Des centaines d’hommes d’un groupe armé pro-gouvernemental malien sont entrés sans violence à Kidal, bastion de l’ancienne rébellion touareg dans le nord-est du pays, lundi 1er et mardi 2 février. D’après Azaz Ag Loudag Dag, un porte-parole du Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), ce déploiement d’une « centaine de véhicules » et d’« environ un millier de personnes » s’est fait avec « le consentement de nos frères de la CMA », les rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad.
Le colonel El-Hadj Ag Gamou, officier touareg loyaliste, réputé proche du Gatia, figure parmi les personnes entrées à Kidal, selon des témoins. « C’est vraiment la paix qui est en marche, s’est félicité le député Hamada Ag Bibi, un membre de la CMA. Nos frères de la Plateforme [coalition de groupes soutenant le gouvernement] sont avant tout des parents. Ils sont venus à Kidal avec bien sûr notre feu vert, même si leur entrée a un peu fait peur à certains. »
« Pactes d’honneur »
Les combats entre CMA et groupes pro-Bamako, les uns et les autres à dominante touareg, se sont poursuivis à l’été 2015 malgré la signature d’un accord de paix en mai et juin entre le camp gouvernemental et l’ex-rébellion. Les violences ont cessé depuis la conclusion de « pactes d’honneur » entre les belligérants, le 16 octobre, au terme de trois semaines de rencontres à Anéfis, près de Kidal.
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Une source proche de la Minusma, la mission de l’ONU à Kidal, a affirmé avoir vu mardi des drapeaux de la CMA et du Gatia brandis ou hissés sur des véhicules. « Nous voulons aller plus loin dans le processus de paix. C’est pourquoi nous avons mis sur pied plusieurs commissions de travail pour aller de l’avant. Et nous allons bien sûr participer à la structure qui va gérer la ville pour une période transitoire », a souligné Azaz Ag Loudag Dag.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes après la déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Les djihadistes ont été en grande partie chassés par l’intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement. Des zones entières échappent toutefois encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.