Les auteurs du coup d`Etat du 22 mars au Mali, dirigés par le capitaine Amadou Haya Sanogo, ont affirmé lundi avoir appris "avec consternation", en la condamnant, l`agression du président Dioncounda Traoré par des manifestants qui l`ont blessé sans mettre sa vie en danger.
"Le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l`Etat (CNRDRE, ex-junte militaire) a appris avec gravité et consternation l`atteinte à l`intégrité physique du président de la République par intérim" Traoré, déclare le capitaine Sanogo dans un communiqué transmis à l`AFP.
Il "condamne fermement ces actes d`agression qui ne peuvent justifier aucune expression d`opinion, ni une contestation populaire". Il appelle les Maliens au calme, à "plus de tolérance et de retenue", mais aussi "au respect de toutes les actions entreprises pour une sortie de crise louable et une transition pacifique dans l`intérêt supérieur de la Nation".
"En ces périodes critiques que traverse" le pays, dont le Nord est occupé depuis près de deux mois par des groupes armés dominés par des islamistes, "seul le dialogue (...) doit être notre guide dans la recherche d`une solution véritable", estime-t-il.
Des milliers de manifestants ayant répondu à l`appel d`organisations et d`associations favorables à l`ex-junte militaire ont marché lundi à Bamako et Koulouba (près de la capitale), où sont situés le palais présidentiel et le Secrétariat général de la présidence abritant les bureaux du président intérimaire.
Ils protestaient contre le maintien au pouvoir de Dioncounda Traoré pour une transition d`un an, en vertu d`un accord conclu dimanche avec l`Afrique de l`Ouest et les putschistes. M. Traoré avait été investi le 12 avril comme président pour un intérim constitutionnel de 40 jours arrivant à échéance mardi.
Selon les témoignages, certains manifestants ont pu, en dépit de la présence de membres de la Garde nationale, pénétrer dans le bureau du président où ils ont frappé et blessé Dioncounda Traoré.
M. Traoré a été brièvement admis aux urgences, avec "une blessure au visage et une au dos" selon un infirmer. "Il a passé un scanner qui a révélé qu`il n`y a pas de lésion grave", a déclaré à l`AFP le médecin qui s`est occupé de l`examen. Selon la même source, il a ensuite quitté l`hôpital pour une destination sécurisée.