Quatre membres de cette bande de malfaiteurs spécialisés dans les vols de motos ont été arrêtes par les éléments patrouilleurs du 10 ème arrondissement. Les deux autres, en cavale, sont activement recherchés
Depuis un certain temps, les forces de police montent en puissance et trustent les succès dans la lutte contre l’insécurité dans la ville de Bamako et ses environs. Pour le grand bonheur des paisibles citoyens. Sur les deux rives du Djoliba, les policiers des quinze commissariats de la capitale mènent des patrouilles nocturnes quotidiennes.
La direction générale de la police nationale rappelait récemment aux populations les « prouesses » des policiers dans la traque quotidienne des malfrats dont plusieurs ont été mis hors d’état de nuire dans la cité. Et pour cause. Les faits récents, plus ou moins graves, confirment les informations données par la hiérarchie policière. Les commissariats des 6e, 12e, 1e et 13e arrondissements ont successivement mis hors d’état de nuire des bandits de grands chemins, aguerris et « rompus à la tâche ». Ces différentes interpellations se sont passées pratiquement dans la même période, c’est-à-dire, dans la foulée des dernières fêtes de fin d’année. Les arrestations ont concerné les malfrats de diverses catégories, opérant en solitaire ou en bande. Ils sont escrocs, braqueurs à main armée, voleurs avec effraction, faussaires de billets de banques et autres bandits de grand acabit.
Durant toute cette période, L’ESSOR, votre quotidien national a régulièrement relaté dans cette même rubrique les hauts faits enregistrés dans la lutte policière implacable contre le crime. La série noire des revers subits par les malfrats s’allonge de jour en jour. Ceux qui ne sont pas encore tombés dans les filets ne rôderont plus longtemps à Bamako et dans ses environs la nuit, promet la police. Ils sont quotidiennement traqués, coincés. Plusieurs ont déjà été conduits aux cachots.
Le dernier exploit enregistré par les policiers contre la pègre urbaine remonte à la semaine dernière. Il est à mettre à l’actif des agents du 10e arrondissement, situé en commune V du district de Bamako. Ces limiers viennent de neutraliser une bande de malfrats qui semaient la terreur dans certains quartiers des communes V et VI, sur la rive droite de la capitale. La bande écumait les quartiers Daoudabougou, Kalabancoura, Sabalibougou, Niamakoro-Cité Unicef et Faladjé Sokoro.
Ces quartiers sont reconnus pour être des véritables nids de bandits, prêts à tout pour obtenir ce qu’ils désirent. Parmi les malfrats les plus dangereux fichés par les limiers en charge de cette partie de la capitale, figure Abdoul K. Diallo allias « Ajaccio ». Il est le cerveau présumé d’une bande six délinquants. Il y’a juste quelques jours, les éléments du commissaire principal Aminata Diallo du 10e arrondissement viennent de « neutraliser » plus de la moitié de « la bande des six ». Le chef « Ajaccio » et quelques sinistres compagnons croupissent actuellement en prison. Ils ont été alpagués dans la nuit du 23 janvier dernier à la suite de braquages successifs dans leurs zones de prédilection sur la rive droite.
TROIS GAILLARDS ARMES. Les faits. Le jeune homme A. Traoré était sorti de chez lui au crépuscule. Il enfourche sa moto Djakarta et se dirige vers le centre ville. Après un parcours paisible, AT arrive à destination. Il avait l’esprit serein et s’apprêtait à vaquer à ses affaires personnelles du soir. Cette nuit, tout se passa pour le meilleur du monde, pendant tout le temps qu’il a passé en ville. Après plusieurs heures passées à tourner à travers Bamako, le temps était venu pour le jeune homme de retourner à la maison. Il était satisfait de cette soirée. Le noctambule A. Traoré enfourche de nouveau son engin pour prendre le chemin du retour à son domicile.
Le sage met en garde en ces termes : « nul mortel ne peut prévoir ce qui arrivera dans les minutes qui suivent l’instant qu’il vit ». Autrement dit, les événements qui doivent avoir lieu dans le futur relèvent exclusivement de la volonté divine. Cette vérité étant valable pour tout le monde, A. Traoré ne pouvait en aucun cas échapper au sort qui l’attendait sur le chemin du retour. Le jeune homme a redémarré son engin et pris la route. Il roulera plusieurs minutes sur l’Avenue des « 30 mètres » qui passe par Kalabancoura, traverse Niamakoro pour aboutir à Faladié au niveau du monument de la tour de l’Afrique. Le motocycliste a parcouru tout ce trajet sans problème. A cette heure de la nuit, il a certainement rencontré de nombreux couche-tard. Mais A.Traoré ne se doutait pas allait buter sur des bandits qui vont attenter à sa vie cette nuit là.
Le jeune homme se retrouva à Faladié, au niveau d’un établissement hôtelier bien fréquenté par les noctambules de cette zone. A. Traoré avait presque atteint le bout de l’Avenue des « trente mètres ». Il n’était plus loin de son domicile. C’est à ce moment que les choses commencèrent à se compliquer pour lui. Il croyait qu’il était arrivé à un endroit sûr et qu’il n’avait plus rien à craindre. Brusquement trois gaillards armés sortirent de nulle part. Ils seront identifiés plus tard comme étant Hamidou Diawara alias « Pacha », un certain N’Fa dit « Cri » (Criminel) et Souleymane Coulibaly dit Papou. Ces trois énergumènes étaient tous armés de fusils et d’objets contondants ou tranchants destinés à violenter les motocyclistes pour dérober leurs engins. Sans lui donner le temps de réaliser ce qui lui arrivait, un des malfrats pointa son arme en direction du motocycliste.
Le malheureux s’est retrouvé encerclé par des truands prêts à ouvrir le feu sur lui. Malheureusement notre motocycliste sera mortellement blessé dans les minutes qui suivront. D’après nos sources, A. Traoré aurait certainement refusé de remettre son engin aux bandits qui l’avaient immobilisé pour lui retirer sa moto. La providence ne tarda à se manifester. Le jeune homme espérait désespérément un secours pour le tirer des mains de ses bourreaux. Il commençait à perdre espoir. Soudain, il constata en même temps que ces bourreaux les phares d’un véhicule qui se dirigeait vers eux. C’était, comme par enchantement, le pick-up 4×4 des policiers du 10e arrondissement. Les limiers veilleurs de nuit patrouillaient dans la zone depuis des heures. L’escouade des éléments aguerris du commissariat était dirigée par l’inspecteur Mahamadou Sangaré. Par instinct, les policiers avaient compris qu’un citoyen se trouvait dans une mauvaise passe. Ils déployèrent les techniques de neutralisation des bandits, efficaces dans ce contexte. Les policiers ont bouché toutes les issues possibles pour empêcher aux malfaiteurs de s’échapper. En une fraction de seconde les malfrats se sont retrouvés coincés comme des rats et la peur a changé de camp. Le succès de l’opération aurait pu être total. Mais le malheureux motocycliste, grièvement blessé, succombera quelques heures plus tard.
PLUS D’UNE DIZAINE D’ATTAQUES ARMEES. D’après certaines de nos sources, juste avant l’arrivée des patrouilleurs à son secours A. Traoré aurait tenté de s’échapper. Cette imprudence aurait énervé les bandits. Ils n’ont pas hésité à lui tirer dessus. Alertés par les coups de feu, les policiers en patrouille dans les parages ont promptement réagi en se portant sur les lieux. Grièvement blessé, le malheureux A. Traoré a succombé à ses blessures quelques heures après son transfert aux urgences d’un des grands hôpitaux de la capitale.
Les bandits ont été interpellés et conduits dans les locaux du 10e arrondissement. Leur première audition a été fructueuse. Les policiers ont compris qu’ils étaient impliqués dans de nombreuses attaques récentes dans la même zone. Avant l’agression contre A. Traoré, la bande s’était attaquée à un autre motocycliste dans la rue du « Gouverneur », à Faladié. Les voleurs avaient agi à la même heure de la nuit et selon la même méthode. Ils n’avaient pas hésité à tirer sur cet autre motocycliste, qui avait eu le malheur de se trouver sur leur chemin. Grâce à la promptitude des éléments patrouilleurs dirigés par l’inspecteur Karounga Paul Soumano, plusieurs bandits ont été neutralisés par les patrouilleurs du 10e arrondissement. La victime de cette nuit n’a heureusement pas perdu la vie, mais il a été grièvement blessé.
Les coupeurs de route seront interrogés au commissariat. Ils ont reconnu les faits. Ils ont avoué être coupables de plus d’une dizaine d’attaques dans leurs zones de prédilection dans plusieurs quartiers des communes V et VI sur la rive droite. Les policiers ont très rapidement remonté la filière. Ils arriveront à la conclusion que les malfrats formaient une « bande de six » bien organisée commandée par Abdoul K Diallo allias « Ajaccio ». Les patrouilles ont neutralisé quatre membres de la triste « bande des six ». Les deux autres en cavale sont activement recherchés.
La « bande des six » a sévi durant plusieurs mois sur la rive droite de la capitale. Elle avait commis de nombreuses attaques durant les périodes de fêtes de fin d’années. Les propriétaires d’engins à deux roues constituaient toujours sa cible principale. Aujourd’hui elle est amputée de ses éléments les plus dangereux. Ils sont tous déférés et attendent d’être présentés au juge.
MH.TRAORE