BAMAKO, Le président malien par intérim, Dioncounda
Traoré, a promis samedi de "gagner la guerre" contre "l'internationale
islamiste" et de reconquérir le Nord de son pays occupé par les jihadistes,
dans un discours martial prononcé à la veille de la fête de l'armée malienne.
"Le Mali est en guerre! Le Mali est en guerre à son corps défendant. Le
Mali est en guerre parce que des aventuriers de l'internationale islamiste
nous l'imposent. Le Mali est en guerre parce que des jihadistes partisans
d'une idéologie moyenâgeuse veulent soumettre notre peuple", a affirmé le
président malien.
"Cette guerre vous la gagnerez. Nous la gagnerons ensemble au nom de la
civilisation et de la démocratie. Tous ensembles vers Gao, Tombouctou et
Kidal!", a-t-il promis en référence aux trois villes du nord du Mali, qui ont
été occupées pendant neuf mois par les groupes islamistes armés.
Dioncounda Traoré a ensuite évoqué l'intervention militaire française au
Mali, commencée le 11 janvier, alors que la chute de Konna (à 700 km au
nord-est de Bamako) à la suite d'une offensive surprise des jihadistes avait
fait craindre une percée vers Bamako.
"Les troupes françaises se battent à nos côtés dans les airs et sur terre;
elles se battent à nos côtés pour la liberté, pour la démocratie et par
solidarité pour notre peuple meurtri", a-t-il dit.
"Le Mali n'oubliera jamais cette grande marque d'amitié ainsi que cette
fraternité de sang et d'armes, qui ouvrent de nouvelles pages des relations
franco-maliennes, et des relations entre la France et l'Afrique", a souligné
le président malien.
"Outre la France qui s'est portée à notre secours (...), toute la
communauté internationale est à nos côtés", selon lui.
Une force africaine devant compter à terme plus de 5.800 hommes et destinée
à prendre le relais des troupes françaises est attendue dans les prochaines
semaines à Bamako.
M. Traoré a aussi salué la mémoire du pilote français tué le 11 janvier par
des tirs de combattants islamistes, qui ont atteint son hélicoptère.
"Le sacrifice du lieutenant Damien Boiteux ne sera pas vain. Il est tombé
pour le Mali; il est mort pour la France; il est mort en défendant la liberté,
la démocratie, il est mort en défendant le monde civilisé", a-t-il affirmé,
indiquant que "des dizaines de petits Damien ont depuis vu le jour au Mali".
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