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Ebullition du front social : IBK, à l’épreuve des syndicats
Publié le mardi 9 fevrier 2016  |  Le Républicain
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© aBamako.com par Androuicha
Visite du président IBK en 4e région: Inauguration du château d`eau de la ville de Macina.
Macina dans le cercle de Macina dans la région de Ségou, le 08 décembre 2015. Dans les activités marquant sa visite effectuée en 4è région, le président Ibrahim Boubacar KEITA a procédé à l`inauguration de l`ouvrage de fourniture d`eau potable de la ville de Macina.




Au Mali, le front social, en ébullition constante, ne connait pas de répit. A l’évidence, il a même subi un regain de dynamisme. Les syndicats ont légitimement voulu mettre à profit le mi-mandat d’IBK pour faire monter les enchères. Et, surtout, crier fort leur désarroi devant ce qu’ils considèrent comme la surdité d’un gouvernement, dont le chef d’équipe a visiblement des soucis plus immédiats que la gestion des affaires de l’Etat.

L’année 2016 risque de n’être pas de tout repos pour le régime en place, surtout du côté du front social où les acteurs affûtent de plus en plus leurs armes contre un gouvernement accusé par tous de non respect de promesses de campagne et de ne pas s’intéresser aux préoccupations des travailleurs du pays. Loin du « délai de grâce » accordé au régime de Ibrahim Boubacar Keïta, les travailleurs de l’hôpital Gabriel Touré, ceux de l’ORTM tout comme la Coordination syndicale de l’enseignement secondaire(COSES) qui regroupe cinq syndicats de l’enseignement secondaire, et le Comité syndical des services du travail du Mali (CSST) sont sur le pied de guerre. Les différents syndicats de ces structures susnommées ont, pour la plupart, déposé des préavis de grève pour croiser le fer avec le gouvernement du Mali.

La dernière organisation syndicale à plonger dans la mêlée est ainsi la Coordination syndicale de l’enseignement secondaire(COSES) qui a commencé un arrêt de travail afin d’exiger le paiement des salaires du mois de janvier. « Pour le non paiement des salaires du mois de janvier de nos militants de Bamako, de Kita, de Bafoulabé et de Yélimané, le BEN –COSES a décidé, de façon unanime, de cesser le travail jusqu’au paiement intégral des salaires desdits militants», déclare le secrétaire général Adama Konaté.

A la direction nationale du travail, le Comité syndical des services du travail est en grève de 72 heures depuis hier. Le syndicat demande plus de moyens humains, matériels et financiers afin d’exercer la mission des travailleurs en toute impartialité.

Les mois passés ont été, aussi, très mouvementés à l’Office de radiodiffusion et télévision du Mali (ORTM). En effet, les travailleurs de Bozola ont observé deux jours de grève en décembre et 3 jours de grève en janvier suite à une rupture des négociations entre le syndicat et le gouvernement. Parmi les huit points de revendications du syndicat de la première chaine nationale du Mali figurent l’abrogation des lois portant sur la restructuration de l’Ortm, l’harmonisation du statut des entités à créer dans le cadre de la restructuration de l’ORTM; l’indemnisation des agents de l’ORTM pour le préjudice subi lors du coup d’Etat du 22 mars 2012… Abdrahamane Hinfa Touré, le secrétaire général du comité syndical de l’ORTM n’exclut pas une grève illimitée pour la satisfaction de leurs doléances.

Et même s’il y a une brève accalmie à l’hôpital Gabriel Touré avec le départ du « contesté » directeur général, la tension couve toujours. Cet hôpital de référence au Mali est en proie, depuis plusieurs mois, à une récurrence de manifestations. Les travailleurs exigent : l’amélioration des conditions d’accueil, d’hospitalisation et de soins des patients ; l’adoption et l’application à l’hôpital d’un organigramme consensuel ; le respect des textes dans la gestion de la carrière des travailleurs ; l’octroi d’une cantine appropriée pour les travailleurs, etc.

Déjà à mi mandat, IBK, le président du Mali, doit donner des signaux forts pour rassurer les syndicats et calmer les esprits. En effet, la culture de la confrontation a pris le pas sur le compromis et le consensus nécessaire pour la stabilité sociale du pays qui est déjà fortement secoué par la crise au nord. Il appartient, donc au gouvernement de prendre des initiatives, de parler aux organisations syndicales et de respecter les échéances retenues.

Madiassa Kaba Diakité
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