnel : Face au chômage, les jeunes diplômés entrent dans la danse
Publié le vendredi 29 janvier 2016  |  Le Tjikan
Cérémonie
© aBamako.com par A S
Cérémonie d`Inauguration de la mine d`or de Kofi
Bamako, le 24 Avril 2015, a eu lieu la cérémonie d`inauguration de la mine d`or de Kofi




Si autrefois, les sites d’orpaillage traditionnel étaient seulement fréquentés par les jeunes non scolarisés, de nos jours, tel n’est plus le cas, car avec le chômage, même des jeunes diplômés préfèrent ranger leurs diplômes dans leurs placards pour aller tenter leurs chances sur ces sites. C’est aujourd’hui le cas dans le cercle de Kadiolo qui compte plusieurs sites d’orpaillage dans les communes de Misseni, Fourou…

En effet, même s’il a des conséquences fâcheuses sur l’environnement, l’orpaillage traditionnel a permis de réduire l’émigration des jeunes agriculteurs qui partaient travailler dans les pays voisins et occidentaux pour pouvoir subvenir aux besoins de leurs familles. Bien qu’étant dangereux et mal encadré dans plusieurs localités du pays, cette activité génère des revenus pour la plupart des jeunes qui la pratiquent. Et du coup, au lieu d’aller risquer leurs vies dans l’océan Atlantique en tentant de regagner l’Europe, nombreux sont les jeunes maliens qui préfèrent aller tenter leurs chances sur les sites d’orpaillage. Un aventure qui réussit pour beaucoup d’entre eux, même si, elle tourne au drame pour certains.

Si cette activité était pratiquée par les jeunes ruraux non scolarisés, de nos jours, elle attire même des jeunes diplômés sans emplois.



C’est le cas de Madou Dagnoko, titulaire d’une Maitrise en Droit qui affirme bien gagner sa vie aujourd’hui grâce à l’orpaillage traditionnel.

Selon lui, c’est après avoir cherché un emploi en vain à la fin de ses études qu’il est allé tenter sa chance sur un site d’orpaillage dans le cercle de Kadiolo où la chance lui a souri.

Tout comme lui, Amidou Coulibaly, un jeune Ségovien dit avoir quitté sa famille depuis trois ans pour un site d’orpaillage dans la commune rurale de Fourou. Selon lui, il a fini avec ses études sans trouver d’emploi bien qu’ayant remué ciel et terre. Pendant que certains de ses amis tentaient de regagner l’Europe par la mer, lui il a préféré se rendre sur un site d’orpaillage dans la commune de Fourou. Et au bout de quelques temps, dit-il, il s’est stabilisé en parvient même à envoyer de l’argent à sa famille.

« L’orpaillage traditionnel a beaucoup aidé les personnes qui étaient en détresse comme moi. Nombreux sont les jeunes comme moi qui, grâce à cette activité parviennent à subvenir à leurs besoins, à celles de leurs familles et même à faire des réalisations pour eux-mêmes », explique-t-il.

Mariam Sanogo, âgée de 29 ans, une native du village de Misseni et résidant à Fourou est aussi du même avis.

« Je suis commerçante ici sur un site d’orpaillage à Fourou. J’ai dû laisser les études pour venir tenter ma chance dans le secteur minier, cela après mes échecs excessifs au baccalauréat. Franchement, l’orpaillage traditionnel à couvert le manque d’emploi et a réduit le trafic de toutes sortes, les vols chez les jeunes dans notre localité. Dans la journée à Fourou, tout le monde part travailler sur les sites d’orpaillage et l’argent circule »,a-t-elle soutenu. Avant d’ajouter que cette activité permet aux populations de subvenir à leurs besoins.

Cette activité est source de revenu pour les populations qui la pratiquent et réduit le chômage chez les jeunes. Mais, elle a des conséquences fâcheuses sur l’environnement à cause des produits chimiques que les orpailleurs utilisent. C’est pourquoi, même s’il réduit le chômage chez les jeunes, les autorités doivent tout mettre en œuvre pour l’encadrer. Un encadrement qui permettra au pays, aux collectivités locales d’en tirer profit.

Aoua Traoré
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