«Je suis disciple de Sidi Hamza depuis plus de 30 ans. En réalité, ce que nous pouvons dire simplement de cette voie, c’est une voie de paix, une voix d’humilité et surtout une voie d’action. Alhamdouliha, les actions sont très différentes de la parole. Nous sommes nés musulmans, nous avons trouvé la religion musulmane dans nos familles, nous pratiquons la religion musulmane, mais quand nous étions arrivés à la voie, c’est autre éducation que nous avons reçue. C’est dans cette voie que nous avons appris que nous avons vécu que les musulmans sont des frères. Quand nous venions au Maroc, on s’embrassait ; les Marocains se mettaient à notre disposition comme s’ils nous connaissaient il y a très longtemps. Il n’y a pas de problème d’âge, il n’y a pas de vieux, il n’y a pas de jeunes.
Il n’y a pas de différence, il n’y a aucun écart entre les gens, tout le monde est frères. Quand nous n’étions pas encore dans cette voie, on savait les mauvais comportements qu’on avait. Aujourd’hui, Alhamdoulilahi, tout le monde nous apprécie. Tout le monde se rapproche de nous et nous pose beaucoup de questions.
Dans la voie, l’essentiel, c’est d’écouter et de pratiquer. Nous avons pratiqué des invocations et ce sont ces invocations qui nous ont transformés petit à petit, jusqu’à là où on est, ou pratiquement des modèles religieux pour les gens. La voie et ses effets se rapportent à tous les niveaux. Dans nos entreprises (EDM), je suis connu pour ma pratique de la religion. Je ne me mêle de quoi que se soit jusqu’au niveau de la direction générale. Les gens me consultent pour les médiations. Quand on est dans les regroupements, c’est moi qu’on nomme chef de village.
Quand je suis dans les directions régionales, c’est moi le représentant des directions régionales. La direction me consulte pour beaucoup de choses. Dans ma famille, mes frères, mes sœurs, tout le monde les connaît, je les ai transformés. Au niveau de ma communauté, les Touré, on me nomme comme responsable. En fait, la voie assagit tout simplement.
Aujourd’hui, le monde entier a besoin de la voie. Ce que nous avons connu, ce que nous connaissons aujourd’hui, comme perturbation, en réalité, n’a aucune solution, si ce n’est pas passé par l’éducation de ce grand maître. Que Dieu nous a mis à notre disposition. Pour le monde entier, Sidi Hamza est un éducateur parfait. Il nous a appris, à aimer tout le monde, toutes les créatures. Il disait que les créatures, toutes les choses sont bien créées et toutes les choses sont à leur place. En réalité, les défauts que nous lisons sur les choses ne sont pas sur les choses, mais existent en nous.
Si ces défauts n’existaient pas en nous, on n’allait jamais les lire sur les choses. Dieu a parfaitement créé toutes les choses. La rencontre de Mawlid que nous avons vécue est sans commentaire. Nous avons passé des moments agréables comme d’habitude avec tous nos frères venus du monde entier. Il y avait toutes les communautés qui étaient représentées : les musulmans, les chrétiens, les non musulmans, tout simplement les humains. Avant qu’on ait une religion, on a été l’espèce la plus privilégiée. L’Homme, c’est la seule créature qu’Allah a créée par ses propres mains. Sinon toutes les choses ont été créées par Dieu, il l’a dit. Quand il a besoin de faire une créature, il le dit en ça se réaliser. L’homme, l’être humain seul, a bénéficié de cet avantage.
Et Dieu lui a confié la nature. Avec Sidi Hamza, on a appris cette leçon, on l’a pratiquée et on continue à l’appliquer. Nous prions pour le monde entier, qu’il découvre ce que nous avons découvert, la chose dans laquelle nous sommes utiles à notre société. Nous sommes utiles à nous-mêmes et nous sommes utiles à au-delà, nous sommes utiles à notre environnement. En réalité, la voie, tout le monde en a besoin. Je n’ai pas vu quelqu’un qui a fait 5 ans ou 6 ans dans la voie, qui continue à fumer, et qui continue à s’accrocher à un excitant, qui détruit son organisme. En réalité, c’est une voie aussi de détachement, c’est une voie de juste milieu. Il n’y a aucun extrémisme ; tous les extrémismes sont bannis dans cette voie. C’est ce que je peux vous dire, ce qui nous a été enseigné par le grand maître, le Shaykh Sidi Hamza».
Baber Tandina, l’un des premiers disciples de Sidi Hamza : «Personne n’est supérieur au plan spirituel à un autre»
«Cette rencontre a été une satisfaction pour tous. Nous avons vu Moulaye Moumir Al Kadiri Bouchichi faire une très bonne introduction de la rencontre mondiale des Soufis, qui était à sa 10ème édition cette année. Dans son brillant exposé, il a mis l’accent sur l’importance de fêter la naissance du Prophète Mohammed (PSL), et le rôle que peuvent jouer les Soufis dans l’éducation du citoyen. Il a même parlé de l’importance que peut jouer le soufisme dans l’écologie. C’est dans ce cadre qu’il a parlé de la COP22 qui doit se tenir à Marrakech, en 2016, où la Qadiriya Bouchicha fera une intervention, pour montrer le rôle que peut jouer le soufi dans l’amélioration de l’environnement et de la qualité de la vie.
Il dit aussi que les efforts qu’ils sont en train de faire, en tant que petit-fils du Prophète (PSL), ne veulent pas dire qu’ils ont un agenda particulier. Ils n’ont aucun agenda. Leur mission, c’est de servir l’humanité, tous les peuples. Surtout les peuples épris de paix et de liberté. Il a bien expliqué que personne n’est supérieur au plan spirituel à un autre, alors que ça, c’est le comportement des extrémistes. Il ne faut pas être extrémiste ; il faut aimer tout le monde, parce que nous sommes tous des créatures de Dieu. C’est ce qui a touché tous les participants à la 10ème rencontre mondiale des Soufis, même si le temps ou le moment le plus important était la célébration de Mawlid.»
Mahamane Haïdara Chérif, participant : «Je peux dire que c’est ça l’islam authentique»
«Il y a une satisfaction réellement morale. Je commence par remercier tout le monde, merci au Shaykh Zakaria Younoussa Maïga, le Muqaddem du Mali, très humble, qui nous a toujours commenté le Maroc. Et tout ce qu’on a vu reflète ce qu’il nous a dit. Je le remercie très sincèrement parce que c’est un homme que j’ai eu à découvrir. Ce n’est pas du tout un regret. Il faut le saluer et saluer toutes les bonnes volontés qui sont là aujourd’hui, pour la célébration de la fête de Mawlid. Je crois qu’à travers tout ce qui a été dit, je n’ai vécu que de l’amour, le respect d’autrui.
Je n’ai vécu qu’une entente, une harmonie parfaite avec tous les musulmans qui sont de tous les bords ici. Je souhaite que chaque année, on puisse vivre le même événement, avec la même vigueur. L’image que je garde de cette rencontre, de ce voyage, de cette grande célébration de Mawlid, elle est grandiose. En réalité, ce que je peux dire, c’est ça l’islam authentique. Il y a un islam authentique qui fait que quelque part les gens se retrouvent. C’est la communion. Il y a un vivre ensemble très intéressant qui n’existe nulle part. Ça rend grand, c’est un apprentissage. Pour ceux qui ne sont pas habitués à ce genre de chose, c’est un apprentissage. Je pense que le Maroc est un véritable cas d’école.»
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Mamadou Niang, l’un des disciples de Sidi Hamza : «C’est une voie qui est fondée uniquement sur la recherche de Dieu»
«Je remercie Dieu de nous avoir conduit les pas jusque dans cette Zawiya près du Shaykh Sidi Hamza. Je suis un ancien de la Tarika depuis les années 1970. En tant qu’étudiant à l’institut national de statistiques de Rabat, j’ai fait la connaissance du Shaykh. Dieu merci depuis ce temps, j’ai eu la chance de faire mes études, à fréquenter la voie. Après j’ai continué les études universitaires à l’extérieur, en France et aux Etats Unis. Mais j’ai toujours fréquenté la Zawiya. Chaque année, selon ma disponibilité, selon mes moyens, je viens voir le Shaykh ; je viens participer aux festivités de Mawlid, et même souvent pour fêter l’Aïd El Fitr. Au moins deux fois dans l’année, je viens à Madagh. On remercie Dieu de nous avoir mis dans cette voie parce que c’est une voie qui est fondé uniquement sur la recherche de Dieu.
Il faut connaître son créateur. Dieu nous a créés uniquement pour la prière, pour le suivre, pour sa connaissance. Cette voie n’est que ça, c’est une voie Mohammadienne. C’est une voie du Prophète Mohammad (PSL). C’est pour cela que je me suis attaché à la recherche spirituelle dans cette voie, dans laquelle on a une éducation. Une éducation spirituelle qui permet d’abord d’acquérir les caractères nobles souhaités.
Parmi ces bons caractères nobles, il y a la crainte d’Allah, il faut craindre Allah, comme on le dit. Si tu cherches un compagnon, un ami, cherche celui qui craint Dieu. En ce moment tu as fait un bon choix pour l’amitié. C’est pourquoi je suis toujours à l’aise, quand je viens ici à Madagh, pour rencontrer le Shaykh, pour rencontrer Sidi Jamal son fils, pour rencontrer Sidi Mounir, son petit-fils, et pour vivre auprès des autres frères des autres fokara. Les fokara, ce sont les adeptes de la Tarika. Ils viennent du monde entier. La France, malgré la crise, a envoyé une vingtaine. L’Asie, les Etats-Unis, le Canada, les fokara viennent de partout.
L’Afrique noire, n’en parlons pas. Les pays limitrophes aussi, la Libye, l’Algérie, la Tunisie, même l’Egypte et des pays du Golf, c’est pour montrer la véracité que cette voie elle est universelle. Elle regroupe des hommes sincères qui veulent trouver Dieu. Depuis des années, nous vivons et respirons ce que vous venez de vivre comme ça.
Pour la petite histoire en 2010, je suis venu dans le même vol que certains participants du Niger. C’est un vol de la RAM qui faisait Niamey-Bamako, Bamako-Casa. Ces Nigériens venaient pour la première fois rencontrer le Shaykh, dans l’avion chacun disait oui, nous avons vu beaucoup de Shaykh, on va seulement augmenter l’expérience dans les rencontres des Shaykh, sinon vraiment rien ne peut nous impressionner dans la rencontre d’un Shaykh. Ça causait, dans l’avion. Dieu merci, quand ils sont arrivés ici à Madagh, la première rencontre avec le Shaykh, le plus âgé, qui était un ancien député des années 1960 au Niger.
Quand il a vu le Shaykh, il a compris que son cœur a capté une lumière, qu’il l’a mise à pleurer. Toute la nuit, il n’arrivait pas à se dessaisir de l’image qu’il avait reçue. Il a fait trois jours avec nous, il refusait de manger, parce que pour lui à son âge, quelqu’un qui a 80 ans a perdu tout son temps, il se disait si je savais. Je devais commencer par Sidi Hamza et c’était que je devais me limiter à lui. C’est pour dire ce caractère d’attraction universelle que ce Shaykh a en lui. C’est un seul cas que je vous cite, sinon j’en connais des centaines. Il y a des gens qui sont venus ici, qui ont défilé, ils ont eu la même impression. Se dirige vers Shaykh Sidi Hamza ce qu’il a choisi pour l’accompagnage pour qu’ils soient des musulmans avec des valeurs musulmanes.
L’islam, c’est la paix, l’amour, c’est l’accompagnage, la modestie, c’est ce que Sidi Hamza enseigne. L’immunité, parce que dans l’islam il n’y a jamais de violence. Le jihad commence par soi-même, tue en soi ce qui vous rend violent, tue en soi ce qui vous dévie de la concentration vers Dieu, c’est ça l’islam. Comme le dit un adage : «avant de tuer quelqu’un il faut tuer en soi d’abord ce qui te rend négatif» ; c’est ce que tout le monde ne peut pas faire. Il est plus facile de s’adresser à quelqu’un, de l’accuser, de le tuer, mais il est plus difficile de tuer en soi ce qui te rend négatif. Si l’humanité est éduquée en fonction de ce que nous voyons ici, il n’y aurait jamais de violence sur cette terre ; l’amour va être plus développé que la haine, l’être humain est à respecter. L’être humain est à aimer, parce que c’est Dieu qui l’a créé de sa main, c’est ce qui a fait de l’homme l’être le plus valeureux sur cette terre.
C’est pourquoi ça ne mérite pas d’être détruit ; l’être humain ne mérite jamais d’être marginalisé. Vous avez que ce sont des centaines de milliers de personnes qui se rencontrent ici, comment entre eux ils s’embrassent, comment entre eux ils se rendent service, ils s’aiment. Ce sont les mêmes valeurs qui continuent entre eux partout où ils seront, que ça soit dans les lieux de travail, dans la vie sociale, dans la vie familiale, que ça soit dans les cercles d’amis. C’est ce même comportement qui est demandé aux musulmans, aux croyants ; le même avec les valeurs morales qui sont souhaitées. Donc c’est pour dire qu’on ne peut pas être musulman sans avoir un éducateur, et cet éducateur est choisi par Dieu lui-même, pour continuer l’éducation que le prophète Mohammad (PSL) nous a léguée.
Il faut avoir un éducateur, pour continuer à cultiver les valeurs d’amour, de crainte d’Allah, des valeurs de respect des autres, des valeurs exemplaires. Si vous ne recevez pas cette éducation, c’est difficile, parce que quand l’homme se remplit d’Allah, le Satan aussi, qui est à côté lui, veut avoir sa part. C’est pourquoi ceux qui disent qu’ils peuvent faire leur éducation spirituelle dans les autres, ils se trompent.
Ce n’est pas dans le discours, c’est dans le vécu. S’ils font leur examen de conscience comme le dit Sidi Mounir, ils trouveront que leur acheminement est bloqué par leur propre comportement, parce que ça ne sert à rien de regarder le côté négatif des autres. En oubliant que vous-même vous avez un côté négatif que vous n’arrivez pas à maîtriser. Voilà résumé l’éducation spirituelle de Sidi Hamza.»