PARIS - Le président malien Dioncounda Traoré a lancé à Abidjan, lors du sommet ouest-africain sur le Mali, une mise en garde contre les "exactions" lors des opérations militaires en cours, a indiqué dimanche le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, relayant cet appel.
Lors du sommet, samedi, de la Communauté économique de l'Afrique de l'Ouest, "le président malien a mis l'accent -et je veux relayer son appel- sur le fait qu'il ne devait pas y avoir d'exactions dans le comportement des troupes (...), parce qu'il y a eu de telles exactions dans l'autre sens et qu'il faut éviter les vengeances", a déclaré Laurent Fabius, dans une émission de la radio Europe 1 avec le quotidien Le Parisien-Aujourd'hui en France et la chaîne iTélé.
Le ministre se référait aux violences exercées sur les populations du Nord par les groupes islamistes qui ont occupé pendant plus de neuf mois les deux tiers du pays. Des ONG ont dit redouter en représailles des actes de vengeance de la part de l'armée malienne, de milices et d'habitants contre les populations touareg et arabes du Nord.
Ces craintes ont été confirmées par Human Rights Watch qui a assuré avoir reçu des informations crédibles sur de graves abus commis par des membres des forces de sécurité maliennes contre des civils, en particulier touareg et des Arabes, à Niono (ouest). Des représentants de ces communautés ont également fait état de violences à leur encontre.
A la question de savoir à qui s'adressait la mise en garde du président malien, Laurent Fabius a répondu: "A l'ensemble des troupes, pas les troupes françaises mais les autres".
Deux mille soldats français sont d'ores et déjà déployés au Mali et quelque
2.000 soldats africains de la Mission internationale de soutien au Mali
(Misma) sur plus de 5.000 doivent être déployés d'ici au 26 janvier.