Qu’est-ce qu’il prêchaillait au début de son mandat ? Que tout le monde le tienne pour dit : le Mali n’est pas un gâteau à partager… La suite est connue de tous. Dites-moi : où pouvez-vous trouver un poste de responsabilité important, sans y voir un courtisan, un partisan ou un membre de la parentèle de mon cousin ? À vos méninges, prêts, partez !
C’est un lieu commun : mon cousin, en plaçant ses amis sûrs, courtisans, partisans, parents aux postes clés, a bien donné en partage, comme un gâteau, le Mali. Sa formule semble être : «Est-il sûr ?» Ce qui signifie : «Est-il des nôtres». Je suis d’accord avec lui pour qu’il nomme celui qu’il veut à la place qu’il veut. Il est mandataire du peuple. Mais faudrait-il pour autant laisser la main à la parentèle et s’étonner après de la tournure des choses ? C’est là où mon cousin a tout faux.
Plus grave, c’est notre fiston Karim qui gère tout, ès qualités (vice)-président de la République. Savez-vous combien de fois, est-il passé à la Primature à la veille et le jour du réajustement gouvernemental ? 17 fois au moins. Pourquoi ? Pour avoir ses hommes aux postes voulus. Mon cousin était-il au courant des agissements de notre fiston ? Si. À moins qu’il ne dormît encore !
Encore pire : mon cousin dit tenir, comme à la prunelle de ses yeux, à l’honneur du Mali et à la dignité des Maliens. Soit. Pourquoi alors cette humiliation qui nous vient de l’organisation onusienne ?
Pour vous permettre de saisir la gravité de cette situation : même en plein chaos, quand les putschistes étaient là, le Mali a pu payer ses cotisations à l’ONU. Mais, mon cousin, autoproclamé «kankélétigui» (homme d’honneur en bamanankan), n’a pu le faire.
C’est peut-être une peau de banane que quelqu’un lui a glissée sous les pieds. Il n’en a pas été victime puisqu’il dormait encore. Ah, il s’est réveillé ! À la bonne heure !
Issiaka SISSOKO