C’est seulement hier mardi 2 février 2016 que le tout nouveau commissaire à la sécurité alimentaire, Oumar Ibrahim Touré a pris service. Ce, au moment où le climat social est détérioré à l’Office des produits agricoles du Mali (Opam) à cause de la gestion clanique et partisane des comités syndicaux de la mutuelle du fonds social.
Depuis l’avènement du pluralisme politique et syndical au Mali à la faveur des évènements de mars 1991, il est utile de rappeler que l’Opam disposait d’un seul comité syndical affilié à la CSTM. Suite au non renouvellement dudit comité CSTM douze années après son mandat, la nécessité de son renouvèlement s’imposait dans la mesure où ledit « bureau du comité CSTM » avait non seulement épuisé son mandat et fonctionnait en dehors de tout légalité, donc ne jouissait plus d’aucune légitimité.
En plus de ces irrégularités, le bureau sortant était représenté en réalité par la seule personne du secrétaire général de l’époque Bocary Soufountera, qui en plus représentait et gérait seul « la Mutuelle des travailleurs » en violation des textes régissant ladite organisation et en toute impunité, car bénéficiant du soutien complaisant de la DG de l’Opam.
Face à ces dérives fonctionnelles et organisationnelles, les travailleurs ont exigé la convocation d’une assemblée générale extraordinaire afin de corriger les irrégularités inhérentes à de telles pratiques. Ainsi, l’ordre du jour de cette rencontre portait sur : le renouvellement du comité syndical, la situation de la mutuelle et du fonds social.
Mais, quelle ne fut la surprise des travailleurs lors de la tenue de cette assemblée extraordinaire quand le secrétaire général sortant Bocary Soufountera, en complicité avec le PDG Youssouf M. Touré (actuel DGA illégitime) et le secrétaire général de la centrale CSTM Ousmane Amion Guindo (jouant sur la fibre régionaliste, ressortissants de Mopti) ont modifié séance tenante l’ordre du jour de la rencontre pour ne retenir que le seul renouvellement du comité, occultant ainsi les points relatifs à la situation de la mutuelle gérée illégalement et unilatéralement par le secrétaire général sortant Bocary Soufountera.
Il apparaissait clairement que l’objectif de cette manœuvre électorale était de protéger et reconduire illégalement le secrétaire général sortant Bocary Soufountera à la tête du comité syndical CSTM de l’Opam en lui permettant de gérer seul la mutuelle des travailleurs, cela malgré l’existence de graves irrégularités financières et en violation des textes régissant ces deux activités.
La grande confusion et la main de Youssouf M. Touré
Ainsi, cette situation litigieuse et illégale dans la gestion de ces structures par le seul secrétaire général du comité CSTM Bocary Soufountera ne pouvait continuer, malgré la caution complaisante de la direction générale de l’Opam et la centrale CSTM. Telle est l’origine de la dégradation du climat social sous la responsabilité de Yousssouf M. Touré entre deux tendances du personnel, qui a eu pour conséquence la création d’un second comité syndical affilié à l’UNTM au sein de l’Opam dont le secrétaire général élu a été Alou Soumano à la tête d’un bureau de 8 membres lors de l’assemblée constitutive supervisée par 2 membres du bureau exécutif de la centrale syndicale UNTM.
Ainsi, les points de divergence entre les deux comités syndicaux CSTM et UNTM portaient essentiellement sur la gestion de la mutuelle des travailleurs et celle du fonds social. La mutuelle était gérée par la tendance CSTM comme toujours aujourd’hui et le fonds social par le secrétaire général du comité syndical UNTM.
Rompant volontaire ce consensus de climat social apaisé, l’actuel DGA, Youssouf M. Touré, alors PDG à l’époque aurait volontairement procédé à une manœuvre dilatoire consistant à mettre en place une commission fantoche dont le but était d’auditer les deux fonds.
Le fonds social géré par la tendance du comité UNTM a été contrôlé et les résultats n’ont révélé aucune insuffisance dans sa gestion. Depuis cette date aucun contrôle n’a été effectué sur les ressources de la mutuelle des travailleurs géré unilatéralement par le secrétaire général du comité CSTM Bocary Soufountera dont le niveau de cotisation dépasse présentement plus de 40 millions de F CFA.
Face au dilatoire de la DG visant à protéger Bocary Soufountera, un groupe d’adhérents s’était constitué partie civile pour porter plainte au niveau du Tribunal de la Commune II, en vue de clarifier la situation de la mutuelle des travailleurs.
Pour entraver et saboter cette démarche salvatrice, les plaignants ont été abusivement mis en confiance par la direction générale dirigée par l’actuel DGA Youssouf M. Touré. Ainsi, depuis 2008, aucune suite n’a été réservée à la requête de clarification. Au même moment, la mutuelle de l’Opam est actionnaire dans le capital de la BHM depuis sa création, un compte bancaire de la mutuelle avait été ouvert abusivement au nom du secrétaire général du syndicat CSTM dont personne ne connait l’évolution.
Compte tenu du fait que le comité CSTM était complaisamment soutenu par la direction générale, aucun compte rendu n’a été fait aux adhérents tandis que les prélèvements des cotisations s’effectuaient sur les bulletins de paie du personnel avalisés et contresignés par la direction générale de l’Opam, toute chose, engageant sa caution morale et pécuniaire.
Ainsi, suite aux multiples mises en garde des travailleurs auprès de la direction par rapport à la mauvaise gestion de la mutuelle, le personnel a recommandé d’auditer la mutuelle par la cellule d’audit de l’Opam. Au lieu de cela, la DG a mis en place une commission fantoche de travail pour clarifier la situation de la mutuelle.
Cependant, force est de reconnaître que cette fameuse commission de travail’ inopérante et inefficace n’a jamais rendu compte et le SG du comité CSTM Bocary Soufountera continuait avec sa gestion calamiteuse des fonds de la mutuelle, contribuant à accentuer la dégradation du climat social sous l’œil complaisant d’une direction irresponsable.
En effet, au lieu de traiter la question relative à la gestion calamiteuse des fonds dilapidés de la mutuelle pour créer un climat social apaisé, la DG de l’Opam s’est plutôt adonné à la persécution, l’exclusion, la confiscation des droits syndicaux à tous ceux qui réclamaient la clarification de la situation de la mutuelle. Au lieu de cela, la DG a procédé à une persécution des membres du comité UNTM dans leur quête légitime d’exercer leurs droits et mission syndicale visant à défendre les intérêts moraux et matériels de ses adhérents.
Pour empêcher le comité UNTM d’évoluer sur des base régulières, la DG de l’Opam a traité les membres du comité d’ennemis de l’entreprise. Au même moment elle a assuré la promotion d’individus véreux du comité CSTM/Opam, qui ne font que piller avec elle les maigres ressources de l’Etat mises à la disposition de l’Opam par les plus hautes autorités pour assurer la sécurité alimentaire du pays (cf. primes de campagne indument perçus par les syndicalistes sur la base d’un protocole fallacieux entre Bocary Soufontera, SG CSTM/Opam et la DG de l’Opam en 2015).
Par ailleurs, avec leurs pratiques frauduleuses de nombreux cadres subalternes de ce syndicat sont tous devenus cadre A y compris le SG recruté cadre B à l’Opam. Ainsi, ils se sont tous reclassés frauduleusement dans les catégories des cadres supérieurs A, toute chose, non soutenu par les besoins de l’entreprise, ni un organigramme, à fortiori un audit organisationnel créant ainsi des antécédents contentieux à venir.
En effet, cet audit organisationnel avait été recommandé par le BVG lors de sa mission de vérification de performance en 2010, mais fortement combattu et mis en cause par le secrétaire général du syndicat CSTM. S’en est suivi le désordre sur les finances de la société exsangue.
En outre, la récente révision de l’accord d’établissement et son approbation lors du dernier conseil d’administration fait planer de sérieuses incertitudes sur les finances de l’Opam et menace gravement la continuité des activités au regard des ressources disponibles et des résultats de gestion négatifs enregistré par l’actuel PDG au cours du présent exercice en cours.
En fait, ce complot fomenté sur les ressources publiques et ces pratiques mafieuses de la DG s’exerçaient à travers des complicités en bandes organisées impliquant le commissaire à la sécurité alimentaire de l’époque, Dr. Nango DEMBELE, malheureusement, bombardé ministre de l’Elevage et la Pêche lors du dernier réaménagement du gouvernement Mobibo III. Oumar Ibrahim serait il l’homme envoyé par IBK pour redresser l’Opam ? Tout porte à le croire.
A. D
Source: La Sirène