Plus de 100 projets humanitaires prévus pour la population malienne
La mise en œuvre de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger, se poursuit au moment où la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) continue d'insister sur le rôle essentiel des acteurs de la société civile dans l'application de l'Accord, signé en juin 2015.
Dans le cadre des efforts visant à réaliser davantage de progrès dans le cadre du processus de paix au Mali, les organisations de la société civile malienne et les représentants de la Minusma ont réaffirmé récemment, lors d'une rencontre à Bamako, leur soutien à la société civile malienne. Pour la Minusma, cette rencontre avait donc pour but de réaffirmer à ses importants partenaires son soutien dans le cadre de la mise en œuvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, à travers l'établissement d'un dialogue de haut niveau entre les deux parties.
Une initiative saluée par la représentante de la Plateforme de la société civile, Dédéou Sidibé : "C'est une très bonne chose parce que la société civile n'a que l'espace que nous donnent les représentations des Nations unies, notamment la Minusma, pour s'exprimer". La Minusma, quant à elle, continue d'insister sur le rôle de la société civile après la signature de l'Accord de Bamako, car d'autres étapes sont à venir.
Le secrétaire général des Nations unies en charge des questions politiques à la Minusma, M. Koen Davidse, a ainsi rappelé le rôle essentiel des acteurs de la société civile dans le processus de paix, notamment en perspective de la préparation de la Conférence d'entente nationale.
Pour sa part, la directrice des affaires civiles, Elsie Effange-Mbella, a souligné la nécessité pour la société civile "d'être plus organisée et engagée dans la mise en œuvre de l'Accord pour la paix qui se veut inclusive".
Un avis partagé par la directrice exécutive de la Coalition Nationale de la Société Civile pour la Paix et la Lutte contre la Prolifération des Armes Légères (CONASCIPAL), le Docteur Mariam Djibrilla Maiga, qui estime qu'un partenariat doit être mis en place avec l'Etat, notamment sur le plan de la sécurité.
"Il faut que la société civile et les populations s'impliquent pour accompagner l'Etat pour la sécurisation des populations, des zones et établir des relations de partenariat entre les populations et les Forces de Défense et de Sécurité, pour qu'il y ait une véritable stabilité au Mali et pour nous permettre de faire face aux actions de développement", a-t-elle déclaré.
Plus de 100 projets humanitaires prévus pour la population malienne
Sur le plan humanitaire, le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a lancé un appel à mobiliser 354 millions de dollars en 2016 pour financer la mise en œuvre du troisième et dernier volet du Plan de réponse humanitaire 2014-2016 pour le Mali, notamment les zones du Nord qui avaient sombré en 2012 dans une grave situation d'instabilité. Au total, 127 projets sont prévus cette année pour aider un million de personnes, principalement dans les zones du nord et du centre du pays qui ont été touchées par le conflit en 2012, selon un communiqué de l'agence onusienne.
Par ailleurs, la coordonnatrice humanitaire au Mali, Mbaranga Gasarabwe, a estimé que la signature de l'accord de paix en juin 2015, entre le gouvernement et les groupes politico-militaires est un "acte salutaire et porteur d'espoir.
"Sa mise en œuvre devrait permettre de consolider les avancées réalisées à ce jour en matière de reprise des services sociaux de base, de reconstruction et de relance économique", a-t-elle souligné.
L'insécurité alimentaire, la malnutrition ainsi que les conséquences des violences qui ont touché le nord et le centre du pays affecteront plus de 2,5 millions de Maliens en 2016, a-t-on estimé. En appui au gouvernement, le plan de réponse commun des agences onusiennes et des ONG humanitaires couvre une partie de ces besoins, en renforçant l'accès des personnes les plus vulnérables aux services sociaux de base et en améliorant leurs moyens de subsistance et capacité de résilience.
Des activités de prévention, réduction des risques et préparation aux urgences sont aussi prévues. Le Plan regroupe une quarantaine d'acteurs humanitaires au Mali — agences des Nations unies et ONG — qui coordonnent leurs efforts de planification et de réponse. Il s'intègre à la stratégie régionale de réponse humanitaire au Sahel.