PARIS - Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a déclaré dimanche que "face au terrorisme, il faut être implacable" et a estimé que les autorités algériennes avaient été confrontées à une "situation épouvantable" lors de la prise d`otages sur un site gazier au Sahara.
"Le terrorisme ne vise pas un Etat, c`est vraiment un mal absolu. Les méthodes (pour le contrer) peuvent différer selon les moments, les
circonstances mais il faut une fermeté absolue. C`est à l`ensemble de nos sociétés démocratiques de se défendre", a affirmé le ministre, interrogé lors d`une émission Europe 1/ Parisien Aujourd`hui en France/I-télé sur la prise d`otages sanglante qui a fait plus de 20 morts parmi les otages.
"Les terroristes très nombreux qui ont attaqué ce dépôt gazier, ce sont des tueurs, ils pillent, ils violent, ils saccagent", a ajouté M. Fabius.
Le chef de la diplomatie française s`est dit "un peu heurté lorsqu`on a parfois le sentiment que ce sont les Algériens qui sont mis en cause, alors qu`il ont dû répliquer. Les terroristes, ce sont ceux-là dont il faut parler".
"Aucune impunité pour les terroristes", a-t-il martelé.
Le bilan de la prise d`otages qui s`est conclue par l`intervention des forces spéciales algériennes "est très lourd", a souligné le ministre. Mais, a-t-il ajouté, "la situation était épouvantable et c`est très facile de dire +il aurait fallu faire ci, il aurait fallu faire çà+".
Laurent Fabius a insisté sur la difficulté à laquelle les autorités
algériennes ont été confrontées. "Tout le monde aurait souhaité que l`ensemble des terroristes puissent être mis hors d`état de nuire et que l`ensemble des otages soient sauvés. Mais quand on connaît ou imagine les difficultés avec des dizaines de terroristes totalement armés qui n`ont qu`une idée, de faire sauter tout cela, on mesure bien la difficulté".
"Nous avons eu des contacts avec nos homologues (algériens). Ils ont fait état de la situation mais il n`avaient pas à nous dire voilà ce qui va" être fait, a-t-il dit, interrogé sur les informations fournies par l`Algérie durant l`opération.
Le ministre a par ailleurs refusé d`établir un lien entre la prise d`otages en Algérie et l`intervention française au Mali. "Une opération comme celle-là (la prise de centaines d`otages) n`a pu être montée qu`avec beaucoup de précautions et plusieurs semaines à l`avance à un moment où il n`y avait pas eu d`intervention (française). Donc, je ne crois pas" qu`il y ait un lien, a-t-il dit.
Alors que sept otages français sont retenus au Sahel et que leurs
ravisseurs ont menacé à diverses reprises de les tuer en cas d`intervention militaire française au Mali, Laurent Fabius a averti que "les preneurs d`otages doivent savoir que s`ils mettaient leurs menaces à exécution, ils risqueraient gros".