Bamako - Des jihadistes présumés ont attaqué vendredi un camp de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) à Tombouctou, dans le nord du pays, blessant au moins un Casque bleu nigérien, a-t-on appris de sources militaires et de sécurité.
En fin de matinée, des échanges de tirs étaient toujours en cours dans le secteur de "La Palmeraie", nom d’un ancien vaste hôtel de Tombouctou, situé entre l’aéroport et le quartier administratif de la ville, où la Minusma a installé une de ses bases.
"Six à sept terroristes sont arrivés tôt ce vendredi devant un camp de la Minusma à Tombouctou. Ils ont fait exploser leur véhicule, avant d’attaquer le camp par mortier. Il y a eu un Casque bleu nigérien blessé", a déclaré à l’AFP une source de sécurité au sein de la Minusma.
"La base attaquée était occupée par les Casques bleus nigériens qui avaient entre-temps déménagé des lieux", pour prendre leurs quartiers dans un autre site, a-t-on précisé.
Mais il restait sur place quelques soldats nigériens et du matériel appartenant à la Minusma, a ajouté la même source, avant d’interrompre l’entretien téléphonique parce que "les échanges de tirs se poursuivaient à cet endroit pour déloger les terroristes".
Confirmant ces informations, une source militaire malienne a affirmé à l’AFP que l’armée malienne participait "aux combats pour arrêter ou neutraliser les terroristes".
Selon un habitant des environs, les assaillants avaient "vraiment préparé leur plan".
"Je crois qu’ils ont fait d’abord exploser leur voiture pour qu’après la Minusma vienne voir les dégâts pour les attaquer encore", a expliqué cet habitant à l’AFP.
"Des jihadistes sont encore là vers le camp, il y a des échanges de coups de feu", a-t-il témoigné.
Cette attaque intervient au lendemain d’une cérémonie de "sacralisation" des mausolées de Tombouctou détruits par les jihadistes en 2012 et reconstruits grâce à un projet de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Ces groupes jihadistes en ont été en grande partie chassés par l’intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.
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