Bamako - Des centaines de membres d’un groupe armé pro-gouvernemental malien sont entrés sans violence à Kidal, bastion de l’ex-rébellion dans le nord-est du pays, ont annoncé mardi les deux parties, assurant agir en bonne intelligence.
"Nous sommes arrivés hier (lundi) et aujourd’hui (mardi) à Kidal avec bien sûr le consentement de nos frères de la CMA" (Coordination des mouvements de l’Azawad, ex-rébellion), a déclaré à l’AFP Azaz Ag Loudag Dag, un porte-parole du Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), composante de la "Plateforme", coalition de groupes soutenant le gouvernement.
"Il y a une centaine de véhicules qui sont rentrés à Kidal, environ un millier de personnes, armées ou non", a précisé M. Ag Loudag Dag.
"C’est vraiment la paix qui est en marche. Nos frères de la Plateforme sont avant tout des parents. Ils sont venus à Kidal avec bien sûr notre feu vert même si leur entrée a un peu fait peur à certains", a confirmé à l’AFP le député Hamada Ag Bibi, un membre de la CMA.
Le général El Hadj Ag Gamou, un officier touareg loyaliste de l’armée, réputé proche du Gatia, figure parmi les personnes entrées à Kidal, selon des témoins.
Les combats entre CMA et groupes pro-Bamako, à dominante touareg de part et d’autre, se sont poursuivis à l’été 2015 malgré la signature d’un accord de paix en mai-juin entre le camp gouvernemental et l’ex-rébellion.
Mais ils ont cessé depuis la conclusion de "pactes d’honneur" entre les belligérants le 16 octobre, au terme de trois semaines de rencontres à Anéfis, près de Kidal.
"Nous sommes très contents. C’est la paix que nous voulons et c’est la paix qui arrive", a confié un témoin, joint par téléphone de Bamako.
Une source proche de la mission de l’ONU (Minusma) à Kidal a affirmé à l’AFP avoir vu mardi des drapeaux de la CMA et du Gatia, brandis ou hissés sur des véhicules.
"Nous voulons aller plus loin dans le processus de paix. C’est pourquoi nous avons mis sur pied plusieurs commissions de travail pour aller de l’avant. Et nous allons bien sûr participer à la structure qui va gérer la ville pour une période transitoire", a souligné M. Ag Loudag Dag.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes après la déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Ces groupes jihadistes en ont été en grande partie chassés par l’intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.
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