A l’occasion de la présentation des vœux du nouvel an 2016 des leaders religieux au président de la République, beaucoup ont été sans doute surpris de la tournure des vœux formulés par le Grand Imam Dicko, vœux transformés en une demande implicite du départ du Ministres des Affaires religieuses et des cultes. Cela dépasse plus d’un lorsque Monsieur l’Imam déclare : « depuis que ce ministère existe, nous ne nous pas assis pour échanger… », Cela dépasse encore plus d’un dans la mesure où il aurait suffi à Imam Dicko d’inviter le Ministre pour un temps de discussion, d’échanges. Jamais le Ministre ne pourrait refuser une telle invitation. Dans les propos de Monsieur l’Imam, on déduisait que le Ministre n’a jamais voulu créer un cadre d’échange et de discussion sur le rôle dévolu aux leaders religieux. La question qu’on est en droit de se poser est de savoir si Monsieur l’Imam Dicko, dans sa grande sagesse et dans un souci d’apaisement ne pouvait-il pas chercher une audience avec le Ministre ? Il est étonnant d’entendre qu’il n’y’ eût pas d’occasions et d’opportunités d’échanges entre le Ministère des Affaires religieuses et le Haut Conseil Islamique. On se rappelle très fraichement que le Ministre actuel, n’est pas le premier à diriger ce ministère. Il a succédé au Dr Yacouba Traoré visiblement assez proche de l’Imam Dicko. . Alors la question qui mérite d’être posée est de savoir au nom de qui réellement l’Imam Dicko aurait-il parlé ? La transformation de la présentation des meilleurs vœux en une sorte d’interpellation d’un ministre ne pouvait que faire croire à un conflit personnel. Le fait que le Président de la République renouvèle sa confiance en le Ministère des affaires religieuses, prouve bien que ce dernier n’ait pas partagé les incriminations dont son Ministre a été l’objet. Et le danger serait très grand si un leader religieux pouvait amener le Président de la République à remercier un Ministre fut-il compétent. Qu’à cela ne tienne, il faut reconnaitre à Imam Dicko son courage pour dénoncer certaines pratiques dans notre société et l’immobilisme de nos dirigeants devant certains diktats des occidentaux.
J.DJIRE