Une négligence coupable ou un oubli volontaire des autorités? Comment se fait il que certains d’entre nous perçoivent leurs salaires et d’autres non ? Qu’est ce qui explique cela? Qu’avons-nous fait pour mériter cela? Ce sont entre autres les questions que les enseignants du secondaire se posent avec le non paiement des salaires de leurs camarades de Bamako, de Bafoulabé, de Kita et de Yélimané. Ne sachant plus à quel saint se vouer, la réponse du Bureau exécutif national de la Coordination du Syndicat de l’Enseignement Secondaire (BEN -COSES) ne s’est pas fait attendre à cette maladresse des autorités. Suite à sa réunion ordinaire du 6 février 2016 à Bamako, le Ben-Coses, a décidé, à l’unanimité, d’arrêter les cours jusqu’au paiement intégral des salaires de leurs camarades concernés par la situation injuste.
«Pour le non paiement des salaires du mois de janvier de non militants de Bamako, de Kita, de Bafoulabé et de Yélimané (dans la première Région), le BEN -COSES, a décidé, de façon unanime à de cesser le travail jusqu’au paiement intégral des salaires desdits militants», déclare le secrétaire général Adama Konaté. Selon lui, cet acte impardonnable des autorités est dû seulement à un manque de volonté politique. Mais, rassure-t-il, la coordination sera là pour défendre les droits des enseignants.
Malgré la réaction hier lundi des autorités qui ont commencé le billetage et le virement au niveau des différentes banques, le secrétaire général de la COSES reste catégorique qu’il n’y aura pas de reprise de cours tant qu’ils ne sont pas payés. « Selon nos informations, le billetage a commencé ce matin à Bamako et à Kita. Les Etats de virement aussi ont été envoyés selon les mêmes informations dans les différentes Banques. Mais cela ne nous fera pas changer d’avis tant qu’on n’a pas les salaires », insiste le secrétaire général Adama Konaté.
Selon Adama Konaté, le mot d’ordre d’arrêt de cours est suivi à la lettre par les militants des localités qui n’ont pas perçu leurs salaires. « Depuis le 6, les différentes localités concernées par le non paiement des salaires, suivent la grève normalement. Je les invite de rester mobiliser jusqu’à satisfaction totale de leurs dus », déclare Adam Konaté. A l’image du Lycée Askia Mohamed, cela a provoqué une paralysie totale dans les établissements secondaires de Bamako.
Au moment où les autorités promettent de remettre l’école sur les rails, ces genres d’erreurs ne doivent pas arriver en plein année scolaire. Surtout si l’on veut réellement de l’apaisement au sein de l’espace scolaire, si l’on veut l’amélioration des conditions de vie des enseignants et si l’on considère l’école comme la priorité des priorités. Aujourd’hui, ce sont les salaires. A ce rythme, demain ce sera quoi ?
Hadama B. Fofana