PARIS - L'opération militaire française en soutien de l'armée malienne mobilise désormais 2.000 soldats français au Mali, ainsi qu'une dizaine d'avions de chasse et autant d'hélicoptères de combat, selon le ministère de la Défense.
MOYENS TERRESTRES
- 2.000 militaires français sont à ce stade sur le sol malien pour l'opération Serval. L'objectif initialement annoncé par Paris est d'y déployer progressivement 2.500 soldats, mais "peut-être qu'on les dépassera", a dit samedi le ministre de la Défense Jean-Yves le Drian.
Si l'on tient compte des éléments basés à Ouagadougou (Burkina Faso), Niamey (Tchad) et Dakar (Sénégal), l'opération regroupe environ 2.900 militaires français à ce stade, a-t-il dit. "Ca fera environ 4.000 militaires qui seront mobilisés pour cette opération, c'est une grosse opération".
Un détachement déployé à Markala, à 235 km au nord-est de Bamako, assure la couverture de la capitale malienne. Sa surveillance de part et d'autre du fleuve Niger "permet d'interdire toute infiltration des groupes terroristes dans la zone", selon le ministère.
En parallèle, la montée en puissance du dispositif et la mise sur pied de la force sur Bamako se poursuit, précise-t-il.
Dès le 10 janvier, la veille du début de l'intervention française, quelques dizaines de soldats français avaient été dépêchés pour sécuriser l'aéroport de Sévaré (centre).
Environ 500 militaires avaient été déployés simultanément à Bamako : des "marsouins" venus de Fréjus (21e RIMa) et des légionnaires du 1er Régiment étranger de cavalerie d'Orange (1er REC), basés habituellement à N'Djamena.
Une compagnie (150 hommes) du 2e RIMa d'Auvours (Sarthe) est aussi mobilisée.
Plus d'un millier de militaires ont depuis été acheminés de France.
- Une soixantaine de véhicules blindés français (chars Sagaie et véhicules de transport de troupes VAB et VBL) de la force Licorne basée à Abidjan est venue à Bamako avec environ 200 soldats. Une partie s'est déployée dans le centre du pays.
Les Forces spéciales sont également engagées, mais la Défense ne communique pas sur le nombre de ces unités d'élite, dont un détachement est prépositionné au Burkina Faso. Les FS ont eu "quelques contacts" avec les combattants islamistes depuis le début de l'opération, a précisé l'état-major.
DISPOSITIF AERIEN
- Samedi, les avions de l'opération Serval ont poursuivi leurs missions avec une dizaine de sorties, dont la moitié pour la chasse. "Ils continuent de surveiller les mouvements des groupes terroristes tout en maintenant leurs frappes sur des cibles identifiées au sol dans la région de Diabali", selon le ministère.
- Le dispositif est basé à N'Djamena (Tchad) et à Bamako : il s'agit de 4 Rafale, 6 Mirage 2000D, 5 avions ravitailleurs et 2 F1-CR de reconnaissance. Des Rafale mis en état d'alerte peuvent intervenir directement depuis la France, tout comme six Rafale stationnés à Abou Dhabi.
Le nombre d'hélicoptères de combat équipés de missiles Hot et de canon de 20 mm engagés dans la zone de conflit a été porté à une dizaine d'appareils.
Premiers à intervenir le 10 janvier dans la région de Konna (centre du pays), les hommes du Commandement des opérations spéciales (COS) opèrent en particulier avec des hélicoptères de combat dont le nombre est tenu secret.
Des appareils de manoeuvre, type Cougar ou Caracal, sont sur place.
En matière de renseignement, le système satellitaire européen d'observation de la Terre Pléiades 1B fournit notamment des informations. La présence sur le théâtre des deux drones Harfang de l'armée de l'Air n'est pas confirmée.