Dans la matinée du 29 janvier 2016 aux environs de 11 heures, des affrontements ont opposé une centaine d’orpailleurs aux gendarmes chargés de la protection du périmètre minier A21 de la mine d’or de Syama. Ces heurts sont intervenus dans un contexte de tension entre les orpailleurs et la mine d’or de Syama.
Cette société minière se plaint des incursions des orpailleurs sur son périmètre minier dénommé A21 près du village de Bananso.
Malgré le dispositif sécuritaire mis en place, les orpailleurs munis de détecteurs d’or, de pioches et autres matériels d’orpaillage, pénètrent dans le périmètre minier. Selon les informations recueillies auprès responsables politiques et administratifs de la commune de Fourou, ces orpailleurs qui occupent illégalement le périmètre minier, étaient pour la plupart des jeunes du village Bananso. Les responsables de la mine s’inquiètent des dangers que courent les orpailleurs quand les engins lourds déchargent le minerai sur les lieux.
C’est pourquoi, ils ont entrepris de sensibiliser les populations et particulièrement les jeunes de Bananso afin qu’ils arrêtent l’orpaillage dans le périmètre minier. Les actions d’information et de sensibilisation des responsables politiques et villageois de la commune de Fourou et particulièrement les leaders villageois de Bananso, ont porté fruit, car les populations de Bananso ne vont plus sur le périmètre minier à la recherche de pépites d’or.
Mais depuis le mois de décembre dernier, le périmètre minier est régulièrement envahi par des orpailleurs, déguerpis des sites d’orpaillage de la Côte d’Ivoire. Selon des enquêtes, la majorité de ces orpailleurs déguerpis sont de nationalité malienne.
Malgré les stratégies de sécurisation du périmètre minier adoptées par les responsables de la gendarmerie et ceux de la mine d’or de Syama, on apprend régulièrement que des accrochages sont survenus toujours entre les gendarmes et les orpailleurs. Selon un responsable de la gendarmerie, la superficie du périmètre minier est très vaste.
Dans la matinée du 29 janvier 2016, aux environs de 11 heures, une centaine d’orpailleurs ont envahi le périmètre minier A21. Le poste de gendarmerie situé sur le périmètre minier a été aussitôt attaqué par les orpailleurs. Cette prise d’assaut du poste de sécurité s’est transformée en affrontements meurtriers entre les gendarmes et les orpailleurs. Un orpailleur ressortissant du village Mougnina dans la commune de Lobougoula (cercle de Sikasso) a été tué par balle. Un autre orpailleur ressortissant du village de Bananso commune de Fourou a été blessé par balle. Un gendarme a été tué par les orpailleurs à l’aide de machettes et autres armes blanches. Trois autres gendarmes ont été grièvement blessés par des armes blanches. Les orpailleurs ont disparu dans la nature en emportant trois armes appartenant aux gendarmes. Mais selon des responsables locaux de Fourou, une arme a été retrouvée dans la broussaille.
Informé aux environs de 12 heures 30 par les responsables de la mine d’or de Syama et par le sous-lieutenant Lassine Traoré, commandant de la Brigade territoriale de gendarmerie de Kadiolo, le préfet de Kadiolo, Lassana Sékou Camara, au terme d’une réunion avec les membres du comité local de crise, a dépêché une mission de constatation composée de son deuxième adjoint Léopold Konaté, du juge de paix à compétence étendue de Kadiolo Almoustapha Touré, du commandant de la Brigade territoriale de gendarmerie de la localité, du chef du peloton permanent de la Garde nationale, sur les lieux des événements.
La mission de constatation dépêchée par le préfet a échangé avec les responsables de la mine d’or de Syama et le maire de la commune rurale de Fourou Salif Koné, avant de se rendre sur le périmètre minier A21.
Selon le capitaine d’escadron de la gendarmerie Aboubacar Konaté, « il faut un effectif important de gendarmes, des moyens adéquats et l’implication des leaders des communautés des zones minières pour protéger le périmètre minier A21 ».
Pour l’instant le calme est revenu sur le site minier en attendant la suite des enquêtes dirigées par le juge Almoustapha Touré.
C. BATHILY
AMAP-KADIOLO
Source: Essor