Grâce au dynamisme des acteurs culturels et au talent des créateurs artistiques, la vie culturelle regagne en animation à la satisfaction des professionnels du secteur et des amateurs d’art
Notre capitale vit en ce début d’année 2016 une intense activité culturelle et touristique. Depuis le début de la crise politico-sécuritaire en janvier 2012, les activités de loisir et de représentations publiques étaient largement en berne. Mais, la tenue, en novembre dernier, de la 10è édition des Rencontres africaines de la photographie de Bamako dans de bonnes conditions, semble avoir ouvert la voie aux initiatives culturelles. A l’occasion de ces Rencontres, des photographes, des galeristes, des organisateurs de festival et des journalistes avaient séjourné et travaillé en toute normalité dans notre capitale. Le Mali démontrait ainsi qu’il retrouvait les conditions pour amorcer son retour sur la scène culturelle internationale. Grâce au dynamisme des acteurs culturels et au talent des créateurs artistiques, la vie culturelle regagne en animation au grand bonheur des professionnels du secteur et des amateurs d’art. Cette reprise se traduit par des activités de haut niveau.
Le mois de janvier passé a ainsi été riche en manifestations d’envergure. Pour commencer, le chorégraphe Sékou Keïta a proposé au public un spectacle intitulé : « Le Mali des chants et des merveilles ». Le show mêlant musique et danse a permis de faire évoluer de grosses pointures de la musique et des danseurs de ballet de notre pays.
Ce fut ensuite le tour du célèbre joueur de kora, Toumani Diabaté, d’inviter pour le Festival Acoustik Bamako (FAB), des stars de la musique et du cinéma cotées en Afrique, en Amérique, en Europe et même en Asie. L’événement a naturellement attiré l’attention des médias internationaux comme la BBC, France24, Africa Pop, RFI, le Nouvelobs, etc.
Chacune de ces vedettes étant suivie par une cohorte de journalistes, le Festival Acoustik Bamako a pris la dimension d’un événement planétaire grâce aux grands médias. Bamako a donc accueilli des stars comme l’éclectique musicien anglais, Damon Albarn, Tony Allen, pionnier de l’Afrobeat et compagnon de Fela Anikulapo Kuti, Gary Dourdan, connu pour son rôle dans la série américaine « Les experts », Derek Gripper, musicien sud-africain virtuose de la guitare classique. Sans parler de nos propres musiciens mondialement connus comme Toumani Diabaté lui-même ou encore Cheick Tidiane Seck et le groupe Songhoy Blues. Une constellation d’artistes maliens a pris part à l’événement.
DESTINATION FREQUENTABLE. Cette pléiade de célébrités a contribué à montrer au monde entier que le Mali était redevenu une destination culturelle « fréquentable ». Durant toute une semaine, en effet, leurs photos et selfies ont inondé les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter à l’intention de leurs millions de fans. Leurs publications ont attiré des millions de « likes » et de commentaires.
Le Festival Acoustik Bamako a donc énormément contribué au retour en grâce de Bamako et répondu aux espoirs de son initiateur. Toumani Diabaté ambitionne, en effet, d’en faire un rendez-vous international de la musique, couplé à un programme de formation continue dans le domaine musical. Les prestigieux invités qui ont participé à cette première édition ont marqué l’événement par des actions humanitaires à Kirina et ses environs. Des séances de formation ont également été entreprises au bénéfice des jeunes.
Toumani Diabaté et ses hôtes de marque ont rendu, vendredi dernier, une visite de courtoisie au ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme. Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo a réaffirmé son engagement à soutenir les promoteurs des festivals et les a félicités pour leur apport au retour définitif de notre pays sur la scène culturelle internationale. « L’objectif commun étant l’éducation de notre jeunesse à la culture, la redéfinition de l’image du Mali à l’international, par la musique et la culture en général et enfin la promotion des emplois dans les industries créatives au Mali », a-t-elle souligné.
Pour elle, la sortie de crise ne sera effective que si nous parvenons à convaincre nos partenaires étrangers de venir dans notre pays. La « sortie de crise appelle à des actions d’influence par l’image pour convaincre les partenaires du retour du Mali ».
C’est à cela que participait aussi la tenue du Festival de la culture dogon. Les initiateurs de cette manifestation ont transporté la culture dogon dans la capitale au grand plaisir de ses nombreux admirateurs qui n’ont plus la possibilité de se rendre sur place à cause de l’insécurité et des consignes de prudence. Les inconditionnels de l’art dogon qui se comptent en grand nombre parmi nos hôtes étrangers, ont ainsi eu la possibilité de savourer des pans entiers de cette riche et originale culture.
Y. DOUMBIA