Longtemps combattu par le parti au pouvoir, le Rassemblement pour le Mali (RPM) parce qu’il n’est pas de leur bord politique et aussi pour avoir la Primature, le Premier Ministre Modibo Keita doit son maintien sans nul doute grâce à la confiance du président et aux résultats obtenus depuis sa nomination à ce poste.
Contrairement à lui, nombreux sont les hauts cadres et autres fonctionnaires qualifiés et professionnels, mais sans appartenance politique qui ont été mis à la touche pour avoir collaboré de manière étroite avec l’ancien président Amadou Toumani Touré ou son gouvernement, ou même avoir travaillé avec les gouvernements de la transition pendant la crise.
Le seul crime reprochable à ces hommes et femmes de grandes valeurs a été de servir leur pays sous un régime diffèrent de celui du président IBK. Et aussi, certainement de ne pas militer dans un parti politique ou de soutenir le grand «manitou» ouvertement pour que tout le monde sache qu’ils sont avec lui. Depuis, l’arrivée donc du président IBK au pouvoir, ces milliers de hauts cadres et autres fonctionnaires de classe exceptionnelle (anciens Ministres, chef de services techniques, directeurs nationaux et régionaux) trainent dans les rues de Bamako comme des malpropres avec leurs bagages intellectuels, des années d’expériences et leur envie de servir la Nation.
Certains continuent de percevoir le salaire mensuel comme d’habitude, mais d’autres ont vu leurs salaires simplement coupés sans aucune raison ni même une notification préalable pour expliquer le pourquoi. L’on se rappelle encore du scandale des multiples nominations dans les missions diplomatiques par Tieman Hubert Coulibaly, alors Ministre des Affaires Etrangères dont l’objectif était de rappeler tous les diplomates du régime ATT. Cela avait créé une véritable crise dans certains pays où les représentants du Mali étaient arrivés à la main pour le fauteuil de l’ambassadeur.
Si le Premier Ministre Modibo Keita (sans appartenance politique) a une priorité aujourd’hui, c’est sans nul doute, celle de donner une égalité de chance à tous les fils du Mali et surtout de faire appel à certaines de ces compétences pour faire face aux multiples défis de la nation, des Maliens de Bamako comme de l’intérieur. Aussi, mettre fin à ces vagues de nominations politiques d’individus sans aucune qualification professionnelle qui pensent que le Mali d’aujourd’hui est simplement leur bien propre.
En faisant cela, il réduira de façon considérable le malaise social dans le Sud pour avoir plus de concentration sur la situation du Nord et promouvoir la culture du mérite et l’égalité des chances de tous les Maliens vis-à-vis des opportunités et de l’emploi.
Par ailleurs, les salaires de ces hauts cadres et autres fonctionnaires mis à la retraite forcée coûtent des centaines de millions de nos francs chaque mois au budget national alors qu’ils ne font rien du 1er au 31.
Moussa KONDO
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