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Le porte-parole du Balaie Citoyen à Bamako: «Notre premier objectif est de faire en sorte que les citoyens s’intéressent à la gestion de la cité »
Publié le lundi 8 fevrier 2016  |  Le 22 Septembre
La
© aBamako.com par FS
La Maison de presse du Mali
La Maison de la presse du Mali




Ces propos sont du porte-parole du mouvement Balaie Citoyen, Me Kam Guy Hervé, à la faveur de la conférence qu’il a animée à la Maison de la presse, le vendredi 5 février.
Pour l’occasion, Me Kam Guy Hervé était accompagné par un autre éminent avocat de la place malienne, Me Mamadou Ismaël Konaté. La porte-parole de Balaie Citoyen a commencé ses propos par une brève présentation de son mouvement avant de se prêter aux questions des journalistes.
«Le mouvement de protestation qui s’était créé en 1998 à la suite de l’assassinat de votre confrère, Norbert Zongo, était totalement essoufflé, en 2010, il n’y a pas eu de commémoration de cet assassinat, et nous étions profondément déçus. C’est pourquoi, nous nous sommes dit qu’il faut une nouvelle structure pour prendre le relais, et donc le Balaie Citoyen a été conçu en ce moment avec deux idées forces qui se retrouvent dans le nom : le balaie, avec ces brindilles, nous sommes partis du constat qu’une brindille du balaie est une saleté, on la jette, mais plusieurs brindilles réunies ça sert à nettoyer la saleté. Pour nous justement, il fallait que tout le monde se réunisse pour nettoyer. Mais ce que nous voulons nettoyer c’est surtout la saleté au niveau de la gouvernance. Il fallait travailler à mettre en place une nouvelle catégorie de citoyen » a souligné Me Kam Guy Hervé. Avant d’ajouter : « nous ne voulons plus de population, nous voulons qu’on parle de citoyen au Burkina. Ça s’adressait aux personnes physiques aussi bien aux institutions. Il fallait que tout le monde vienne car c’est notre nombre qui faisait notre force ». Le conférencier a aussi abordé les difficultés du contexte politique dans lequel le mouvement est né, notamment la question de l’alternance et du changement de la Constitution.
Il n’a pas, non plus, manquer de rappeler que l’objectif n°3 du mouvement était en marche. « Pendant très longtemps, nous avons tout fait pour faire barrage à la révision de la Constitution qui devait permettre à Blaise Compaoré de rebeloter pour la 5ème fois. Nous avons fait en sorte que ceci ne puisse pas prospérer même si on a dû encore faire face à des velléités de retour en septembre dernier » de poursuivre l’orateur. Quant à la question de la constitution du nouveau gouvernement, il a reconnu avoir recadré certains responsables politiques sur l’inopportunité. Il a également déclaré que le balaie a librement choisi de rester à l’écart du gouvernement pour pouvoir bien jouer son rôle d’observateur et de veilleur.
À la question se rapportant sur la loi qui a écarté les proches de Blaise, le conférencier a soutenu que c’était une bonne chose dans la mesure, a-t-il soutenu, où elle a permis de responsabiliser les politiques. A ce propos, le conférencier de relever : « Comme on a eu la chance d’avoir pris une loi afin d’écarter un certains nombre de gens. Comme on le dit, pas de liberté pour les ennemis de la liberté, donc pas de démocratie pour les ennemis de la démocratie ».
Il a, par ailleurs, regretté que certaines personnes se mettent à l’écart de la lutte en essayant de démotiver le projet de changement et en tenant des propos décourageants.
« Sur l’alternance, il y a des gens qui nous ont dit : vous allez enlever Pierre pour mettre Paul, donc vous n’allez rien changer ». À ceux-ci, Me Kam Guy Hervé de répondre que c’est maintenant que commence la 3ème mission du projet de Balaie Citoyen, celle de veiller sur les gouvernants et leur comportement. Pour appuyer cette thèse, Me Kam citera un cas de nomination récente par le nouveau président burkinabé qui a suscité la réaction de la population. Celle-ci, a-t-il rappelé, demande au président que des enquêtes soient faites sur le passé d’élu communal de l’intéressé. « Nous disons que pour une alternative crédible il faut aller pas à pas. Et nous aimons prendre l’exemple du football. ‘’Vous êtes menés 2 buts à 0, vous n’égalisez pas les 2 buts en même temps. Il faut marquer d’abord 1 but et ensuite le deuxième » a-t-il- martelé. Il a largement insisté sur le fait qu’il était important que les politiques, notamment les élus, soient tenus responsables des actes qu’ils posent quand ils assument des charges au nom de l’Etat. Pour que cette donne change, Me Kam Guy Hervé recommande qu’il faille toujours que les jeunes s’engagent beaucoup plus, chacun à son niveau de responsabilité, pour que la population puisse jouer son travail de veille citoyenne sur les responsables gouvernementaux.
Mohamed Naman Keita
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