Une journée ‘’Portes ouvertes’’ sur la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies portant sur ‘’Femmes, Paix et Sécurité’’ a été organisée le 29 janvier à Bamako. Réunies autour du Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies en charge du volet politique de la MINUSMA, Koen Davidse, les femmes venues de toutes les régions du Mali ont saisi cette opportunité pour lui présenter leurs priorités, en vue de la mise en œuvre de la Résolution pour l’année 2016.
L’Unité Genre de la MINUSMA a développé un projet intitulé ‘’ Programme d’amélioration de l’accès des femmes victimes de violences sexuelles et basées sur le genre à la justice et la sécurité dans le processus de consolidation de la paix au Mali’’ Ledit projet a reçu le financement du Fonds pour la consolidation de la paix du Bureau d’appui à la consolidation de la paix (PBSO) à travers l’Initiative sur la Promotion du Genre. La 2ème édition des Journées ‘’Portes Ouvertes’’ au Mali s’est tenue sur financement dudit programme.
Le thème choisi cette année porte sur ‘’La participation des femmes et des jeunes dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation’’. Il a donné l’occasion aux participantes de présenter les résultats des journées de consultation sur l’état de prise en compte de leurs priorités dans le processus de paix et de présenter les résultats d’un sondage mené par les jeunes sur la connaissance et l’application de la R. 1325 au Mali.
Organisées pour la deuxième fois consécutive par l’Unité Genre de la MINUSMA, en collaboration avec ONU FEMMES et l’UNFPA, les cérémonies étaient rehaussées par la présence des autorités gouvernementales, en l’occurrence le Secretaire général du Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, les députés, les leaders d’organisations de la société civile féminines et de nombreux représentants d’agences, fonds et programmes du Système des Nations Unies au Mali.
Dès l’ouverture de la rencontre, M. Davidse a déclaré que « cette journée Portes ouvertes constitue une plateforme idéale de dialogue et de partage d’expériences entre les femmes et les Nations Unies ». Les femmes qui s’exprimaient à l’occasion du 15ème anniversaire de la R. 1325 ont plaidé, au niveau des quatre piliers de la Résolution, à savoir la participation, la prévention, la protection et le relèvement communautaire.
Elles ont notamment demandé que des actions concrètes soient diligentées en ce qui concerne leur participation à la vie politique, l’accès aux services publics de base, la résolution des problèmes d’insécurité et de violence et leur participation aux mécanismes de désarmement, démobilisation et réinsertion.
Faire avancer la cause des femmes au Mali
La valeur ajoutée de la mise en oeuvre de la R. 1325 doit en effet transparaître dans la vie quotidienne des filles et des femmes maliennes. Les Nations Unies sont conscientes que la part de la femme malienne est cruciale en la matière car, non seulement elle doit vivre en sécurité mais aussi et surtout elle doit contribuer activement à la paix et à la sécurité par des actes concrets, ce à travers la création de conditions favorables.
Koen Davidse a ainsi donné l’assurance que les Nations Unies se tiendront aux côtés du Gouvernement du Mali pour la mise en œuvre du Plan d’actions national de la R. 1325, lancé le 14 janvier 2016. Davidse a également salué les décideurs politiques maliens et particulièrement le Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille dont la détermination a conduit, selon lui, à la promulgation de la loi instituant un quota de 30 % de femmes aux fonctions nominatives et électives.
Mohamed Attaher Maiga, Secretaire général dudit Ministère, qui représentait le Ministre empêché, a salué l’accompagnement des équipes nationales par les Nations Unies, en vue de l’élaboration et du lancement du Plan d’actions de la Résolution 1325, faisant du coup de ce document un instrument de référence pour la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Il a également demandé aux partenaires de soutenir de façon pérenne les actions visant à renforcer le rôle des femmes dans la prévention et le règlement des conflits, particulièrement dans la phase de mise en œuvre de l’Accord.
Pour Maitre Saran Keita, Présidente du Réseau Paix et sécurité des Femmes de l’Espace CECEAO (REPSFECO), « la matérialisation de la paix requiert la pleine participation des femmes et des jeunes à travers des mécanismes appropriés dont un des maillons est la Résolution 1325. ». Elle souligne la nécessité de mettre à profit cet instrument innovant pour « insuffler plus de dynamisme à la participation de la femme au processus de mise en œuvre de l’Accord ».