Le deuxième tour de l'élection législative partielle dans le cercle d'Ansongo a eu lieu aujourd'hui. Un scrutin qui se tient dans un contexte tendu marqué par la tension entre les camps RPM et URD. Mais aussi par l'absence de vote dans la localité de Talataye, comme au premier tour. Dans cette localité contrôlée par la CMA, « le vote a été empêché par des jeunes et des femmes » hostiles à toute présence des autorités politiques et administratives.
Joints par notre rédaction, les responsables de la CMA n'ont pas souhaité réagir aux événements de Talataye, malgré nos différentes sollicitations. Lors du premier tour de l'élection partielle, la CMA avait justifié ces mouvements de protestation au motif que l'Etat ne les avait pas informés du déroulement du vote. Dans la commune de Talataye les bureaux de vote sont donc restés fermer ce dimanche. Selon les responsables de la Commission électorale nationale indépendante, CENI, les opérations de vote se sont « bien déroulées dans les 215 bureaux de vote du cercle d'Ansongo, excepté à Talataye où 31 bureaux n'ont pas pu ouvrir ». Dans cette localité contrôlée par la CMA, « le vote a été empêché par des jeunes et des femmes » hostiles à toute présence des autorités politiques et administratives.
Aliou Gariko est le président de la CENI d'Ansongo :
« Le deuxième tour se déroule normalement, comme ça été au premier tour. Le seul problème que nous avons constaté, c'est l'élection dans la commune électorale de Talataye où le vote n'a pas pu avoir lieu, comme au 1er tour. Les 215 bureaux de vote dans le cercle d'Ansogo sont opérationnels aujourd'hui, sauf les 31 bureaux de vote de la commune de Talataye. Ces bureaux ne sont pas encore ouverts. Depuis un moment les populations, à travers les jeunes et les femmes, étaient hostiles à la tenue des élections à Talataye. C'était les jeunes et les femmes en coordination et en association qui se sont opposés à toute organisation et à la venue des autorités du cercle d'Ansogo et les FAMAS à Talataye. Donc, c'est ce qu'on a constaté, sinon en dehors de ce cas, les élections se tiennent dans les 6 communes et tout va bien. Les autorités administratives sont une dynamique de ne pas céder à la provocation, ou à la tentation. Je sais qu’il y a eu des négociations en amont, mais qui n'ont pas abouti ».
A Kidal, il n'y a pas d'élections, mais la sécurité est une des préoccupations dans cette localité. Les forces militaires étrangères multiplient depuis quelques jours les opérations de surveillance pour « le renforcement de la sécurité dans la ville ». La récente attaque par Ançar-Dine du poste de Talahandak, tenu par le MNLA, avait instauré dans la région un climat de peur chez les populations. Depuis quelques jours, des moyens militaires ont été déployés pour « plus de surveillance ». Selon des sources locales, depuis le début de ces opérations, aucune attaque majeure n'a été enregistrée dans la ville.
Ayouba Sow a joint un habitant de Kidal sous couvert d'anonymat :
« Les mesures qui sont mises en place, c'est d'abord une opération de sécurisation de la ville et des alentours, qui est dénommée « ASKIA » en Tamasheq. Une autre opération est conduite par la CMA, mais financée par la Minusma. Il y a des patrouilles nocturnes dans la ville de Kidal. Dans la journée, les motos sont contrôlées. Aux entrées de la ville de Kidal, les véhicules et les personnes sont contrôlés. Aux alentours de Kidal, il y a aussi quelques patrouilles. Parallèlement à ces opérations, il y a Barkhane qui continuent toujours ses opérations. Souvent il y a des hélicoptères qui survolent la ville et même au-delà. La Minusma aussi a commencé à déployer des petits drones et un ballon gonflable qui est bourré de caméras de surveillance. Depuis quatre jours on est en train d'observer des ballons qui survolent la ville et qui restent stationner pendant des heures au-dessus de la ville. Depuis que ces dispositifs ont été mis en place, il n'y a pas eu d'obus ni d'attaque majeure ».