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Procès Gbagbo: L’identité de quatre témoins protégés dévoilée, la CPI va enquêter
Publié le samedi 6 fevrier 2016  |  AFP
CPI
© AFP par DR
CPI : l’ex Président ivoirien Laurent Gbagbo devant les juges
Mardi 19 février 2013. La Haye. L’ancien président ivoirien comparait à la Cour pénale internationale (CPI), pour crime contre l’humanité.




La Haye, 6 fév 2016 (AFP) - La Cour pénale internationale (CPI) de La Haye
a annoncé samedi l'ouverture d'une enquête pour déterminer comment les noms
d'au moins quatre témoins protégés au procès de l'ancien président ivoirien
Laurent Gbagbo ont été dévoilés par erreur.
L'affaire a éclaté vendredi au cours d'une session à huis clos du procès
Gbagbo pour crimes contre l'humanité mais qui a été diffusée par erreur sur la
chaîne publique de la CPI. Cet incident va faire "l'objet d'une enquête" , a
déclaré à l'AFP une responsable du tribunal, Sonia Robla.
Une vidéo de cette audience a largement circulé sur les réseaux sociaux, y
compris sur Youtube. Elle montre un juge de la CPI, Cuno Tarfusser, en train
de demander le huis clos à la requête du procureur Eric MacDonald.
Mais les micros sont restés ouverts et on entend le procureur dire qu'il
souhaite soulever la question de la protection des témoins. Pour des raisons
de sécurité liées à l'identité des témoins, la CPI surveille les réseaux
sociaux comme Facebook ou Twitter, a-t-il déclaré.
"Certains blogueurs, journalistes et membres du public" qui suivent le
procès dans la galerie du tribunal réservée au public ou sur internet "postent
des commentaires en direct" sur le procès sur Twitter, explique M. MacDonald
aux trois juges.
Ces blogueurs "tentent de déterminer l'identité des témoins 9, 10 et 11",
ajoute-t-il, selon une traduction en français de ses déclarations retransmises
sur un clip de Youtube. Le procureur se met ensuite à prononcer leurs noms
qu'on peut entendre clairement sur la chaîne publique du tribunal.
Une quatrième identité a ensuite été dévoilée, selon des médias.
L'incident de vendredi n'est pas le premier de ce type au cours du procès,
qui a débuté la semaine dernière, de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé,
ancien chef du mouvement des Jeunes patriotes fidèles à l'ex-président
ivoirien.
Mercredi déjà, le premier témoin de l'accusation, identifié sous le
matricule P547, a accidentellement donné son nom alors qu'il racontait comment
les forces loyales à M. Gbagbo avaient ouvert le feu sur des manifestants non
armés.
Le juge Tarfusser avait alors immédiatement mis fin à l'audition et ordonné
aux journalistes de ne pas citer le nom de ce témoin. Les journalistes
présents au tribunal avaient du communiquer leur nom à des responsables de la
sécurité du tribunal.
La protection des témoins dans le cadre des procès devant la justice
internationale est cruciale.
De nombreux témoins redoutent des représailles s'ils témoignent contre ceux
qui sont jugés et la CPI tente de cacher leur identité, certains changeant de
pays à plusieurs reprises pour démarrer une nouvelle vie.
MM. Gbagbo et Blé Goudé comparaissent devant la Cour pénale internationale
de La Haye pour leurs rôles présumés dans la crise née du refus de l'ex-chef
de l'Etat de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, reconnu vainqueur
de la présidentielle de fin 2010.
Les violences avaient fait plus de 3.000 morts en cinq mois dans les deux
camps, transformant en champ de bataille certaines zones du premier producteur
mondial de cacao, moteur économique de l'Afrique de l'Ouest.
M. Blé Goudé et son mentor sont accusés de quatre chefs de crimes contre
l'humanité: meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, présumés
commis notamment par les Jeunes patriotes.
Ils ont plaidé non-coupable à l'ouverture du procès alors que l'accusation
assure que l'ancien président, âgé de 70 ans, s'est accroché au pouvoir "par
tous les moyens".
jhe/jkb/ri/sba/jlb
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