Mali : Quand le message religieux ne passe plus !

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Publié le lundi 1 fevrier 2016 | Le Pouce

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Atelier de validation du rapport sur l`employabilité des diplômés et formés en langue arabe
Le CICB a abrité le Jeudi 27 Août 2015, l`Atelier de validation du rapport sur l`employabilité des diplômés et formés en langue arabe. Photo: Mahamoud Dicko

Corruption, vol, braquage, assassinat, sexe, drogue, alcool…Jamais le message religieux n’a été porté avec autant de fermeté pour un changement de comportement. Mais le mal persiste et croît, jour après jour.

Ils sont nombreux à prendre d’assaut les mosquées, les églises à l’appel du muezzin et au son de cloche, pour écouter la « parole de Dieu ». Cette « parole de Dieu » transcrite dans le Coran et la Bible, enseigne l’amour, la tolérance, l’intégrité morale et physique, le pardon, d’ « être sage dans la sobriété » pour reprendre l’expression de Saint Paul dans la religion chrétienne. Bref, la foi en Dieu, dans la religion, recommande le bon comportement, les bonnes manières.

Au Mali, il y aurait plus de 99% de gens qui se disent « religieux » (plus de 90% de gens qui se réclameraient de la religion musulmane, plus de 5% de personnes qui revendiqueraient leur appartenance à la foi chrétienne). Si ces statistiques sont avérées, le Mali aurait, à peu près, 99% de gens qui vivent leur foi religieuse, celle de la croyance en Dieu miséricordieux.

Cependant, les faits et gestes au quotidien, prouvent qu’on est loin de cette réalité. Plus de la moitié des Maliens, serait corrompue. Détournement de deniers publics, trafic d’influence, vol à mains armées, assassinat, drogue, alcool, sexe… minent notre quotidien dans un pays où les prêches dans les mosquées, l’évangélisation dans les églises, se font d’une manière presque ostentatoire.

A qui la faute ? Est-on tenté de se demander. Le président du Haut Conseil Islamique du Mali, pense trouver réponse à cette question en accusant les politiques sans les nommer tout en justifiant l’horreur par la colère de Dieu qui s’abat sur les impies. A-t-il dit haut ce que beaucoup d’entre nous penseraient tout bas ou croiraient au plus profond de nos cœurs ?

Au fait, qu’enseigne-t-on dans nos Mosquées et Eglises ? La parole de Dieu ? Le message délivré consiste –t-il à libérer l’individu de ses vices, ses dérives ? Si la réponse est oui, cela reviendrait à dire que ledit message n’est pas entendu ou est mal perçu eu égard aux maux qui continuent de miner notre société. Si près de 99% de personnes, au Mali, pourraient légitimement revendiquer leur foi religieuse, le pays compterait moins de corrompus, moins de bandits, moins de drogués, moins d’alcooliques, moins d’intolérance… Hélas, ce n’est pas le cas. Le message religieux est-il bien livré ? Est-il délivré par qui de droit ? Le bon message est-il délivré ? Ecoute-t-on la parole de Dieu ? Autant de questionnements qui taraudent et dont les réponses dépendent de notre foi religieuse.

Tièmoko Traoré