En deux ans d’exercice du pouvoir d’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta a consenti d’énormes efforts tant dans le domaine diplomatique que sur les plans de la reforme des forces armées et la gouvernance économique. C’est du moins la conviction du Conseiller à la communication du président de la République, Racine Thiam, lui qui répondait ce 2 février 2016 à l’invitation de l’émission «Rendez-vous avec Koulouba».
En se rendant à la Maison de la presse ce mardi, Racine Seydou Thiam, invité du premier numéro de l’émission «Rendez-vous avec Koulouba», n’avait nullement la prétention de tordre le cou à la stratégie de communication gouvernementale ou de jouer le rôle de porte-parole du président Ibrahim Boubacar Keïta, comme il l’a lui-même précisé. Mais, il s’agissait pour le conseiller à la communication qu’il est de répondre à un certain nombre de soucis des journalistes autour des actions et la vision du Président de la République. Comme cela lui avait été demandé par la Maison de la presse, initiatrice de cette émission mensuelle. Parlant, M. Thiam a, pendant près d’une heure d’horloge, entretenu les hommes de médias sur un certain nombre d’événements, mais surtout d’actes posés par le président de la République pour, dit-il, répondre favorablement aux attentes des Maliens.
Ainsi, Racine Thiam, tout en soulignant le contexte difficile dans lequel IBK est arrivé au pouvoir en 2013, a laissé entendre qu’un travail préalable a été entrepris pendant les deux ans de règne du Président Keïta : redonner confiance aux Maliens et faire entendre la voix du Mali sur la scène internationale, mais surtout faire passer la position du Mali par rapport à la crise. Si l’on en croit M. Thiam, les multiples voyages du chef de l’Etat à l’extérieur étaient d’autant plus nécessaires qu’en 2013, la communauté internationale voyait la crise malienne d’un œil différent. « Il a fallu la dextérité du président de la République pour aller voir de nombreux chefs d’Etat, de nombreuses organisations pour leur dire trois choses : l’intégrité territoire du Mali n’est pas négociable, la forme républicaine et laïque n’est pas négociable et il y a une seule armée sur toute l’étendue du territoire national», a rappelé l’orateur. Résultat : les Nations Unies, dans leurs résolutions, ont toujours réaffirmé ces trois principes sur lesquels toutes les autres parties, notamment la CMA et la Plateforme, sont d’accord aujourd’hui. Partant, Racine Thiam a estimé que «Ibrahim Boubacar Keïta tient ses promesses» pour la raison que l’honneur des Maliens passe nécessairement par la réaffirmation du Mali sur l’échiquier international et la dotation du pays d’une armée forte, capable de faire face à ses missions régaliennes. «L’armée, au bout de deux ans, est revenue à un niveau satisfaisant. Depuis le 23 mai, aucune position de l’armée n’a été prise par quelque individu que ce soit», a-t-il fait remarquer. Cela, selon lui, est le résultat de la volonté présidentielle de mettre les forces armées au cœur des priorités, en les dotant en équipement et en renforçant leur effectif.
Sur le plan de la gouvernance et de l’amélioration des conditions de vie, Racine Thiam note un effort sans précédent pour la revalorisation du salaire qui a connu une augmentation de 20% en deux ans. Sans compter la réduction du taux de l’Impôt sur les traitements et salaires (ITS). Mieux, dit-il, il y a eu l’instauration d’une prime de logement au profit des forces armées, soit 20 000FCFA pour les sous-officiers et 40 000FCFA pour les officiers supérieurs. Dans un an, la prime de logement accordée aux officiers supérieurs atteindra 100 000FCFA, a en croire le conseiller à la communication du chef de l’Etat.
Par ailleurs, M. Thiam a affirmé que les ressources recettes de l’Etat ont été gérées de telle sorte qu’au 31 octobre déjà, notre pays avait pu drainer, par ses ressources internes, plus de 1000 milliards de nos francs. «Du jamais vu au Mali !», s’exclame-t-il. Aussi, pour la première fois dans l’histoire du Mali, le budget d’Etat a-t-il atteint en 2016 la bagatelle de plus de 2000 milliards de francs CFA, soit une augmentation de 600 milliards de francs en trois ans. «Et la plupart de ces 600 milliards proviennent de la mobilisation de ressources internes, parce qu’on a pris des mesures de gouvernance de telle sorte que les Impôts et les Douanes puissent véritablement jouer leur rôle et permettre à l’Etat de mobiliser de la ressource interne pour permettre d’investir», a-t-il expliqué, tout en soulignant la part du budget réservé à l’investissement, qui atteint environ 500 milliards de FCFA. Quoi qu’on dise, Racine Thiam demeure convaincu qu’un travail de fond est en train d’être fait pour replacer les fondements de l’économie du Mali de façon à permettre une véritable relance économique sur la période 2016-2017. Tous ces efforts ne sont pas malheureusement visibles de l’avis de Racine Thiam, lui qui estime que «les quelques arbres qui tombent font plus de bruit que la forêt qui pousse». Pour ainsi dire que les quelques scandales nés çà et là, que M. Thiam met sur le compte «des accidents», ne devraient pas nous faire perdre de vue les efforts que le chef de l’Etat est en train de consentir pour répondre aux aspirations de ses compatriotes. C’est en tout cas la conviction du conseiller à la communication du Président de la République.
A la suite de cet exposé liminaire, l’orateur a répondu de façon plus ou moins satisfaisante aux questions des journalistes, lesquelles ont eu trait au panier de la ménagère, la suspension du droit de vote du Mali à l’ONU, la relance économique, la question scolaire, le déficit de communication de la présidence de la République, entre autres.
Bakary SOGODOGO