Le SNFPC dénonce la mise de son service sous la tutelle de la gendarmerie et fustige le retard dans le traitement de certains décrets
Les responsables du Syndicat national des fonctionnaires de la protection civile (SNFPC) ont organisé, hier mardi 2 février, une conférence de presse pour dénoncer le traitement discriminatoire entretenu par la hiérarchie, ainsi que les conditions de vie et de travail des fonctionnaires de la protection civile. Ladite conférence était animée par le secrétaire général par intérim, le Commandant Sinaly Berthé.
Le conférencier a rappelé que le Mali est signataire de plusieurs conventions internationales relatives au respect de la liberté syndicale et la protection du droit syndical. Il a également rappelé les dispositifs du statut des fonctionnaires de la protection civile qui stipule en son article 38 que : « Lorsque le fonctionnaire de la protection civile s’estime lésé dans ses droits, il dispose des voies de recours administratif et contentieux. Le recours administratif s’exerce soit auprès de l’autorité qui a pris la décision incriminée, soit auprès de l’autorité hiérarchique supérieure. Le recours contentieux est porté devant la Cour suprême ».
À ce titre, le conférencier a dénoncé la prise par la direction générale de la protection civile de quelques actes administratifs, en l’occurrence la mutation arbitraire de l’administrateur Fatoumata B Coulibaly, membre SNFPC de la direction générale de la protection civile. Selon lui, cette mutation est une violation flagrante de la liberté syndicale.
Le patron du SNFPC, Sinaly Berthé a également fustigé la nomination du directeur régional de la protection civile de Kidal. « Cette nomination n’a pas été faite dans les règles de l’art. Elle a été motivée par le fait partisan. L’intéressé a été favorisé parce qu’il appartient au corps de la gendarmerie », a-t-il précisé. Avant d’ajouter que ces actes viennent renforcer les rumeurs qui font état de la mise sous tutelle de la protection civile à un autre service, notamment le corps de la gendarmerie, qui fait la promotion des gendarmes au détriment des cadres de la protection civile.
L’occasion a été mise à profit par le conférencier d’évoquer le manque d’engagement de la hiérarchie dans la diligence de certains textes indispensables à la vie du service. Ainsi, il dit ne pas comprendre le retard pris dans le traitement des différents décrets d’application de la loi portant statut des fonctionnaires de la protection civile. Il ajoutera que l’absence d’un plan de carrière et de textes organiques (organisation et fonctionnement de la direction générale de la protection civile) pour ses militants est un manque de volonté manifeste de la hiérarchie.
Sur la question, le secrétaire général du SNFPC est formel : « Plus jamais, le syndicat ne va accepter l’arrivée des cadres d’autres corps pour occuper un poste alors que la protection civile regorge de cadres compétents, de toutes les spécialités et qui sont d’ailleurs sous employés. Nous demandons l’implication personnelle du directeur général pour arrêter cette gestion népotique du personnel de la protection civile qui s'est développée, au bon vouloir d’une minorité ».
À le croire, l’année 2015 a été celle de l’observation et cette année sera pour les syndicalistes une année de détermination à faire face aux différents challenges qui se posent à ses militants. Il a invité l’administration au respect des textes régissant la protection civile par la révision des actes administratifs cités plus haut. Il ajoutera que « ces actes injustement pris risquent de détériorer le climat au sein du service ». Avant d’exhorter la hiérarchie à la diligence des textes qui concourent à une bonne gestion de carrières des fonctionnaires de la protection civile et à l’arrêt immédiat des nominations injustes pouvant accroitre la déception et le découragement des cadres.
Pour finir, il dira que le SNFPC s’engage dans la dynamique de la négociation syndicale. Cependant, l’organisation syndicale usera de tous les moyens légaux pour avoir gain de cause.
Boubacar PAITAO