Après le limogeage de Dr Madou Diallo du poste de secrétaire général de l’Assemblée Nationale qu’il a occupé pendant plus de trois (3) ans, le principal parti de l’opposition, URD, dont il est membre, crie à nouveau au scandale et dénonce une chasse aux sorcières de la part du RPM contre les cadres non tisserands. Du vrai faux débat !
« Après un entretien hier soir avec le Président de l’Assemblée nationale, je voudrais vous informer de la fin de ma mission en qualité de Secrétaire général de ladite institution. Après plus de 3 années d’exercice, il m’est agréable de remercier les Présidents Younoussi TOURE et Issaka SIDIBE, les députés et l’ensemble du personnel parlementaire pour leur confiance », c’est par ce message publié sur son compte Facebook que le président des jeunes de l’URD, Dr Madou Diallo, a annoncé son départ du poste de secrétaire général de l’Assemblée Nationale. Un limogeage qu’il prend avec philosophie en paraphrasant Omar Kayyam, un poète perse du 11ème siècle : « ce qui doit t’arriver est écrit dans le livre que feuillette, au hasard, le vent de l’Eternité».
Dans la foulée, le Bureau Exécutif National de son parti, URD, publie un communiqué dans lequel il dénonce la chasse aux sorcières du parti au pouvoir (RPM) contre les cadres de l’opposition.
« L’URD prend acte de la relève par le Président de l’Assemblée Nationale du Mali de notre camarade, le Docteur Madou Diallo, de ses fonctions de Secrétaire Général de l’Institution parlementaire. Le Docteur Madou Diallo, Président du Mouvement National des jeunes de l’URD, vient de grossir le lot des nombreux cadres de l’URD et de l’opposition de façon générale qui ont été relevés de leur fonction par le régime en place en raison de leur appartenance politique », fustige le communiqué. Qui, plus loin, juge que « cette attitude inadmissible dans une démocratie constitue une violation flagrante de l’article 20 de la loi n°007 du 4 mars 2015 portant statut de l’opposition politique ».
L’URD n’a-t-elle pas raté une occasion de se taire ? Comme cela fut le cas après la nomination d’Ousmane Oumarou Sidibé, cadre de l’URD, par le président IBK, à la tête de la Commission Justice Vérité Réconciliation. Pour rappel, à l’époque, le parti URD, dans un communiqué, a félicité Ousmane Oumarou Sidibé, sans exprimer sa reconnaissance au président de la République pour la confiance placée en l’un des leurs pour occuper un poste aussi stratégique qu’est la présidence de la CVJR.
Questions : les textes ne donnent-ils pas le droit au président de l’Assemblée Nationale, Issaka Sidibé, de composer son cabinet en fonction de ses ambitions ou de ses besoins ? Surtout que le poste de Secrétariat général de l’Assemblée Nationale est un poste éminemment politique, alors que Dr Madou Diallo est membre du principal parti de l’opposition, l’URD.
En 2012, Younoussi Touré, cadre de l’URD et 1er vice-président de l’Assemblée Nationale, d’alors, dès sa prise de fonction en tant que président par intérim de l’institution parlementaire, n’a pas cherché de midi à 14 heures pour nommer aussitôt Dr Madou Diallo au poste de secrétaire général. Poste auquel, l’actuel président de l’hémicycle, Issaka Sidibé le garda pendant plus de deux ans, malgré qu’ils ne soient pas du même bord politique.
Le Dr Madou Diallo, désormais ex-secrétaire général de l’Assemblée Nationale, est certes un cadre valeureux qui fait la fierté de la jeunesse malienne, tout comme son remplaçant Modibo Sidibé. Mais, crier à la chasse aux sorcières de la part de l’URD est faire preuve de manque d’occupation. Sinon, où est le problème quand un cadre remplace un autre, s’ils sont tous les deux des Maliens jouissant des mêmes droits et devoirs vis-à-vis du ‘’Fasoba’’ ?
Lassina NIANGALY