Après deux ans de gestion du pouvoir caractérisés par une longue traversée de désert pour le peuple malien (insécurité ambiante, corruption à ciel ouvert par des détournements de tout genre), le Mali vient de connaitre le plus grand affront de son histoire. Il s’agit de la suspension de son droit de vote à l’Organisation des Nations-Unies. Le 1er responsable du pays tient-il réellement le gouvernail ? Assurément non, contrairement à ce qu’il a fait toujours croire.
L’image du pays est encore ternie. Cette fois-ci, l’eau a débordé le vase. Un coup de massue sur la tête de tout bon Malien qui a appris la nouvelle de la suspension du droit de vote du Mali à l’Onu. Cette fois ci, ce n’est point un « plan machiavélique » ourdi par l’opposition comme aime le dire les gouvernants et leurs laudateurs. Si c’était l’opposition, on aurait entendu encore que ce sont des aigris sociaux, des égoïstes ou des mécontents qui ne cherchent qu’à ternir l’image du pouvoir.
Cette chanson a été mainte fois entendue par ceux-là qui n’aiment le pouvoir que pour les strapontins qu’ils gagnent. Cela nous fait encore penser au dicton fétiche de feu Monseigneur Luc Sangaré (paix à son âme) : « si ton ami ne peux pas te dire la vérité, paye ton ennemi quoi qu’advienne pour qu’il te la dise ». Les alliés du pouvoir n’ont jamais manqué de contre attaquer l’opposition à chaque fois que celle-ci émettait des critiques objectives à l’endroit du régime IBK.
Dans l’affaire de l’avion présidentielle, des équipements militaires, de l’engrais frelaté, des tracteurs…, nos dirigeants politiques, en complot contre le peuple, ont toujours tenté de cacher la vérité, en défendant l’indéfendable. Que vont dire encore les alliés d’un pouvoir qui ne cessent d’être trimbalés et humiliés ? Aujourd’hui, le glas est sonné. On est en droit de se demander si ce ne sont pas des alliés d’intérêts sur le dos du peuple ? «Quand on est trahi par les siens, il n’y a rien à dire », aimait dire l’ex président Moussa Traoré. Les alliés d’IBK sont-ils sincères avec lui ?
IBK trahi par ses alliés ?
Depuis l’arrivée d’IBK au pouvoir, l’on assiste stupéfait à la transformation du Mali en « Etat bananière ». La crise couve partout. Pour la première fois dans l’histoire du Mali, le pays fut suspendu par les institutions internationales. C’est sous IBK que l’ORTM, pour la première fois, entame deux fois de suite une grève. D’autres crises non moins importantes sont latentes. Il s’agit de la situation actuelle dans le monde de football malien.
Là encore, le Mali risque gros. Allons-nous donner raison à Laurent Bigot ? « Au Mali, Il y a une faillite morale généralisée des élites, les Maliens n’ont aucun horizon et sont accaparés par la survie quotidienne». L’évidence est que le capitaine qui jure avoir des grandes oreilles pour entendre n’est en faite au courant de rien. Chacun de ses alliés à son propre agenda. Ceci est une évidence.
L’heure est venue pour lui d’écouter l’ensemble de la classe politique malienne. Ses prédécesseurs l’ont fait et ont ainsi évité au « bateau Mali » de chavirer. Le président Konaré a initié le pacte républicain après plusieurs crises et ATT a opté pour le consensus. Aujourd’hui, l’opposition demande un débat national où l’ensemble des acteurs se mettront à table pour une prise en compte des problèmes qui continuent à assaillir le pays.
Fakara Faïnké