Le gouvernement a enfin remis les pendules à l’heure en mettant le Mali à jour de paiement de ses cotisations annuelles au titre des Nations Unies. Ce sursaut d’orgueil est intervenu, après la plus grande humiliation subie par tout un peuple, consécutivement à la suspension de notre pays de son droit de vote au Conseil de sécurité des Nations Unies. Souhaitons tout simplement que le pays des descendants de Soundiata ne soit plus humilié de la sorte et que la grandeur que nous avons toujours chantée au cours des foras et autres rencontres ne soient pas seulement que de l’épopée. Cette rocambolesque affaire des deux ans de cotisations non payées a fait le chou gras de beaucoup de journaux de la sous-région et même du monde. Ils en ont fait leur « Une » à l’image du quotidien Burkinabé « Le Pays ». Comme pour dire que cette erreur était de trop, M. Boundi OUABA, notre confrère, a fustigé le régime d’IBK qui en deux ans est au cœur de beaucoup de scandales. Dans un article intitulé : « PAIEMENT DES COTISATIONS MALIENNES A L’ONU : la dignité du Maliba écorchée malgré tout », il a rappelé toutes les frasques du régime d’IBK dont en voici un extrait : «c’était l’erreur de trop que venait de commettre le régime du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) qui, en si peu de temps au pouvoir, a multiplié les frasques, les unes aussi abracadabrantesques que les autres. En effet, tout a commencé par cette histoire de Boeing présidentiel acquis à hauteur de 20 milliards de F CFA alors que le Mali, avec son économie poussive, avait d’autres priorités et ce, au moment où l’insécurité, devenue par trop ambiante, menaçait l’intégrité du territoire. L’émoi des Maliens n’était pas encore dissipé que surgirent de nouveaux scandales liés à l’acquisition de matériels militaires et la passation, dans des circonstances opaques, d’un marché portant achat de charrues pour les paysans. A cela vient s’ajouter cette récente affaire de non-paiement de cotisations ».
Rares sont les maliens qui n’ont pas été sensibles voir atteints par cette humiliation due à une négligence coupable de nos autorités principalement les services des impôts et des finances et le ministère en charge des Affaires Etrangères. Pour le moment, une seule tête est tombée, celle de l’ambassadeur représentant permanent du Mali à l’ONU.
Un non-paiement peut en cacher un autre. Le gouvernement devrait faire un audit complet des états de paiement des cotisations du Mali au titre de toutes les organisations sous-régionales, régionales et internationales pour savoir si oui ou non nous sommes à jour de cotisations. Il est bien probable que le retard de paiement à l’ONU ne soit pas le seul si on dénombre le nombre d’organisations internationales dont le Mali est membre. Le réflexe qu’il faut avoir en de pareilles circonstances est d’exiger des services économique et financier la publication annuelle d’un rapport public sur ses « paiements diplomatiques ». Pour cette affaire, les limogeages de l’ambassadeur Sékou Kassé et du Directeur Général du Budget Sambou Wagué ne sont pas proportionnels à la gravité de la faute. C’est tout le circuit qu’il faut dérouiller par une punition exemplaire de tous les maillons défaillants de la chaine de paiement. Le sursaut ne saurait être la mise à jour du Mali, mais une réaction proportionnelle à la faute. Le gouvernement Modibo Keita III est attendu pour sévir.
Vivement une sanction à l’encontre des cadres véreux responsables de cette humiliation planétaire.
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