LONDRES, Les ministres britannique et américain de la
Défense se sont dit déterminés samedi à lutter contre les agissements
d'Al-Qaïda au Maghreb, lors d'une conférence de presse consacrée à la crise
des otages en Algérie, mais ils ont exclu d'envoyer des troupes dans la région.
Le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta et son homologue
britannique Philipp Hammond se sont refusés à critiquer la gestion par Alger
de la prise d'otages sur le site gazier d'In Aménas. Celle-ci s'est terminée
samedi dans le sang après une nouvelle intervention des forces algériennes
contre les ravisseurs, membres d'un groupe proche d'Al-Qaïda,
Les Algériens "sont dans la région, ils comprennent la menace terroriste
sûrement mieux que beaucoup d'autres pays. Je pense qu'il est important de
continuer à travailler avec eux pour développer une approche régionale", a
souligné le secrétaire américain à la Défense, en visite à Londres dans le
cadre d'une tournée européenne.
Ces pertes en vie humaines lors de la prise d'otages "sont épouvantables et
il faut dire clairement que ce sont les terroristes qui en portent l'entière
responsabilité", a commenté pour sa part Philipp Hammond, soulignant que "les
différents pays avaient des approches différentes".
"Nous sommes déterminés à vaincre le terrorisme et à être aux côtés du
gouvernement algérien", a-t-il ajouté.
Il a lancé une mise en garde à "ceux qui sont derrière cette attaque et qui
doivent être bien convaincus que la puissance des Etats-Unis, du Royaume-Uni
et de leurs alliés va s'abattre sur eux et qu'ils n'auront aucun endroit où se
cacher".
M. Panetta a souligné pour sa part que depuis les attentats du 11
septembre, les Etats-Unis se sont promis de "traquer Al-Qaïda partout et dans
tous les endroits où il essayait de se cacher" et qu'il en irait de même en
Afrique du Nord.
"Nous ne pouvons absolument pas nous endormir sur nos lauriers ou accepter
qu'Al-Qaïda existe d'une manière ou d'une autre et puisse créer une base
d'opérations quelque part dans le monde", a-t-il déclaré.
Les deux hommes ont tous deux fait part de leur soutien à l'opération
française au Mali, où la France combat des groupes islamistes armés, mais ils
ont exclu d'envoyer des troupes dans la région.
"Nous n'envisageons pas d'envoyer de soldats sur le terrain", a déclaré
Leon Panetta. "Nous n'avons pas prévu d'envoyer des soldats britanniques au
Mali", a renchéri Philipp Hammond.
Ils ont souhaité continuer à travailler avec les pays de la région pour
défaire Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi, un groupe affilié à Al-Qaïda).
"Pour combattre cet ennemi, nous devons faire en sorte d'être le plus
efficace possible et cela implique de travailler avec les pays de la région",
a souligné le secrétaire américain à la Défense.
"Chaque pays a sa propre appréciation pour faire face au terrorisme. Ce qui
m'importe, c'est qu'il fasse tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher
qu'Aqmi n'établisse une base d'opérations dans cette zone", a-t-il ajouté.
ar-na/dro