Depuis son éviction de son poste de Premier ministre, Moussa Mara, candidat malheureux du parti ‘’Yèlèma’’ à l’élection présidentielle de 2013 est devenu l’homme politique malien le plus actif sur le terrain. Pendant que certains partis politiques sont en train de s’entredéchirer à travers des querelles intestines, lui il est sur le terrain, à l’intérieur, comme à l’extérieur du pays en train de susciter l’adhésion des Maliens à sa cause.
‘’C’est est un jeune loup aux dents longues’’ disait un analyste politique à propos de Moussa Mara depuis son entrée en politique. Avant de se présenter, en 2007, pour les élections législatives lors desquelles, il avait mis en difficulté l’actuel président de la République alors candidat en commune IV pour un second mandat de député.
Le même analyste avait indiqué que malgré son jeune âge, Moussa Mara est politiquement mûr, et avec lequel il faudrait désormais compter sur la scène politique malienne. Après avoir été ‘’battu’’ aux législatives par IBK, Moussa Mara va jeter son dévolu sur la mairie de la commune IV où le maire Issa Guindo du RPM, actuel parti au pouvoir, était candidat à sa propre succession.
Moussa Mara va terrasser tous les candidats. Mais, après son investiture, certains candidats vont saisir la justice et les organes en charge de l’organisation des élections pour invalider ces résultats. Toute chose qu’il va accepter avant qu’une délégation spéciale soit mise en place à cette mairie pour assurer l’intérim en attendant l’organisation d’élections partielles. Moussa Mara, à nouveau candidat va passer haut les mains.
Investi maire de la commune IV, Mara va changer les choses au niveau de cette municipalité. Il va mettre les agents au travail, diminuer au strict minimum les tracasseries et spéculations autour des documents administratifs. Aussi, il va initier un projet en faveur des jeunes artisans de sa commune, améliorer le taux de payement et de recouvrement des taxes et impôts. Sans compter la lutte farouche qu’il va mener contre la spéculation foncière. Pour preuve, il va prendre à bras-le-corps le cas des personnes victimes de spéculation foncière de la part de l’ancien Maire Issa Guindo en complicité avec le maire du District de Bamako, Adama Sangaré.
A noter qu’il va d’ailleurs engager de nombreuses actions en justice contre ce dernier et même gagner des procès contre lui.
Moussa Mara opte pour la mouvance présidentielle
Pendant que Moussa Mara gérait la mairie de la commune IV, il va créer son parti dans la perspective de se lancer dans la course à la présidence en 2012.
Mais le coup d’Etat du 22 mars 2012 va conduire le pays dans une transition, avec comme missions essentielles, la libération des trois régions du nord aux mains des terroristes et l’organisation de l’élection présidentielle pour doter le pays d’un pouvoir légitime. Ainsi, les élections n’auront pas lieu en 2012, mais en 2013.
Lors de ces élections, Moussa Mara est désigné porte-étendard de son parti. Malheureusement, il va tomber dès le premier tour, avant de soutenir le candidat Ibrahim Boubacar Keita au second tour.
A l’issue du second tour, IBK est élu président de la République avec plus de 77% des voix.
Dans son premier gouvernement dirigé par Oumar Tatam Ly, Moussa Mara, l’adversaire d’IBK lors des législatives de 2007 est nommé ministre de la Politique de la Ville et de l’Habitat. Un Ministère où il va montrer ses preuves, toujours sur le terrain. Au bout de quelques mois, Omar Tatam Ly va démissionner avant que Moussa Mara ne soit désigné Premier ministre et chargé de former un nouveau gouvernement. Lors de cette nomination, il n’avait que 39 ans et faisait la fierté de toute la jeunesse malienne.
Dès la formation de son gouvernement, Moussa Mara va mettre son gouvernement au travail, car chaque ministre devrait produire des résultats, être constamment sur le terrain et se soumette à une évaluation semestrielle.
C’est avec Mara que les Maliens ont vu tous les ministres descendre sur le terrain, poser des actions concrètes dans leurs domaines respectifs.
Seulement, Moussa Mara, dès sa nomination faisait face à l’adversité de certains cadres du RPM, qui n’ont jamais pu cautionner que le Premier ministre ne soit pas issu des rangs de leurs partis, comme le veut la tradition. Il sera remplacé par Modibo Keita.
Toujours sur le terrain
Pour de nombreux observateurs de la scène politique malienne, depuis son départ de son poste de Premier ministre, Moussa Mara est aujourd’hui l’homme politique malien le plus actif sur le terrain. Surtout, ces derniers temps.
En effet, à Bamako, à l’intérieur du pays comme à l’extérieur du pays, il, est en train de faire son chemin. Et partout où il passe, il laisse des traces et suscite la sympathie à son endroit.
Pas une semaine ne passe sans qu’il soit invité à un évènement où la parole lui est donnée. Depuis son départ du gouvernement, nombreux sont les évènements auxquels il prend part soit comme parrain, invité d’honneur ou conférencier. Et chaque fois qu’il est sollicité, il se montre disponible. Une disponibilité qui est en train de lui faire gagner du terrain à un moment où ses adversaires potentiels de 2018 consacrent leur énergie dans des batailles de postes ou de positionnement.
Moussa Mara, depuis son départ du gouvernement s’est rendu dans plusieurs localités du Mali où il a rencontré les populations et les militants de son parti. Lors de ses déplacements, il profite aussi pour mettre ‘en place des comités ou autres représentations de son parti dans les localités où il n’est pas encore implanté.
Et partout où il passe, sa popularité augmente. Dans certaines localités, il a même procédé à des dons de matériels didactiques dans des écoles sans compter d’autres gestes pour le bien-être des populations.
En plus du Mali, il a effectué plusieurs déplacements à l’extérieur où il a rencontré ses militants notamment en France, aux Etats-Unis, à Abidjan, en Chine et au Congo-Brazzaville. Autant d’actions qui font dire à certains que Moussa Mara est déjà en train de préparer l’élection présidentielle de 2018.
D. Diama