Quand bien même le déploiement des combattants loyalistes du GATIA à Kidal soit une étape du processus de paix en cours, ceux de la CMA ne s’attendaient à une telle démonstration de force et ont même été pris de court. Une surprise agréable, tout de même. Et pour cause.
Plus d’une centaine de véhicules et d’un millier de combattants armés jusqu’aux gencives ! C’est l’effectif et la logistique déployés à Kidal du 1er au 2 février dernier. Un déploiement qui, selon un responsable du GATIA, s’est effectué de commun accord avec le camp d’en face, à savoir ceux de la CMA et dans le cadre du processus de paix.
C’est, bien entendu, la figure de proue de la résistance, le Général El Hadj Ag Gamou qui conduisait la troupe.
Il nous revient que suite aux différents pourparlers entre les deux parties à Anéfis et Tombouctou, que le déploiement en question avait était convenu. Mais de sources bien introduites, le GATIA a anticipé sur la date, mettant ceux de la CMA devant le fait accompli. D’où la peur et l’inquiétude des populations à l’arrivée de cette centaine de véhicules équipés de lourdes artilleries. Une crainte cependant vite dissipée au regard de cette autre menace qui pesait jusque-là sur la ville et désormais amoindrie par la présence du GATIA.
Grâce à Iyad Ag Aghaly
Faut-il s’en réjouir ? C’est bien grâce au chef d’Ançar-dine que les deux ex-belligérants en sont arrivés là. Le jihadiste faisait en effet peser une lourde menace sur la ville de Kidal, les populations et surtout, sur les responsables de la CMA qu’il assimile à des traitres pour avoir justement signé ledit Accord de paix. Les deux camps en sont d’ailleurs arrivés à de violents affrontements ayant fait de nombreux morts, blessés et prisonniers de part et d’autres. L’accrochage le plus meurtrier remonte au mois de novembre dernier lorsque les combattants du MNLA interceptèrent une dizaine de moudjahidines d’Ançar-dine en faisant autant de prisonniers que de morts.
En réaction Iyad Ag Aghali mena des représailles sur deux positions du MNLA respectivement à Talahadag vers la frontière algérienne et dans la région de Kidal. A l’issue de ces affrontements, Ançard-dine fit publier un communiqué dans lequel il déclare avoir fait 21 morts et autant de prisonniers dans les rangs du MNLA. A ces attaques, il faudra ajouter la dissémination des mines antipersonnel et les enlèvements de civils par le groupe jihadiste en question.
C’est donc au regard de ces menaces que les populations de Kidal, après le moment de stupeur, se sont finalement réjouies de la présence du millier de combattants du GATIA dans la ville. Selon toute évidence, Iyad représente pour ces kidalois, une menace beaucoup plus réelle que celle présumée du GATIA. En clair, l’on se rend compte de part et d’autre, que l’ennemi est bien ailleurs et qu’il se renforce davantage en scellant des alliances avec d’autres groupes de même obédience. Il s’appelle Iyad Ag Aghali.
B.S. Diarra